Les grandes enseignes comme Super C et Maxi lancent de plus en plus de « mini-épiceries » dans les zones urbaines. Affichant les mêmes réductions que dans les supermarchés, ces magasins express séduisent particulièrement les piétons et les personnes âgées.
« C’était vraiment un miracle quand ils ont ouvert cela, surtout pour les personnes âgées ! On marche ici», s’exclame Sylvie, devant le nouveau Maxi situé sur la rue Beaubien à Montréal.
Ouverte depuis un mois, l’entreprise du quartier Rosemont illustre la stratégie commerciale des géants de l’alimentation : s’implanter dans des quartiers urbains aux surfaces réduites de moitié.
« Ici, c’est 12 000 pieds carrés. Chez nous, ce n’est pas un grand territoire, explique Patrick Blanchette, vice-président chez Maxi-Québec. Les épiceries « standards » font normalement environ 30 000 pieds carrés, mais elles sont plutôt difficiles à trouver en centre-ville.
De plus en plus de minisurfaces verront le jour au Québec. Maxi compte déjà 15 magasins de ce type et prévoit sept ouvertures en 2025. Super C en exploite une vingtaine à travers la province, y compris en banlieue comme Coaticook, en Estrie.
AMANDA MOISAN/QMI Agency
Même offre ?
L’offre de ces supérettes reste similaire à celle des supermarchés : les prix et promotions restent identiques. «On joue sur les formats», explique M. Blanchette. Par exemple, nous proposons deux formats de Cherrios au lieu de quatre.
Chez Maxi, le nombre d’articles est divisé par deux pour ces petites épiceries, passant de 14 000 à 7 000. Chez Super C, on parle de 35% de produits en plus dans un grand magasin.
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Un conseil cependant : mieux vaut être rapide lorsqu’un produit est en promotion.
« Aussitôt placé, aussitôt vendu. Nos opérations vont très vite, donc la fraîcheur est toujours au rendez-vous. Dans un petit magasin, c’est encore plus vrai», explique Stéfanie Laparé Lassonde, directrice du Super C de la rue St-Hubert, ouvert depuis six semaines sur le Plateau-Mont-Royal.
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Pour proposer une offre pratiquement identique à celle des supermarchés, les produits sont placés en hauteur. Les comptoirs comportent donc jusqu’à cinq niveaux, contrairement à un ou deux niveaux dans les grandes épiceries.
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Clientèle différente
Certaines de ces épiceries ne disposent pas de stationnement, tandis que d’autres disposent de quelques places disponibles. La plupart des clients s’y rendront à pied ou en transports en commun. Lors de notre visite, quelques cyclistes étaient également présents.
«C’est plusieurs transactions et beaucoup de clients par semaine qui viennent faire leur épicerie un peu chaque jour», explique Loïc Cloutier, vice-président principal chez Super C.
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Ces mini-épiceries répondent à une demande urbaine spécifique, selon Jean-Luc Geha, professeur à HEC Montréal. « C’est la notion de service de proximité […] Les gens n’ont pas de véhicule et doivent se garer dans la rue.
Courtoisie