Suivant souvent a minima les demandes de baisse des prix des primeurs 2023, les grands crus bordelais ne suscitent pas d’engouement sur le marché qui ne manque pas de livrables à prix équivalents.
L
a campagne primeur 2023 s’enflamme cette semaine avec les sorties de Château Palmer (240 €/bouteille départ commerce, -19% par rapport au millésime 2022), Pichon Longueville Comtesse de Lalande (110 €, -36%), Pichon -Baron (103 €, -23%), Canon (90 €, -25%), Rauzan-Ségla (60 €, -29%), Giscours (41 €, -18%)… Prendre du recul par rapport aux semaines précédentes d’une campagne particulièrement précoce, le cabinet de conseil Wine Lister (groupe Le Figaro) indique que sur 62 sorties, « le prix moyen de sortie du millésime 2023 est de 90,6 €, contre 116,8 € en 2022, soit une baisse de 22 % ». Dans son étude sur le rapport qualité-prix (basée sur des agrégats de notes et comparaison avec les millésimes 2017 et 2019*), l’agence britannique estime « que les prix ex-négociant devraient se situer entre -21% et -34% de la moyenne du millésime 2022 »ajoutant que “Les réductions moyennes se situent juste dans la fourchette requise.”
Malgré ce signal, « Les retours des détaillants indiquent un accueil mitigé, les consommateurs étant moins disposés à dépenser de l’argent, sauf pour une marque préférée ou une offre exceptionnelle » Analyse de la carte des vins. Soulignant que les propriétés ont su bien se porter, l’agence note qu’une majorité de zones ont “malgré les réductions sur le prix de sortie de l’année dernière, nous avons trébuché si les millésimes déjà livrés sont disponibles à l’achat à des prix moins chers, ce qui est souvent le cas.” Notamment avec le millésime 2019 qui avait connu un succès précoce grâce aux prix bas accompagnant la crise covid du printemps 2020. succès ne se reproduira pas ce printemps, mais Wine Lister souhaite également voir le verre à moitié plein.
Réinitialisation du prix
« La campagne bordelaise 2023 a constitué une première étape prometteuse vers un réajustement des prix primeurs avant qu’ils n’atteignent des niveaux irrécupérables » souligne l’agence. Rappelons que les prix des grands crus 2022 ont bondi de 17 % en moyenne l’an dernier, affichant des prix particulièrement élevés pour un millésime vendu comme historique par le vignoble, mais n’ayant pas mobilisé le marché.
* : « Wine Lister a sélectionné les millésimes 2019 et 2017 comme deux points de comparaison utiles pour sa dernière version. Le millésime 2023 se situe quelque part entre les deux en termes de qualité, n’étant pas totalement différent du 2019 en termes de style et présentant des parallèles avec le contexte macroéconomique de la campagne 2019. indique l’étude.
