Napa Raphaël André, un « tournant pour que les Autochtones ne souffrent plus » dans la rue

Napa Raphaël André, un « tournant pour que les Autochtones ne souffrent plus » dans la rue
Napa Raphaël André, un « tournant pour que les Autochtones ne souffrent plus » dans la rue

Le leader de la communauté originelle de Napa Raphaël André et Stanley Vollant ont lancé à leur tour un cri du cœur pour éviter que les recommandations de Stéphanie Gamache ne tombent dans l’oubli et que l’histoire de M. André ne se répète. . Bien que tragique, son sort constitue, selon le médecin innu, un tournant pour les autochtones de la ville.

Où est Napa Raphael, comme nos ancêtres, il est heureux, mais en même temps il regarde et souhaite que de telles tragédies n’arrivent pas à d’autresa lancé le chef McKenzie en début de journée.

Habituellement très vif, il a parlé avec beaucoup de douceur, et souvent avec beaucoup de pauses et d’émotions, devant se racler la gorge, de la réalité à Matimekush-Lac John et de sa vie, marquée par le racisme, un mot qu’il dit détester. à prononcer, mais qui est nécessaire pour comprendre la trajectoire des personnes de sa communauté.

Depuis le 13 mai, 44 personnes sont venues témoigner aux auditions de la coroner Stéphanie Gamache visant à faire la lumière sur le décès de Napa Raphaël André, décédé le 17 janvier 2021 dans une toilette chimique près du refuge La Porte Ouverte, rue du Park, qu’il fréquentait. Le lieu a dû fermer ses portes en raison d’une épidémie de COVID-19 puis rouvrir, mais avec des horaires réduits et pas de nuit, et ce, en plein couvre-feu.

Tout ce que je dis a un lien avec la mort tragique de Raphaëla rappelé à plusieurs reprises le chef McKenzie, qui a commencé son témoignage en parlant de l’histoire de Matimekush-Lac John.

Vêtu d’un gilet aux imprimés de caribous brodés au dos, Réal McKenzie a expliqué la vie dans sa communauté depuis l’arrivée de la mine en 1954 et les difficultés sociales qui, selon lui, en ont découlé.

je ne t’aimerai pas [le] dis et je déteste ce mot, mais la réalité et le quotidien nous rattrapent. Derrière la vérité et la réconciliation se cache le mot racisme. Je n’aime pas prononcer ce mot. Schefferville était un gros problème. Nous avons été maltraités, méprisés. Beaucoup, beaucoup de racisme. Du pur racisme, je n’invente rien. J’ai juré.

Une citation de Réal McKenzie, chef de Matimekush-Lac John

De l’école où son voisin lui disait qu’il puait, au travail de son père dans les mines, le sien comme pilote d’avion, en passant par les entreprises, la police… Le racisme était omniprésent, d’où la méfiance envers les Innus. Pendant qu’il raconte l’histoire, la salle est attentive et tous les procureurs regardent le leader, s’arrêtant même pour prendre des notes.

Nous ne pourrons pas arrêter cela, mais réduisons-lea-t-il plaidé, continuant que sa communauté n’est pas à côté. même s’ils nous ont oubliés après la fermeture des mines. Nous existons encore et nous allons mourir là-bas ! », « texte » : « Mais nous existons aussi, même s’ils nous ont oubliés après la fermeture des mines. Nous existons toujours et nous allons mourir ici!”}}”>Mais nous existons aussi, même s’ils nous ont oubliés après la fermeture des mines. Nous existons toujours et nous allons mourir ici !.

Il aurait aimé connaître davantage Napa Raphaël André. Il était loin de nous. Il avait choisi de rester sans abri à Montréal et j’ai d’autres jeunes dans la même situationexpliqua-t-il en faisant une pause.

Se souvenir de Napa Raphaël André pour protéger la jeunesse

Selon lui, M. André, qui avait un problème de consommation et d’itinérance, n’était pas loin de ce que la jeunesse [de sa communauté] viesdit-il encore. Un jeune qui veut s’en sortir ?» demanda le coroner. Oui Madame, qui veut s’en sortiril a répondu.

