TotalEnergies étend ses activités au Royaume-Uni et achète une centrale électrique au gaz

TotalEnergies étend ses activités au Royaume-Uni et achète une centrale électrique au gaz
TotalEnergies étend ses activités au Royaume-Uni et achète une centrale électrique au gaz

Le groupe pétrolier et gazier TotalEnergies a annoncé mercredi le rachat d’une centrale à gaz au Royaume-Uni, une opération d’un montant de 530 millions d’euros qui doit permettre au géant français de renforcer son activité de production d’électricité.

TotalEnergies a signé un accord avec EIG, un fonds d’investissement institutionnel mondial dans le secteur de l’énergie, pour acquérir la totalité des actions de West Burton Energy pour une valeur d’entreprise de 450 millions de livres sterling. », a indiqué le groupe dans un communiqué mercredi.

West Burton Energy exploite l’usine à gaz Burton Ouest », situé en Angleterre, dans le comté de Nottinghamshire. D’une capacité totale de 1,3 gigawatts (GW) répartis sur trois turbines, elle alimente quelque 1,8 million de foyers. Mise en service en 2013, cette centrale a été exploitée par EDF jusqu’en 2021 et sa vente au fonds d’investissement GIE.

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TotalEnergies veut renforcer sa position dans la production d’électricité

TotalEnergies dit ainsi ajouter à sa capacité de production d’électricité » des actifs flexibles compensant l’intermittence des énergies renouvelables et permettant ainsi de fournir une électricité disponible 24h/24 à ses clients », a indiqué le groupe, qui détient notamment 25,5% du plus grand parc éolien offshore d’Écosse, Seagreen. Dans sa stratégie, TotalEnergies met en avant le rôle de la production d’électricité à partir du gaz en complément de l’électricité renouvelable, qui est par nature intermittente. La production d’énergies renouvelables est en effet variable, en fonction de l’ensoleillement et du vent.

Dans le pays, le groupe estime son besoin en capacité de production d’électricité à partir de gaz combustible à 700 MW, et envisage donc de céder à terme 50% de ces actifs, a-t-il précisé. Avec cette acquisition, TotalEnergies détiendra 12 centrales thermiques au gaz en Europe, dont 6 situées en France, 1 en Belgique et 2 en Espagne, a indiqué à l’AFP un porte-parole du groupe. Hors d’Europe, le groupe dispose de 3 sites au Texas. L’opération permet ainsi à TotalEnergies de « augmenter son portefeuille mondial flexible de production d’électricité à environ 7 GW de capacité brute, parallèlement à sa capacité brute de production d’énergie renouvelable de 23 GW », selon le communiqué.

Produire 100 TW d’électricité renouvelable en 2030, dont 4 en France

Pour autant, le groupe ne cesse d’investir dans l’électricité renouvelable. Au niveau mondial, TotalEnergies indique disposer d’une capacité brute de production d’électricité renouvelable de 22 GW à fin 2023, et vise 35 GW en 2025 et une production nette d’électricité de plus de 100 TWh d’ici 2030.

A noter, le 23 mai, la major a annoncé avoir atteint une capacité totale en France de 2 gigawatts (GW) dans la production d’électricité renouvelable. De quoi nourrir 1,8 million de personnes. Ce cap a été franchi avec l’inauguration, dans la Marne, du parc des Vents de la Moivre, son plus grand parc éolien de France (63 mégawatts), a indiqué le groupe à la veille de son assemblée générale annuelle.

Rien qu’en France, le groupe a investi près de 400 millions de dollars dans les énergies renouvelables en 2023. Il vise une production nette de plus de 4 TWh d’électricité verte d’ici 2030, contre 2,6 TWh produits en 2023, admettant toutefois un retard par rapport à ses ambitions de début des années 2020.

Après avoir racheté d’abord des parcs, le groupe explique développer désormais ses propres projets, avec quelque 600 salariés spécialisés en France. ” Nous travaillons avec les collectivités locales, les agriculteurs avec Ombrea et les clients industriels comme Renault Trucks ou L’Oréal dans les toitures solaires. », explique-t-il, ajoutant que cette électricité sert également à alimenter ses raffineries ou ses 21 000 bornes de recharge pour véhicules électriques.

Une major toujours sous le feu des critiques

Si la multinationale française s’est diversifiée dans l’électricité renouvelable, elle reste néanmoins largement critiquée pour ses investissements continus dans les énergies fossiles, néfastes pour le climat. En 2023, TotalEnergies a notamment annoncé des projets ou des acquisitions en Namibie, au Suriname et au Brésil, et il a renforcé sa position aux Etats-Unis dans le gaz liquéfié (GNL), une énergie très convoitée par l’Europe qui cherche à remplacer le gaz russe.

En septembre dernier, le groupe s’était également attiré des critiques en annonçant vouloir augmenter sa production d’hydrocarbures de 2 à 3% par an dans les cinq prochaines années, tandis que plusieurs compagnies pétrolières comme Enel, Shell et BP ont annoncé en 2023 une révision à la baisse de certains de leurs objectifs de transition énergétique.

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Mis sous pression par les militants du climat et des droits humains, le groupe est la cible de plusieurs actions en justice contre sa stratégie ou contre ses projets gaziers et pétroliers, dont le très controversé « Projet Tilenga/Eacop », en Ouganda et en Tanzanie.

Il n’en reste pas moins que, malgré l’importante mobilisation des ONG environnementales et des militants du climat, les actionnaires ont validé les résultats de Patrick Pouyanné lors de la dernière assemblée générale du groupe. Le 24 mai, 75,73% d’entre eux ont voté en faveur du renouvellement pour trois années supplémentaires de son mandat de président du conseil d’administration de TotalEnergies. Une fonction qu’il cumule avec celle de directeur général de l’entreprise. Le vote de cette résolution a été au cœur des débats précédant l’Assemblée Générale. En effet, plusieurs investisseurs avaient appelé à voter contre pour s’opposer directement à la stratégie climatique de l’entreprise, non alignée avec l’objectif de l’accord de Paris, consistant à contenir le réchauffement climatique à 1,5 degré.

 
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