Marion Maréchal et Marine Le Pen mettent en scène leur rapprochement

Marion Maréchal et Marine Le Pen mettent en scène leur rapprochement
Marion Maréchal et Marine Le Pen mettent en scène leur rapprochement
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Marion Maréchal à la sortie du siège du Rassemblement national, à Paris, le 10 juin 2024. © CYRIL BITTON / DIVERGENCE POUR « LE MONDE »

Ayant grandi au domaine de Montretout, fief de Le Pen sur les hauteurs de Saint-Cloud (Hauts-de-Seine), Marion Maréchal connaît quelques choses sur la vie politique et sa propre famille. Elle sait qu’on ne gagne rien à insulter l’avenir, surtout quand celui-ci porte le patronyme le plus célèbre de l’extrême droite française et dépasse les 30 % des suffrages. Le chef de la Reconquête ! de liste, nouvellement élue au Parlement européen, a donc commencé, lundi 10 juin, à récolter les fruits d’une campagne qu’elle avait choisi de mener à fleurets mouchetés contre le Rassemblement national (RN). Elle est revenue au siège, au quartier général du parti, pour une rencontre très médiatisée d’une heure et demie avec Jordan Bardella et Marine Le Pen. Le dernier épisode de la saga familiale d’extrême droite, fait de ruptures et de réconciliations sur fond d’intérêts bien compris, visait à préparer les élections législatives anticipées du 30 juin et du 7 juillet.

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Ce lundi, il fallait fuiter Figaro les informations d’une rencontre entre Jordan Bardella, Marine Le Pen et Marion Maréchal, précisent l’heure et le lieu, pour que les caméras des chaînes d’information en continu puissent proposer cette scène étonnante : le retour du fils prodigue du lepénisme. Elle a quitté le parti familial en 2017 en raison de désaccords idéologiques et stratégiques, rejetant sa normalisation sociétale, la supposée « gauchisation » de sa ligne économique et son refus d’une union de la droite avec l’extrême droite. Sept ans plus tard, avec seulement 5,5 % des suffrages exprimés aux élections européennes, la petite-fille de Jean-Marie Le Pen revient négocier une alliance électorale.

Après un entretien qualifié de positif, Jordan Bardella puis Marion Maréchal ont successivement vanté devant les caméras un possible « union nationale » ce qui pourrait conduire l’extrême droite à Matignon. Une « union » avec ceux qui ont eu « une attitude constructive », a précisé Jordan Bardella, excluant nommément Eric Zemmour. Ce ” cadre “ échanges, Marion Maréchal dans “prend note” avec un grand sourire. Peu importe que le grand vainqueur des élections européennes n’ait pas lui-même eu le comportement le plus constructif pendant la campagne, souhaitant ouvertement la Reconquête ! et Les Républicains un score inférieur à 5 %, synonyme de disparition.

Pas de « ligne rouge »

«J’ai le choix»explique Marion Maréchal, promettant de faire en sorte que ses idées conservatrices et identitaires soient intégrées dans la plateforme soutenue par le RN, dont le programme ne lui convient toujours pas sauf, dans les grandes lignes, sur l’immigration. « Le désir de Marion est d’offrir un débouché politique aux membres, militants et électeurs de Reconquête !, explique son directeur de campagne, l’identité niçoise et ancien frontiste Philippe Vardon. Voulons-nous jouer un rôle dans cette union nationale dont parle Jordan Bardella, ou simplement regarder les événements se dérouler ? »

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