« En pleine guerre, la confiance est plus que jamais de mise entre le Premier ministre et son ministre de la Défense » plus “ces derniers mois, cette confiance s’est érodée”a déclaré le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu dans la lettre de révocation adressée, mardi 5 novembre 2024, à son ministre de la Défense Yoav Gallant.
« Des différences importantes sont apparues entre Yoav Gallant et moi dans le déroulement de la campagne [militaire], accompagné de déclarations et d’actions qui contredisaient les décisions du gouvernement et du cabinet »a-t-il déclaré dans une vidéo publiée sur son compte X.
Israel Katz, le « bulldozer », pour le remplacer
Le Premier ministre a ajouté qu’il « a choisi de nommer le ministre Israel Katz » pour le remplacer. Israel Katz, ancien ministre des Finances, ministre du Renseignement et membre de longue date du cabinet de sécurité, surnommé le « Bulldozer », “combine les qualités de responsabilité et de résolution de problèmes calmes qui sont essentielles pour mener cette campagne”a affirmé le Premier ministre israélien.
Gideon Saar, actuel ministre sans portefeuille, succède à Israel Katz. Il est entré au gouvernement en septembre, permettant à Benjamin Netanyahu d’élargir sa majorité de coalition de droite.
Un profil plus fédérateur que celui de Netanyahu
Yoav Gallant, général à la retraite, s’était imposé en Israël comme une figure de proue de la guerre qu’Israël mène depuis septembre contre le Hezbollah au Liban voisin.
Mais il s’est attiré les foudres des partis ultra-orthodoxes, alliés clés de la coalition du premier ministre, en ordonnant la conscription de 10 000 hommes issus de cette communauté religieuse. Jusqu’alors, il bénéficiait d’une exemption en vertu d’une règle établie lors de la création d’Israël en 1948.
Selon Calev Ben-Dor, ancien analyste du ministère israélien des Affaires étrangères, Yoav Gallant était « perçu comme axé sur la victoire et l’intérêt national », « plutôt que de la politique de bas niveau ». Un profil qui le rend plus » unifier » que Benjamin Netanyahu, selon Michaël Horowitz, expert en géopolitique du cabinet de conseil en sécurité Le Beck, basé au Moyen-Orient.
Les proches des otages « inquiets »
Le ministre limogé a notamment plaidé pour une trêve avec le Hamas à Gaza, en vue d’obtenir la libération des otages toujours détenus à Gaza depuis l’attaque du Hamas le 7 octobre 2023 contre Israël, alors que l’objectif martelé par Benyamin Netanyahu est un Anéantissement du mouvement islamiste palestinien.
Le Forum des familles, la principale association de proches d’otages, a déclaré « profondément inquiet » de son licenciement. Elle a appelé son successeur à “prioriser” à un accord avec le Hamas pour la libération des captifs à Gaza.
Dans la soirée, des centaines de manifestants se sont rassemblés à Tel-Aviv pour exiger que le gouvernement parvienne à un accord avec le Hamas pour libérer les otages.
Sur 251 personnes enlevées le 7 octobre 2023, 97 restent otages à Gaza, dont 34 déclarées mortes par l’armée.