Dans un article récent relayé par le magazine de vulgarisation La psychologie aujourd’huiLa psychologue et professeur Tania Israel a parlé des peurs et des angoisses de ses concitoyens.
Elle constate que 72% de ses compatriotes s’inquiètent des potentielles violences de la part des partisans des deux camps. La moitié des Américains souhaiteraient que l’armée intervienne.
Si elle tente de se montrer rassurante en affirmant que cette peur repose essentiellement sur les préjugés envers les partisans du camp adverse, elle reconnaît qu’elle est aussi parfois envahie par la peur.
Les élus ont peur
Les électeurs ne sont pas les seuls à parler de violence, les élus républicains et démocrates s’y préparent. L’attentat du 6 janvier 2021, qu’il ait été condamné ou non, a marqué durablement les esprits.
Même si les services secrets et la police du Capitole affirment avoir augmenté les effectifs et les mesures de sécurité, de nombreux élus républicains et démocrates confiaient leurs inquiétudes mercredi dernier au site Axios.
Je ne suis pas surpris que Républicains et Démocrates se pointent du doigt, mais je constate qu’aucun des élus identifiés par Axios n’appelle au calme. On donne l’impression d’être résigné et d’attendre le pire.
Il faut savoir que les élus reçoivent de plus en plus de menaces ces dernières années. Pour l’année 2023, la police du Capitole a lancé 8 008 enquêtes liées à des menaces, soit une augmentation de 500 cas par rapport à l’année précédente.
Le nombre de cas reste très élevé depuis les élections de 2020.
Violences à gauche et à droite
Depuis le 6 janvier 2021 et les condamnations qui ont suivi, lorsqu’il est question de violences partisanes, on pense à une certaine droite, certainement à l’extrême droite.
Après tout, ce sont les dirigeants de cette faction qui ont été reconnus coupables de complot séditieux.
Je rappelle au passage que depuis 1986, le FBI dispose de données qui indiquent que l’extrême droite est mieux organisée et financée, et qu’elle représente le plus grand risque de terrorisme intérieur. Il leur est possible d’infiltrer les manifestations partisanes.
Cela signifie-t-il que la gauche ou l’extrême gauche ne sont pas à craindre ? Absolument pas. Selon le Centre d’études stratégiques et internationales, 73 % des attaques liées aux manifestations en 2021 ont été menées par l’extrême gauche.
De nombreuses personnes ont voté pour Kamala Harris dans l’espoir que nous puissions enfin mettre fin à l’ère Trump. Ils sont en colère et à bout de patience.
J’espère ardemment que le vote de mardi se déroulera de manière pacifique ainsi qu’une transition sans incident en janvier 2025. Les élections de 2020 ont exposé le monde aux divisions internes et à l’instabilité de notre principal partenaire.
Cependant, je ne suis pas naïf. Plus les délais de dépouillement des votes seront longs, plus les litiges devant les tribunaux se multiplieront, plus les risques de manifestations violentes augmenteront.