« On dit que trois personnes vivent grâce à notre fille »

Jamais la clôture de la Course du Cœur n’a été aussi émouvante. Et belle. Ce vendredi 31 mai 2024, pour la clôture de la quatrième édition de cette grande opération de sensibilisation au don d’organes, les ballons ont rempli la cour de l’Iroise, au sommet de la ville. Et sur le coup de midi, toute la communauté scolaire s’est rassemblée, le cœur accroché au cou et les yeux soudain embués, autour d’un même message : « Pour Alice ».

type="image/jpeg">>
Les parents, le frère et le cousin d’Alice Richard ont participé ce vendredi à la cérémonie de clôture de la course, au cours de laquelle une minute de silence a été observée en sa mémoire. (Photo Le Télégramme/Pierre Chapin)

« Elle va continuer à nous inspirer »

Alice Richard en faisait partie. De la sixième à la terminale, de 2010 à 2017. « Des années de liberté et d’insouciance », selon les mots de Violette. Des années durant lesquelles Alice avait gardé des amitiés fortes : ce foutu week-end de mars, c’était avec des amis des années Iroise qu’elle sortait.

Près de sept ans après son départ, son empreinte ne s’est pas effacée au sein de l’établissement. Ici, chacun vante une « personnalité rayonnante, toujours prête à aider », un exemple « de bienveillance, qui continuera à nous inspirer ». « On a retrouvé plein de photos d’elle quand on organisait une course contre la faim, pour le Burkina Faso. Alice a toujours été très impliquée », raconte Anne-Gwen Uguen, bibliothécaire et initiatrice de la Course du cœur.

« Alice s’est mobilisée contre l’homophobie, pour la cause des femmes, de l’environnement… Ces combats sociétaux de son époque », confirme son père, Maurice. Malgré leur proximité avec le drame, ses parents n’ont pas hésité lorsque Anne-Gwen Uguen leur a demandé cette journée d’hommage, par l’intermédiaire de l’équipe de coordination des prélèvements d’organes de Cavale Blanche. « C’est un geste fort de la part de l’école. Et cela permet de sensibiliser les enfants et leurs parents au don d’organes », confirment-ils sobrement.

Nous souffrons toujours. Mais au fil des années, on dira que trois personnes vivent grâce à Alice

type="image/jpeg">>
Les équipes pédagogiques et les étudiants ont effectué une dernière visite de l’établissement après la cérémonie d’hommage à Alice Richard : le record de 2 800 kilomètres parcourus dans la semaine devait être largement battu lors de cette édition de la Course du cœur. (Photo Le Télégramme/Pierre Chapin)

« Un héritage de vie et d’espoir »

Dans la famille, la question du don d’organes n’est plus d’actualité. « La grand-mère d’Alice n’a pas pu mener à bien une procédure de don parce qu’elle avait subi une chimiothérapie contre un cancer. Nous avions donc discuté du sujet depuis l’adolescence avec Alice et son frère », explique Marie-Noëlle, la maman d’Alice.

Lorsque le drame s’est produit, la famille connaissait parfaitement les souhaits d’Alice « si quelque chose arrivait ». Un choix sans surprise pour celle qui découvre à l’âge de sept ans une vocation d’assistante sociale, qu’elle mettra ensuite en pratique dans le service très précaire du CCAS de Brest. Et qui a dû entamer un protocole de don de moelle osseuse, avant qu’une voiture folle ne lui prenne la vie.

type="image/jpeg">>
Les élèves et personnels du lycée d’Iroise ont rendu un bel hommage à Alice Richard, à qui était dédiée cette édition de la Course du coeur, deux mois après son décès. (Photo Le Télégramme/Pierre Chapin)

« Son foie a répondu à une urgence vitale et ses deux reins permettent à deux personnes de ne plus subir de dialyse quotidienne », révèle Marie-Noëlle Richard. “Je pense que c’est un geste qu’il aurait apprécié.”

Un « héritage de vie et d’espoir », comme le disent ce vendredi les élèves de deuxième année du lycée, et qui peut rendre fiers ses parents, sans pour autant les consoler. « Elle nous manque toujours, elle souffre », murmure sa mère. Mais au fil des années, on dira que trois personnes vivent grâce à Alice.

 
For Latest Updates Follow us on Google News
 

PREV Les États-Unis ont dépensé un milliard de dollars pour combattre les Houthis… et ont perdu.
NEXT Prix ​​du gaz, démarque inconnue, nouveau plan d’économies… Ce qui change au 1er juillet