Les pompiers de Côte-d’Or manifestent en sous-vêtements pour dénoncer une gestion toxique de leur direction

C’était un curieux cortège auquel ont participé les Dijonnais lundi matin. UN une centaine de pompiers défilé en sous-vêtements dans les rues de Dijon ! Sortis de la caserne Dijon Nord, ils se sont rendus au conseil départemental pour faire entendre leurs revendications. Ils veulent dénoncer gestion toxique de leur gestionnotamment de la part du directeur du SDIS 21 qu’ils accusent de harcèlement moral des équipes.

Ils ont choisi de défiler en sous-vêtements pour éviter les sanctions disciplinaires qu’ils risquaient en marchant en uniforme. © Radio-France
Phéline Leloir-Duault

Dénoncer la gestion toxique du management

« Ce monsieur s’amuse à nous convoquer, il fait plus d’une centaine d’interviews par an ! Il veut, comme il le dit, faire plier les pompiers”dénonce Mathieu Brégand, président du syndicat autonome des pompiers professionnels de Côte-d’Or. « Nous réclamons une gestion claire, précise et non toxique, mais ce que nous souhaitons avant tout, c’est que notre métier de pompier professionnel soit reconnu !

En effet, le syndicat dénonce embaucher des pompiers volontairesà la place des pompiers professionnels : « Nous n’avons rien contre les pompiers volontaires : aujourd’hui, nous avons un système qui fonctionne. Des pompiers volontaires – souvent des jeunes – viennent chez nous, tous nos collègues professionnels font le travail pour les former et faire des projets pour eux. “une formation pour qu’ils puissent réussir l’examen, nous sommes fiers d’eux lorsqu’ils réussissent l’examen et entrent dans la profession.”développe Mathieu Brégand. “Et là, le président du SDIS se moque de nous parce qu’ils préfèrent les embaucher à nos postes, car ils sont moins chers, et pour lui permettre de ne pas embaucher de nouveaux pompiers professionnels.”

« Les pompiers professionnels, ils travaillent la nuit, les week-ends et les jours fériés, c’est un métier difficile et nous avons toutes les caractéristiques pour bénéficier d’une réduction du temps de travail. Sauf que ces embauches supplémentaires ou ces postes développés vont aux pompiers volontaires, car ils sont moins payés que nous !Mathieu Brégand s’indigne. “Nous avons réussi des concours, c’est notre métier : nous donner du matériel, des conditions de travail décentes et surtout du respect.”

Les pompiers de Côte-d’Or se sont rassemblés devant le conseil départemental de Côte-d’Or pour faire entendre leurs revendications.
Mathieu Brégand / SDIS 21

Défilé en caleçons, en guise de pied de nez à la direction

Le détail surprenant de cette manifestation est que les pompiers sont tout en sous-vêtements ! Pourquoi ce choix ? « Lorsque nous avons discuté de nos revendications avec le président du SDIS, il nous a reproché de ne pas participer au dialogue social »explique Mathieu Brégand. « Hier, nous avons tous reçu un mail disant que si nous défilions avec notre uniforme, nous nous exposerions à de lourdes sanctions disciplinaires et financières !

Mais rien pour les déstabiliser : « Nous, les pompiers professionnels, savons nous adapter, c’est notre métier. Nous avons donc décidé de défiler en boxer, topless ou en tenue courte pour faire un pied de nez à notre président ! Si le dialogue pour lui est social ne passe que par des menaces ou des sanctions disciplinaires, cela nous fait rire, et cela ne nous arrêtera pas dans nos combats !ironise Mathieu Brégand.

“Ce n’est pas une gestion bienveillante”

Et parmi la centaine de pompiers mobilisés, il y a aussi des personnels administratifs, qui dénoncent eux aussi cette gestion toxique. “On a des entretiens qui ne sont pas agréables pour les agents, qui pointent du doigt leurs problèmes au travail et qui les poussent à prendre des arrêts maladie”explique Olivier Muller, leur responsable syndical. « Ce n’est pas du management bienveillant, c’est même du harcèlement moral de la part du supérieur et aussi de la part des cadres, qui subissent eux-mêmes ce harcèlement ! Cela crée une ambiance délétère au sein de l’établissement, nous avons déjà des entretiens annuels donc pas besoin d’évaluations négatives de la part du directeur.

Une situation déjà dénoncée, sans changement : « On a même un médecin qui a dénoncé ces arrêts de travail liés à des problèmes de gestion, et malgré tout, rien ne change. Nous avons fait des propositions au directeur et au président pour changer les choses, et rien n’a changé. D’où l’idée de cette démonstration ! Une manifestation sans uniforme, car on les a pris au mot : puisque nous avons un directeur qui déshabille le métier, c’est désormais aux pompiers de se déshabiller !

Fumigènes, cercueils et banderoles : les pompiers veulent se faire entendre pour exprimer leur mal-être
Fumigènes, cercueils et banderoles : les pompiers veulent se faire entendre pour exprimer leur mal-être © Radio-France
Phéline Leloir-Duault
Un mannequin de pompier mort pour dénoncer la gestion toxique de la direction.
Un mannequin de pompier mort pour dénoncer la gestion toxique de la direction.
Mathieu Brégand / SDIS
 
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