à Loudun, le boucher avait perdu la main dans le hachoir trafiqué du magasin

à Loudun, le boucher avait perdu la main dans le hachoir trafiqué du magasin
à Loudun, le boucher avait perdu la main dans le hachoir trafiqué du magasin

Le 6 juin 2019, dans le laboratoire de boucherie du Super U de Loudun, le hachoir à viande a attrapé la main droite de Joris, responsable ce matin-là de la préparation de la chair à saucisse. Ses collègues sont intervenus, il a été transporté au CHU d’Angers, où il sera amputé.

Cinq ans plus tard, le 6 juin 2024, trois hommes sont sur le banc des accusés du tribunal judiciaire de Poitiers : le chef du service boucherie et directeur du magasin de l’époque, ainsi que le directeur général de la Coop Atlantique, l’entreprise à laquelle appartient appartient le Loudun Super U, également poursuivi.

La grille de sécurité de l’hélico avait été volontairement retirée

La justice accuse les deux premiers de mise en danger d’autrui et de blessures involontaires de l’entreprise et de son représentant. Trois semaines avant l’accident du travail, la grille de sécurité du hachoir avait été volontairement retirée ; un employé l’avait coupé avec une meuleuse. L’objectif était de gagner du temps en faisant passer la viande plus rapidement dans l’appareil.

Le chef boucher, qui occupait ce poste par intérim, tout en gérant également le rayon des produits frais, nie toujours avoir donné l’ordre de contourner l’organe de sécurité. Mais il en était conscient, tout comme son supérieur, qu’il avait informé. Ce dernier aurait dû immédiatement retirer du laboratoire le dispositif falsifié, donc non conforme, et en avertir sa hiérarchie.

Il ne sera plus boucher

Cinq ans plus tard, l’audience permet de faire le point sur la situation des protagonistes. Joris, la victime, a été licencié pour incapacité le 24 juillet 2023, “son indemnité de départ est la seule somme qu’il a perçue depuis les événements », explique son avocat. Il vit avec sa mère, qui a demandé une retraite anticipée, afin de l’assister au quotidien. Le jeune homme de 21 ans, qui avait fait son apprentissage dans le magasin et signé un CDI il y a six mois, ne sera plus boucher.

Le chef boucher et le gérant du magasin ont été licenciés pour faute grave de la part de Coop Atlantique, quelques semaines après les faits. Ils ont tous deux trouvé du travail dans leur métier d’origine : ils sont bouchers.

Le directeur général de l’entreprise, à la tête de 60 magasins et 1.300 salariés dans la région, est toujours à son poste, et nie toute responsabilité directe dans l’accident : il ne savait pas que la machine avait été trafiquée. Le procureur est de son avis et ne demande pas de condamnation à sa place.

Blessures involontaires

En revanche, il estime que l’entreprise et les deux supérieurs directs de la victime sont coupables, demande la requalification des faits en blessures involontaires pour tous les trois et requiert 10 000 € d’amende pour la Coop Atlantique, deux mois de prison avec sursis pour l’ancien directeur. du magasin de Loudun, six mois de prison avec sursis pour l’ancien chef boucher.

Les deux supérieurs directs de la victime plaident leur surcharge de travail à l’époque, « ils n’ont pas pris le temps de réfléchir aux conséquences d’une modification de la machine », expliquent leurs avocats. L’avocat de l’entreprise rappelle que Coop Atlantic ne savait pas que l’hélicoptère avait été falsifié : « Nous avions prévu du matériel conforme, ce qui excluait ce risque. » Le jugement a été mis en délibéré et sera rendu le 11 juillet 2024.

 
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