C’est un énorme défi de prendre soin de ses jeunes, afin qu’ils puissent revenir à la vie et être heureux. C’est ma mission et j’y crois. La jeunesse est malade, mais nous réussirons. Nous réussirons. Nous n’avons pas besoin de plus d’histoires comme Napa ou de suicides. Il est regrettable de voir des jeunes se suicider. Nous ne voulons pas de telles tragédies.

Une citation de Réal McKenzie, chef de Matimekush-Lac John

Il a ensuite rappelé la crise du logement qui pousse des gens comme Napa Raphaël André à quitter leurs communautés, puis a attiré l’attention sur l’idée de créer une yourte d’apaisement et de dialogue pour les jeunes, à l’initiative des jeunes, pour qu’ils s’accrochent à la vie. Ce dernier est déjà fonctionnel.

Le chef de la communauté innue de Matimekush-Lac John, Réal McKenzie

Photo : Radio-Canada / Marie-Laure Josselin

Réal McKenzie a également remis en question la réglementation mise en place lors de la COVID-19 et le couvre-feu. Napa Raphaël André a dû quitter le refuge où il se rendait, car il est désormais fermé la nuit. Comme il y avait un couvre-feu, plusieurs témoins ont estimé que l’Innu s’était probablement caché dans les toilettes chimiques où il a été retrouvé mort de froid.

Une personne comme Napa aurait-elle pu être sauvée si les réglementations avaient été mises de côté ?Il aurait été chaleureux », « texte » : « Est-ce un mauvais jugement ? Une personne comme Napa aurait-elle pu être sauvée si nous avions mis de côté les réglementations ? Il aurait été chaud”}}” >Est-ce un mauvais jugement ? Une personne comme Napa aurait-elle pu être sauvée si les réglementations avaient été mises de côté ? Il aurait été chaud» a demandé le chef tout en ajoutant du même souffle qu’il a de l’admiration pour les gens qui travaillent pour les sans-abri.

Je suis venu témoigner avec beaucoup de blessures, mais aussi beaucoup d’espoirsRéal McKenzie a demandé au coroner d’inclure dans ses conclusions que les gouvernements prennent son rapport au sérieux parce qu’ils gérer des êtres humains qui méritent d’être entendus.

On regarde, on étudie, on discute et c’est souvent mis sur tablette. C’est toujours sous forme de comprimé. Le temps nous fait oublier [les rapports]mais les problèmes ne sont jamais résolusil a dit.

Le coroner a pris la parole, retenant ses larmes, pour dire au chef qu’après avoir entendu plusieurs témoins, ce qui est devenu clair, c’est à quel point Napa Raphaël a touché les gens dans sa vie, mais aussi dans sa mortfaisant référence à la tente Napa Raphaël installée après sa mort.

Le chef du Conseil Innu d’Ekuanitshit, Jean-Charles Piétacho, qui s’occupe de la question de l’itinérance pour la nation innue, s’est rapidement exprimé par vidéoconférence pour exprimer son inquiétude, car l’itinérance sévit également dans les communautés. Il a également parlé du manque de logements. On fait des miracles juste pour loger ces gens, surtout en hiver, il a dit.

Révolte, incompréhension, recommandations et patience

Venu faire des recommandations, le Dr Stanley Vollant, également d’origine innue, a avoué être sorti de ses notes pour parler de son ressenti et surtout de son incompréhension, lui qui dit avoir rencontré Napa Raphaël André à quelques reprises et avoir marché un mois avec son parents de Matimekush à Kuujjuaq sur un sentier ancestral en mars 2015.

Cela ne fait pas de mal qu’il soit mort dans des toilettes chimiques dans la rue de Montréal alors que nous marchions par -50 dans le Nord, dormant sous des tentes. Nous avions froid, mais nous étions ensemble. C’est révoltant !

