quel est le premier bilan pour les agents de sécurité privée déployés dans la ville de Moulins ?

quel est le premier bilan pour les agents de sécurité privée déployés dans la ville de Moulins ?
quel est le premier bilan pour les agents de sécurité privée déployés dans la ville de Moulins ?

Au cours des six derniers mois, ces agents en tenue grise sont intervenus plus de 700 fois pour offrir le plus de tranquillité possible aux habitants. Un bilan « satisfaisant » pour la mairie, mais mitigé pour certains habitants.

Il fait déjà nuit dans le quartier sensible des Moulins, à l’ouest de Nice (Alpes-Maritimes). Vers 18h30, devant le portail des tours 31 et 32, au numéro 9 de l’avenue de la Méditerranée, deux d’entre eux montaient la garde. Gilet pare-balles noir sur combinaison grise, casquette vissée sur la tête et talkie-walkie dans les oreilles, rangers aux pieds : ces hommes ne sont pas des soldats d’élite. Sur leur dos est écrit GAIDA pour « Groupement d’agents inter-propriétaires contre le désordre et les abus ». Un acronyme qui signifie aussi « garde » en langue niçoise. Déployés depuis six mois aux Moulins, ces agents de sécurité privés tentent d’apporter plus de tranquillité aux habitants des tours gérées par trois bailleurs sociaux, dont Côte d’Azur Habitat (celui de la Métropole niçoise). Coût de l’opération : 1,8 million d’euros par an, financé aux deux tiers par les donateurs, le reste par la ville et la Métropole.

« Notre champ d’intervention est large. On veille à ce que les halls d’entrée des immeubles ne soient pas squattés, on met fin aux nuisances lorsqu’il y en a, on apaise les tensions, etc.. »commente l’un des deux agents postés devant le portail. “Nous ne disposons pas d’arme létale, cependant en cas d’attaque ou de combat, nous pouvons intervenir »poursuit-il en évoquant parfois des situations “tendu” avec les trafiquants de drogue du secteur. « Ils ont été attaqués il y a quelque temps par les dealers, il faisait chaud ! Mais on dirait qu’ils n’ont peur de rien.»» raconte un riverain, en promenade avec son chien. La radio de ces agents est également connectée à la même fréquence que celle de la police municipale et tous sont équipés d’un bouton d’alerte. Ils prêtent également serment et peuvent dresser des procès-verbaux pour les infractions constatées sur place, comme des dégradations commises dans les parties communes ou des décharges sauvages.

Interventions quotidiennes

« Pour nous, c’est rassurant de savoir qu’ils sont dans le quartier. Ils l’imposent et ils ne se prennent pas pour des cowboys. »insiste un autre habitant, attablé autour d’une table près des voitures en panne. « Les relations avec les riverains sont généralement très bonnes. En quelques mois, nous nous sommes bien intégrés dans le quartier. Le constat qu’on peut nous faire, c’est que nous ne sommes pas assez nombreux et pas assez présents »confesses the agent encountered on Avenue de la Méditerranée. « Cela fait une semaine que je ne les ai pas vus ! »déplore un habitant de l’autre bout du quartier, du côté traversant de la Digue des Français.

Ils sont aujourd’hui une quinzaine à se relayer pour couvrir le secteur sur quatre jours. Il n’en reste pas moins qu’il ne s’agit à ce stade que d’une expérimentation et non d’une initiative durable. Cette dernière n’en aurait pas moins de succès, selon Anthony Borré. Le premier adjoint au maire de Nice – qui préside également Côte d’Azur Habitat ainsi que le conseil d’administration du groupement autonome d’intérêt économique composé des trois bailleurs gérant GAIDA – affirme « extrêmement satisfait » du point de vue de la compétence des agents de sécurité.

Les résidents reconnaissent que leur implication est très utile. Lorsque nous organisons des réunions de quartier du GPO, la police nationale est également très satisfaite des informations qu’elle reçoit de GAIDA.

Antoine Borré.

Du 9 mai au 20 novembre, ces gardes ont effectué quelque 709 interventions et évacué 1 685 personnes. Ils ont récupéré 42 armes blanches et 101 objets liés aux stupéfiants (dont des sacs). 500 grammes de cocaïne ont également été saisis ainsi que deux kilos de cannabis. La quinzaine d’agents cumulent à ce jour 24 444 interactions avec les habitants du quartier, preuve pour Anthony Borré de leur bonne intégration et de leur efficacité. “Nous les avons d’abord fait travailler le jour pour qu’ils puissent rencontrer les populations et s’habituer à l’environnement, mais désormais c’est davantage le soir et la nuit qu’ils sont mobilisés »précise-t-il. « Les citoyens reconnaissent que leur implication est très utile. Lorsque nous organisons des réunions de quartier des GPO (Groupes de Partenariat Opérationnels, NDLR), la police nationale est également très contente des informations qu’elle reçoit de GAIDA »soutient l’élu.

De ce point de vue, certains policiers se veulent plus nuancés, voire critiques. « Le GAÏDA ? C’est une pipe !crie l’un d’eux. « Comment M. Borré, qui veut amener l’armée aux Moulins peut-il dresser un bilan aussi rose alors que ces agents de sécurité ne sont équipés que de grenades lacrymogènes ?il plaisante. Et un ancien BAC de poursuivre : «Nous avons des collègues du BST (Brigade spécialisée de terrain, NDLR) qui fonctionnent très bien en ville avec leur réseau d’informateurs sans passer par GAIDA. Au contraire, on évite d’entrer en contact avec eux et les donateurs, sinon on aura des fuites.»

Une utilité contestée

Certains habitants doutent également de la réelle efficacité des agents en combinaison grise. « On ne les voit jamais ! Ils sont sans arrêt au téléphone. Le climat n’a pas changé du tout depuis qu’ils sont ici. Ils ont désormais des locaux dans la tour 39, ils y passent tout leur temps. Et puis où étaient-ils pendant incendie criminel cet été (qui a fait 7 morts dans la nuit du 18 juillet, NDLR) s’en prend à un « ancien » du quartier. « Ce sont des gens qui ne servent à rien, même s’ils le disent. Les dealers ne bougent pas d’un pouce quand ils les voient. Ils parlent mal et ne sont absolument pas sociaux »says Nourredine Debbari, president of the Nice Moulins Solidarité 06 association.

Des critiques qui ne font pas perdre leur optimisme aux donateurs. « Il n’est pas impossible que d’autres propriétaires nous rejoignent, notamment dans l’ouest du département. Je sais que certaines personnes nous regardent et veulent être inspirées. Nous n’excluons pas nous-mêmes le développement dans d’autres zones de la ville et également sur l’amplitude des agents”annonce Anthony Borré. « Loin de moi l’idée de dire que ce système résoudra définitivement le problème du trafic de drogue. Nous ne fléchissons pas nos muscles et ne disons pas « Regardez, nous sommes les plus forts ! » Non, mais les résultats restent très positifs, c’est un fait.»conclut-il.

 
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