200 000 emplois menacés en selon la CGT

200 000 emplois menacés en selon la CGT
200 000 emplois menacés en France selon la CGT

La CGT tire la sonnette d’alarme. Dans une interview avec Des échos, à paraître mercredi, sa secrétaire générale, Sophie Binet, a mis en garde contre un « très forte accélération de la dégradation de la situation » en termes de plans sociaux. Principalement dans l’industrie, mais aussi dans d’autres secteurs, avec jusqu’à 200 000 emplois menacés.

Alors qu’elle parlait en mai de 130 plans sociaux, représentant 33 021 emplois directs supprimés soit « très menacé », puis début novembre près de 200 plans sociaux et 150 000 emplois menacés, Sophie Binet évoque désormais « près de 250 plans de licenciements en préparation, touchant entre 170 000 et 200 000 emplois « . Elle craint « un raz-de-marée » dans les prochains mois, craignant des plans en cascade : « ces projets se déroulent principalement dans les grandes entreprises, les restructurations risquant d’avoir des conséquences sur les petits sous-traitants, beaucoup plus nombreux », prévient le leader de la CGT.

Le triste record des faillites d’entreprises est atteint

L’industrie automobile et aérospatiale en difficulté

Ce décompte, réalisé à partir des retours d’expérience des militants syndicaux, concerne sans surprise des secteurs en crise, comme l’automobile et l’aérospatiale, mais aussi la grande distribution, selon le responsable de la centrale syndicale.

Dans ces secteurs, l’équipementier automobile Michelin a, en fait, annoncé au début du mois, la fermeture prévue avant 2026 de deux sites industriels dans l’ouest du paysà Cholet (Maine-et-Loire) et Vannes (Bretagne), qui concerne 1 254 salariés. Dans d’autres secteurs, le distributeur Auchan, après plusieurs années difficiles, envisage de supprimer 2 389 postes en sur 53 000 que compte le pays, notamment à travers la fermeture d’une dizaine de magasins. Enfin, lundi, le sidérurgiste ArcelorMittal a annoncé vouloir fermer deux de ses sites, à Reims (Marne) et Denain (Nord), avec la suppression de 135 emplois.

Fermetures chez Michelin : salariés et syndicats voient rouge

Pour expliquer cette hausse des plans sociaux, Sophie Binet souligne, ce mardi, « la responsabilité des grandes entreprises (qui selon elle) ont fait le choix pendant la période d’inflation d’augmenter leurs marges et leurs prix d’augmenter leurs dividendes « . Avec pour conséquence une baisse des investissements, une baisse des salaires en euros constants, » et donc une réduction de la consommation « . Elle conteste également la politique d’offre menée depuis le premier quinquennat d’Emmanuel Macron, » un naufrage politique », selon elle.

Retour des tarifs réglementés de l’énergie

Parmi les mesures d’urgence prônées par Sophie Binet : « un retour aux tarifs réglementés » l’énergie pour l’industrie, « qui prend en compte le coût de production » et les investissements nécessaires à la relance du nucléaire, la mise en place par l’Europe de barrières douanières « plus protecteur “, mais aussi ” un renforcement de la loi Florange ».

Cette loi oblige les entreprises de plus de 1 000 salariés qui souhaitent fermer un site à chercher un repreneur. Sophie Binet propose de faire entrer dans le champ de la loi « entreprises de 50 salariés ou plus « . Considérant que la loi Florange, « n’empêche pas certaines entreprises de préférer fermer leur site, plutôt que de le céder à la concurrence, (estime-t-il) nécessaire de renforcer les sanctions” en cas de fermeture de site.

Elle propose également que les représentants des salariés aient également « leur mot à dire sur les projets de rachat « . Finalement, elle estime que c’est nécessaire » exiger de la direction qu’elle informe Bpifrance de tout projet de fermeture de site », et que la banque publique d’investissement « peut également être saisi par les représentants du personnel « . A plus long terme, elle appelle à « de véritables déclarations générales de la filière pour tout remettre sur les rails ».

Stellantis écarte l’idée d’un plan social en France

La direction de Stellantis a confirmé mardi qu’aucune fermeture d’usine n’était prévue à court terme en France, selon un syndicat et une Source interne, mais le contexte délétère dans l’industrie automobile va entraîner une baisse de la production. ” La direction de Stellantis a réaffirmé son engagement à maintenir l’activité industrielle dans ses usines françaises jusqu’en 2027 », a souligné le syndicat CFE-CGC, à l’issue d’une commission paritaire sur la stratégie du groupe, qui concerne les activités des trois prochaines années.

A Poissy (Yvelines), les SUV DS3 Crossback et Opel Mokka restent en production et ne sont plus que « la moitié de leur carrière », a indiqué une Source au sein du groupe. Avec un nouveau cycle de 4 ans, cela pourrait laisser espérer une activité jusqu’en 2029. Les salariés du site de Douvrin (Pas-de-Calais), qui fabrique des moteurs thermiques et dont le sort inquiète, seront progressivement transférés vers l’usine voisine de batteries de ACC, la coentreprise Stellantis. La candidature de 50 salariés n’a pas été acceptée chez ACC, mais Stellantis s’est engagé à trouver une solution pour eux.

(Avec l’AFP)

 
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