Le nouveau chef du Hezbollah, Naïm Qassem, a affiché mercredi sa détermination à poursuivre la lutte contre Israël et à le frapper sur son sol. Ceci malgré les coups portés à son mouvement par l’armée israélienne après plus d’un mois de guerre ouverte.
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06 novembre 2024 – 17h49
(Keystone-ATS) Peu après la diffusion du discours préenregistré de Naïm Qassem, l’armée israélienne a mené une attaque, après un ordre d’évacuation, sur la banlieue sud de Beyrouth, où elle avait tué son prédécesseur Hassan Nasrallah le 27 septembre. Des sirènes d’alerte ont retenti à Tel-Aviv, l’armée israélienne enregistrant 120 projectiles tirés dans la journée par le Hezbollah depuis le Liban.
Naïm Qassem, qui s’exprimait avant les résultats de l’élection présidentielle américaine, a également affirmé que son mouvement ne comptait pas sur son résultat pour parvenir à un cessez-le-feu avec Israël, tandis que le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu s’est félicité du retour à la Maison Blanche de Donald Trump, qui avait multiplié ses gestes en faveur d’Israël.
Des dizaines de milliers de combattants
“Nous disposons de dizaines de milliers de résistants entraînés qui peuvent affronter” Israël “et tenir le coup”, a encore assuré Naïm Qassem.
Israël, qui mène depuis le 23 septembre une campagne d’attaques intensives contre le Hezbollah au Liban, et depuis le 30 septembre une offensive terrestre le visant dans le sud du pays, « criera (de douleur) sous les missiles et les drones, aucune partie de l’entité israélienne n’est inaccessible », a-t-il menacé.
Le mouvement avait précédemment affirmé avoir tiré des missiles visant une base militaire proche de l’aéroport Ben Gourion, au sud de Tel Aviv. La circulation n’a pas été affectée et les pistes n’ont pas été endommagées, selon l’Autorité aéroportuaire israélienne.
Le Hezbollah, dont le leadership est largement affaibli depuis fin septembre, assure que ses hommes repoussent les incursions israéliennes dans les zones frontalières, et annonce quotidiennement des tirs sur Israël.
La recherche des survivants à Barja
L’armée israélienne a mené mercredi des attaques dans le nord-est et le sud du Liban, autres bastions du Hezbollah, visant notamment certains quartiers de la ville méridionale de Nabatiyeh dont elle avait ordonné l’évacuation, selon l’agence de presse. Ani libanaise.
A Barja, au sud de Beyrouth, une attaque israélienne a provoqué mardi soir l’effondrement d’un immeuble résidentiel, tuant au moins 20 personnes, selon le ministère de la Santé. Mercredi, les recherches se poursuivaient pour retrouver d’éventuels survivants, selon un journaliste de l’AFP.
Les victimes, principalement des femmes et des enfants, y avaient trouvé refuge fuyant les bombardements israéliens sur leur village du sud Liban.
Plus de 2 600 morts
En guerre dans la bande de Gaza contre le Hamas depuis son attaque du 7 octobre 2023, Israël s’en est également pris au Hezbollah après plus d’un an d’échanges de tirs transfrontaliers avec cette formation, alliée au mouvement islamiste palestinien, qui ont déplacé quelque 60 000 habitants de le nord d’Israël.
Plus de 2.600 personnes ont été tuées à travers le Liban depuis le 23 septembre, a déclaré à l’AFP un ministre.
À Gaza
Dans la bande de Gaza, l’armée israélienne poursuit ses opérations à Jabalia (nord), où elle mène depuis un mois une offensive meurtrière, affirmant avoir « éliminé des dizaines de terroristes » mardi. Les forces israéliennes ont également indiqué avoir tué des « terroristes » à Rafah (sud).
L’offensive israélienne lancée en représailles à Gaza a fait 43.391 morts, en majorité des civils, selon le ministère de la Santé du Hamas, et provoqué un désastre humanitaire.
Unis contre « l’axe du mal »
En pleine guerre sur ces deux fronts, M. Netanyahu a créé la surprise mardi soir en limogeant son ministre de la Défense, Yoav Gallant, avec qui les relations s’étaient notamment tendues autour de la question de la conscription des juifs ultra-orthodoxes – rejetée par l’armée. Les alliés d’extrême droite du Premier ministre – et celui d’une trêve avec le Hamas pour libérer les otages toujours détenus à Gaza.
Après son limogeage, M. Gallant a réitéré qu’Israël devait se préparer à des « compromis douloureux » pour obtenir le retour des otages. Le Hamas s’est félicité de l’éviction de cet ancien général considéré comme un « faucon » dans la lutte contre le mouvement islamiste.
Nommé à sa place, le ministre des Affaires étrangères sortant, Israel Katz, a salué la victoire de Donald Trump sur « .
“Nous avons juste besoin” que le futur président “nous donne des armes” pour “mettre fin à la guerre”, réagit Yossi Mizrachi, un vendeur de fruits israélien de 51 ans sur un marché de Jérusalem.
“J’espère que Trump trouvera une solution, nous avons besoin de quelqu’un de fort comme Trump pour mettre fin à la guerre”, déclare Mamdouh Al-Jadba, un Gazaoui de 60 ans déplacé par les combats dans la ville de Gaza.