Les professionnels s’attendent à « un afflux de production » dès ce week-end, ce qui entraînera une baisse des prix de l’ordre de 20 %.
Les fraises font enfin leur apparition dans les rayons ce week-end, pour le plus grand plaisir des consommateurs. Mais pour les producteurs, l’arrivée tardive de leurs fruits n’est pas une bonne nouvelle. Avec une météo imprévisible ces derniers mois et l’un des printemps les plus pluvieux depuis 2008, les fraises ont mis du temps à rougir. Xavier Masse, président de l’association des producteurs de fraises de France, pointe notamment un « mois de mai relativement froid et pluvieux ». Sur France Bleu, il souligne désormais « un afflux de production » en juin grâce au retour du soleil et des températures douces “pour dix jours”.
Mais avec cet arrivage massif de fraises, les producteurs craignent une forte baisse des prix et la concurrence d’autres fruits comme les abricots, les nectarines ou les pêches produites à l’étranger, vendues moins cher aux consommateurs. « En France, nous avons des charges de plus en plus lourdes sur les exploitations agricoles, notamment en termes de main d’œuvre, nous risquons donc de tomber en dessous de nos coûts de production »déplore auprès de nos confrères Jérôme Jury, arboriculteur à Saint-Prim en Isère.
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Un « appel urgent » à la grande distribution
La gariguette, la fraise française par excellence, a déjà vu ses prix baisser de 20 % en moyenne cette semaine. Pour écouler leurs stocks, les professionnels se sont lancés le 6 juin « un appel urgent aux grandes et moyennes surfaces (GMS) pour laisser de la place aux fraises françaises dans les magasins ». « Nous souhaitons que le consommateur ne se détourne pas trop de notre produit et que la grande distribution fasse le jeu des produits de saison et français »souligne Xavier Masse.
Côté qualité, les professionnels assurent que ce délai n’altère pas le goût des fraises. « 90 % de ceux produits en France sont produits sous serre, ils n’ont donc pas souffert de la pluie »dit Jérôme Jury. « Les producteurs français recherchent le goût, pas la quantité »conclut l’arboriculteur.
