Après la baisse des taux, les responsables de la BCE restent prudents sur l’inflation

Après la baisse des taux, les responsables de la BCE restent prudents sur l’inflation
Après la baisse des taux, les responsables de la BCE restent prudents sur l’inflation

PARIS (Reuters) – Les responsables de la Banque centrale européenne (BCE) ont averti vendredi qu’il pourrait être difficile de ramener l’inflation en dessous de 2%, mais se sont montrés confiants quant à l’efficacité de la politique monétaire.

L’institut de Francfort a abaissé jeudi ses trois taux d’intérêt directeurs de 25 points de base et relevé ses prévisions d’inflation pour 2024 et 2025, donnant peu d’indications sur la trajectoire future de sa politique.

Le gouverneur de la Banque d’Autriche, Robert Holzmann – le seul responsable à avoir voté jeudi contre une baisse des taux – a déclaré que l’inflation était plus tenace que prévu et que la BCE devait agir avec plus de prudence à l’avenir.

Les responsables de Francfort surveillent particulièrement l’évolution du secteur des services, a déclaré la présidente de la BCE, Christine Lagarde.

“Nous allons regarder très attentivement le secteur des services (…) qui est le plus gourmand en main d’œuvre, c’est celui qui est le plus déterminé par les salaires”, a-t-elle déclaré dans une interview diffusée vendredi par BFMBusiness.

“Nous savons aujourd’hui que les salaires dans la zone euro, en Allemagne en particulier, ont été élevés, le resteront jusqu’à la fin de 2024 et commenceront à baisser, pour baisser en 2025”, a-t-elle déclaré. ajoutée.

“Nous serons donc très attentifs à toutes les données relatives aux salaires, relatives aux services, relatives à la productivité et relatives aux bénéfices”, a précisé Christine Lagarde.

La BCE prévoit qu’une partie des marges des entreprises permettra d’absorber les hausses de salaires, évitant ainsi une répercussion sur les prix, un scénario de spirale inflationniste “que nous voulons bien sûr éviter”, a indiqué le président de la BCE. ‘institution.

Selon les données publiées vendredi, la croissance des salaires dans la zone euro a atteint 5,1% au premier trimestre, une accélération par rapport à la hausse de 4,9% enregistrée au trimestre précédent.

“Il y aura des mois où l’inflation pourrait même s’accélérer légèrement”, a prévenu vendredi le vice-président de la BCE, Luis de Guindos. “Mais nous sommes convaincus que l’année prochaine, cela convergera vers notre objectif”, a-t-il déclaré sur la radio espagnole Onda Cero.

Le gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau, a également évoqué vendredi des “hauts et bas mensuels” sur l’inflation d’ici fin 2024, liés en grande partie selon lui aux effets de base sur l’énergie.

“Sauf choc extérieur, l’inflation reviendra autour de 2% d’ici l’année prochaine, et sans doute en France un peu plus vite que la moyenne européenne”, a-t-il indiqué dans un communiqué.

“Nous adapterons le rythme précis des prochaines baisses de taux, sans précipitation ni tergiversations, à mesure que les perspectives futures de désinflation se confirmeront”, a-t-il ajouté.

EN ATTENDANT LA FED

Après la décision de la BCE de baisser ses taux, qui fait suite à celles de la Banque du Canada, de la Banque de Suède et de la Banque nationale suisse, les regards se tournent vers la Réserve fédérale américaine qui tient sa réunion de politique monétaire les 9 et 10 juin.

La Fed s’est montrée moins confiante ces dernières semaines dans le ralentissement de l’inflation, ce qui a incité les économistes et les acteurs du marché à retarder leurs attentes en matière d’assouplissement monétaire – la date de septembre pour une première baisse des taux étant désormais évoquée.

Interrogée sur le fait que la BCE avait baissé ses taux avant la Fed, Christine Lagarde a indiqué que “cela n’avait pas vraiment été le débat”.

« Notre objectif c’est la stabilité des prix, c’est la lutte contre l’inflation. Dans la mesure où toutes les données qui reviennent (…) nous disent que nous atteindrons les 2% en 2025, cela nous donne des pistes pour que cette décision soit prise, nous verrons ce que feront les autres banques centrales.»

(Écrit par Blandine Hénault, avec Bertrand Boucey, Diana Mandia et Leigh Thomas à Paris, Stine Jacobsen et Anne Kauranen à Copenhague, Miranda Murray et Matthias Williams à Berlin)

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