La Palme d’Or revient à Anora de Sean Baker

La Palme d’Or revient à Anora de Sean Baker
La Palme d’Or revient à Anora de Sean Baker

C’est un Américain qui a remis la Palme d’or à un autre Américain samedi 25 mai lors du Palmarès du 77e Festival de Cannes, symbole d’une édition placée cette année sous le sceau du cinéma d’outre-Atlantique. Georges Lucas, tout juste couronné d’une Palme d’honneur, a transmis la récompense suprême à son compatriote Sean Baker. A 53 ans, ce leader du cinéma indépendant a mis le jury d’accord avec Anora, une sorte de thriller aussi drôle que touchant se déroulant dans le quartier de Brighton Beach à New York.

Un cinéaste qui scrute les marges de l’Amérique

Son film commence comme un conte de fées avec la rencontre entre une travailleuse du sexe, Ani, et Ivan, le fils d’un oligarque russe. Mariés sur un coup de tête à Las Vegas, les deux jeunes doivent faire face à la colère des parents du garçon qui envoient trois acolytes à leur recherche pour annuler cette union. « Ce film est magnifique, plein d’humanité. Il nous a brisé le cœur »a déclaré le président du jury et directeur de “Barbie”, Greta Gerwig, elle-même issue du cinéma indépendant new-yorkais, avant de lui remettre le prix.

Sean Baker est le premier Américain à recevoir une Palme d’Or depuis Terence Malick en 2011 pour Arbre de la vie. “Tu as réalisé mon rêve” s’est-il exclamé en recevant son prix, incapable de croire avoir été en compétition aux côtés des deux cinéastes qui, selon lui, l’ont le plus influencé, Francis Ford Coppola et David Cronenberg. Ce réalisateur, auparavant auteur de Tangerine et de Projet Floride, examine l’Amérique depuis les marges dans ses films. Il a livré un vibrant plaidoyer en faveur d’un « cinéma vivant » et pour que les films « continuent de sortir en salles.

Mohammad Rasoulof reçoit un prix spécial

Un prix spécial du jury, décerné pour l’occasion, a récompensé le travail puissant de l’Iranien en exil Mohammad Rasoulof, présenté le dernier jour du concours, qui a également remporté le prix du jury œcuménique. Les graines du figuier sauvage qui met en scène un juge d’instruction aux prises avec ses deux filles dans le contexte des protestations du mouvement « femme, vie, liberté », aurait bien mérité la Palme d’or. Et on peut regretter qu’elle se soit cantonnée à une distinction essentiellement politique. Le réalisateur qui a fui son pays il y a tout juste un mois s’est dit à la fois heureux de cette récompense et « attristé par la catastrophe que vit quotidiennement mon peuple, pris en otage par un régime totalitaire « .

Le reste du Palmarès a logiquement récompensé les films issus d’une compétition assez décevante. Le Grand Prix est revenu au très beau film indien, Comme nous l’imaginons comme lumière, du réalisateur Payal Kapadia. Une chronique sensible et magnifiquement filmée de trois femmes qui vivent en colocation à Bombay et vont chacune trouver le chemin de leur émancipation.

Le Prix du Jury ainsi qu’un prix général pour ses quatre actrices ont été décernés à la flamboyante Émilie Pérez, la comédie musicale de Jacques Audiard sur une chef de cartel mexicaine qui subit sa transition de genre et tente d’expier ses péchés passés. Enfin, le prix de la mise en scène est revenu au Portugais Miguel Gomes pour Grand Tour, un film conceptuel au charme captivant qui nous fait voyager à travers l’Asie des années 1920 sur les traces d’un fonctionnaire britannique qui fuit sa fiancée.

————————————————– ————————————

palmarès

Palme d’Or : Anora, par Sean Baker

Grand Prix: Tout ce que nous imaginons comme lumière, par Payal Kapadia

Prix ​​du jury : Émilie Pérez, de Jacques Audiard

Prix ​​spécial du jury : Les graines du figuier sauvage, par Mohammad Rasoulof

Prix ​​de l’actrice féminine : prix général des actricesÉmilie Pérez, de Jacques Audiard

Prix ​​d’interprétation masculine : Jesse Plemons dans Une sorte de gentillessepar Yorgos Lanthimos

Prix ​​de la mise en scène : Miguel Gomes pour grande tournée

Prix ​​du scénario :La substancede Coralie Fargeat

Caméra dorée : Armand de Halfdan Ullmann Tondell, mention spéciale à Bâtardde Chiang Wei Liang et You Qiao Yin

Golden Eye (prix du documentaire) ex aequo : Ex æquo
Ernest Cole : Objets perdus et retrouvésde Raoul Peck et Les Filles du Nil, par Nada Riyad et Ayman El Amir

Prix ​​du jury œcuménique : Les graines du figuier sauvage, par Mohammad Rasoulof

 
For Latest Updates Follow us on Google News
 

PREV Le photographe Jérémy Hardy veut donner une autre image de Taiwan
NEXT la gauche rassemblée autour du « nouveau Front populaire » présente son programme en fin de matinée