Une citation de Stanley Vollant, chirurgien innu

D’emblée, il a évoqué le problème criant du manque de logements dans des communautés où la construction avance lentement alors que les besoins sont énormes et que la population continue de croître. De nombreux indigènes se dirigent donc vers la ville. L’idéal, selon lui, est donc d’éviter que les gens quittent les communautés pour échapper à la pauvreté et à la misère et se retrouvent aggravant le sans-abrisme dans la ville.

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La procureure de l’enquête publique, Me Émilie Fay-Carlos, discute avec le chef Réal McKenzie et Stanley Vollant.

Photo : Radio-Canada / Marie-Laure Josselin

Il a lui-même observé l’explosion du nombre d’indigènes sans-abri dans la ville. Il y a 40 ans, à son arrivée, il disait pouvoir compter le nombre d’Autochtones itinérants à Montréal sur les doigts d’une main. Maintenant, la Ville de Montréal estime qu’il y en a environ 1 000, une sous-estimation, estime Stanley Vollant.

Lors de son long témoignage, il a également admis qu’il pourrait rédiger une thèse encore plus longue sur les différentes questions, mais aussi le sous-financement de la santé, de l’éducation et du logement. L’argent est le nerf de la guerrea-t-il précisé. Si on prévient, cela coûtera moins cher !

Il espère également que les peuples autochtones ne seront plus victimes de guerres de juridiction entre les différents niveaux de gouvernement.

À long terme, c’est ce qui sera payant. Peut-être que dans 50 ans on ne parlera plus de l’itinérance autochtone à Montréal, mais de la richesse qu’apportent les Autochtones. On se souviendra que Napa a été un tournant pour que les peuples autochtones ne souffrent plus dans la rue.

Une citation de Dr Stanley Vollant

Le Dr Stanley Vollant, qui s’exprime au nom de l’Assemblée des Premières Nations Québec-Labrador, a également plaidé pour une meilleure sécurité culturelle afin de mettre fin à la méfiance et à la peur présentes depuis des centaines d’années. Actuellement, un cours d’une heure et demie est obligatoire, mais c’est clairement insuffisant, il croit. Il reconnaît néanmoins que des efforts sont faits, mais que les progrès sont timides. D’autant qu’il déplore encore trop de travail en silos entre les organisations.

Il espère que le gouvernement reconnaît le principe de Joyce, reconnaît le racisme systémique, donne des directives pour qu’il y ait un continuum de soins et qu’il soit plus sensible au sort des personnes vulnérables dans des situations comme celle qui a prévalu en 2021 avec la COVID et le couvre-feu. . Il est mort dans l’incompréhension de ce couvre-feu qui ne prenait pas en compte les personnes vulnérables.

Enfin, Stanley Vollant espère que le rapport du coroner sera entendu, écouté et qu’il permettra des changements, lui qui a reconnu avoir vu de nombreux rapports.

Dans un entretien aux Espaces nationaux, il a précisé sa pensée. Nous sommes en Amérique du Nord depuis des milliers d’années et nous sommes patients. Nous avancerons étape par étape, puis nous espérons que ces progrès ne seront pas interrompus, que nous continuerons. Peut-être que cette enquête brisera un peu le mur qui nous sépare, nous aidera à faire un pas de plus dans la bonne direction. Je l’espère sincèrement. Mais en tant qu’Autochtone aussi, j’ai hâte de voir le résultat et je n’y croirai pas tant que je ne l’aurai pas vu.

Les parents de Napa Raphaël André devaient témoigner, mais ils n’ont pas pu faire le déplacement à cause d’un problème d’avion. Ils viendront plus tard dans la semaine.

Depuis le 13 mai, plusieurs experts tels que des professionnels de la santé, des spécialistes en toxicomanie, mais aussi des intervenants de première ligne, des enquêteurs et des travailleurs sociaux sont venus témoigner aux audiences publiques.

 
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