D’une élection à l’autre, et d’une chambre à l’autre. Ce dimanche 9 juin, la soirée électorale a changé un peu après 21 heures, avec l’annonce par le président Emmanuel Macron de la dissolution de l’Assemblée nationale. Historiquement bien implanté en Occitanie, le Rassemblement national y compte déjà seize députés, principalement dans les départements de l’ex-Languedoc-Roussillon.
En Occitanie, le parti de Marine Le Pen dispose d’une troupe législative importante : 16 députés élus en juin 2022, dans 49 circonscriptions (15 étiquetées RN et une, Emmanuelle Ménard, l’épouse du maire de Béziers, soutenue par le RN).
Le Rassemblement national, probablement accompagné dans cette conquête par la Reconquête, le parti d’Éric Zemmour et Marion Maréchal Le Pen, peut-il remporter davantage de sièges ? Les départements méditerranéens ont toujours souri aux candidats du Front puis du Rassemblement national : élections régionales, municipales et donc législatives.
16 députés du Rassemblement national aujourd’hui en Occitanie
Les prochaines élections législatives, dont le premier tour est prévu dans trois petites semaines, hériteront d’une campagne express. Dès lors, quels candidats, sachant que la majorité des élus RN en 2022 étaient jusque-là inconnus des électeurs ? Combien de circonscriptions en Occitanie sont « mûres » pour s’offrir à un candidat d’extrême droite ? Après avoir fait un carton dans les Pyrénées-Orientales et l’Aude, le RN pensera d’abord à les conserver puis probablement aux territoires du Gard et de l’Hérault où l’élection de 2022 avait donné des signes de compatibilité RN. De nombreux duels avec un candidat RN ont effectivement eu lieu il y a deux ans.
Dans le Tarn par exemple, un candidat s’est même retrouvé dans une triangulaire. Dans la quatrième circonscription de l’Hérault, le candidat du RN a frôlé la victoire avec 49,35 %. Dans le Gard, où quatre députés RN ont été élus, la cinquième circonscription aurait également pu évoluer (53% au Nupes – 47% au RN).
2014, 2019, 2024… aux Européens, l’extrême droite toujours plus forte dans la région
Et trois. Au cours des dix dernières années, trois élections européennes se sont succédées et, à chacune d’elles, le Front national, désormais rebaptisé Rassemblement national, est arrivé en tête au niveau régional, comme au niveau national. Avec un score de plus en plus important à chaque fois.
26,91% en 2014 (si l’on fait la moyenne des scores dans les deux Régions d’alors : Languedoc-Roussillon : 31,47%, Midi-Pyrénées : 22,36%), 25,68% en 2019 et donc, quelque 35% en 2024, 43% dans les Pyrénées- Orientales, 40 % dans l’Aude (les résultats, incomplets avec 90 % de bulletins dépouillés, doivent encore être légèrement affinés). Cette fois encore, en Occitanie, la liste Rassemblement national a obtenu un score encore plus élevé qu’au niveau français et a remporté 4 des 8 sièges de la région.
Le PS deuxième devant Renaissance
En revanche, une particularité régionale s’est fait jour : la deuxième place n’est pas occupée par la liste Renaissance mais par la liste PS-Place publique de Raphaël Glucksmann : environ 15 % contre 12 %. Une satisfaction pour la présidente de l’Occitanie, Carole Delga, qui a fait campagne pour son parti. LFI obtient 8%, Reconquête et EELV autour du fatidique 5%.
