le drapeau israélien au fronton de la mairie y restera « jusqu’à la libération de tous les otages » » Les Souligneurs – .

le drapeau israélien au fronton de la mairie y restera « jusqu’à la libération de tous les otages » » Les Souligneurs – .
le drapeau israélien au fronton de la mairie y restera « jusqu’à la libération de tous les otages » » Les Souligneurs – .

Christian Estrosi, maire Les Républicains de Nice, fait face à des manifestations devant l’hôtel de ville, de citoyens réclamant le retrait du drapeau israélien posé sur le fronton, aux côtés des drapeaux français et niçois. Devant le refus du maire, le tribunal administratif a été saisi pour ordonner l’éloignement. Ces derniers ont estimé qu’il n’y avait pas d’urgence : en effet, le drapeau étant sur le fronton de la mairie depuis le 7 octobre 2023, les requérants avaient attendu plus de sept mois pour saisir le juge… en urgence… Ce décalage est rédhibitoire dans les procédures administratives contentieuses, lorsqu’il s’agit de dévaloriser l’urgence.

A défaut d’avoir été notifié en octobre, le juge n’a donc pas pu se prononcer sur le fond, à savoir la légalité – ou l’illégalité – de la présence de ce drapeau sur le fronton de la mairie de Nice.

Nous avons déjà eu quelques occasions de rappeler qu’une mairie, bâtiment du domaine public abritant un service public, ne pouvait en aucun cas servir de support à un message politique, en raison du principe constitutionnel de neutralité des services publics. C’est le cas d’un drapeau régional non officiel (à propos du drapeau breton au fronton de la mairie de Nantes, située dans les Pays-de-la-Loire), d’une banderole de soutien à un mouvement syndical ou politique (bannière de soutien de grèves contre la réforme des retraites, à la mairie de Paris), ou encore un immense gilet jaune accroché à la mairie (dans une ville du nord). Cela est également vrai pour les drapeaux étrangers, qui ont été jugés par rapport… au drapeau palestinien (Tribunal administratif de Lyon, 7 juillet 2011).

Pas de drapeaux étrangers en dehors des occasions officielles

Chaque fois qu’un chef d’État étranger vient en visite officielle en France, les édifices publics se parent des drapeaux du pays concerné, y compris l’hôtel de ville de Paris lorsque ce chef d’État y est accueilli. Honorer une délégation officielle étrangère en ornant des bâtiments publics de son drapeau n’est pas une position politique.

De même, on comprend parfaitement la présence d’un drapeau étranger sur le fronton d’une mairie à l’occasion de la réception d’une délégation d’une ville jumelée. Il est vrai que Nice est jumelée avec Netanya en Israël. Or, non seulement ce n’est pas la raison invoquée dans notre cas, mais cet affichage ne doit durer que le temps de la visite. Ce qui vaut pour le drapeau palestinien vaut pour celui d’Israël et de tout autre symbole national étranger.

Par ailleurs, cette incursion d’un maire dans la politique étrangère de la France est illégale, les communes n’ayant aucune compétence en la matière, pas plus que les autres collectivités territoriales ou les universités. Certes, depuis une loi du 6 février 1992 (codifiée ensuite dans les articles L1115-1 et suivants du code général des collectivités territoriales), les collectivités locales sont reconnues compétentes en matière « d’action extérieure ». Mais il ne s’agit que d’une coopération technique, culturelle ou autre avec des collectivités locales étrangères, qui ne peut se faire que »dans le respect des engagements internationaux de la France», autrement dit sans ingérence dans la politique étrangère. Par conséquent, le soutien à l’une des parties en guerre n’appartient pas au maire.

Soutien aux causes nationales

On distinguera certains symboles ou messages apposés sur certaines mairies, qui entrent en résonance avec une cause nationale. La France a condamné les massacres perpétrés par le Hamas le 7 octobre 2023 et la Tour Eiffel a été illuminée aux couleurs du drapeau israélien en signe de solidarité. Le même type d’hommage a été observé après les attentats de New York en 2001.

Par ailleurs, d’autres causes nationales, comme la lutte contre le sida, la lutte contre toutes sortes de discriminations, ou la libération des otages français à l’étranger (notamment au Liban dans les années 1980, ou plus récemment en Iran), ont pu justifier des messages en ce sens. impact sur les mairies et autres bâtiments publics.

C’est aussi ce qui justifie que plusieurs mairies aient posté un message demandant la libération des otages français du Hamas, qui sont encore deux. Mais dans le cas de Nice, on voit mal le lien entre le drapeau israélien et les otages français qui font également l’objet d’une exposition séparée à la mairie. Si l’affichage concernant les otages français ne semble pas contestable puisque le Hamas est considéré comme une organisation terroriste par l’Union européenne, le lien avec le drapeau accroché à la devanture de la mairie est beaucoup moins justifiable au regard du principe de neutralité.

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