Israël récupère les corps de trois otages à Gaza, décision attendue de la CIJ sur le cessez-le-feu

L’armée israélienne a annoncé vendredi que les corps de trois otages capturés lors de l’attaque du Hamas le 7 octobre avaient été retrouvés dans la bande de Gaza, où les bombardements et les combats terrestres se poursuivent dans le territoire palestinien ravagé par plus de sept mois de guerre.

Vendredi, la Cour internationale de Justice (CIJ), la plus haute juridiction de l’ONU, doit se prononcer sur une demande de l’Afrique du Sud visant à ordonner l’arrêt de l’offensive militaire israélienne contre le mouvement islamiste Hamas à Gaza. Le pays africain accuse Israël de « génocide » sur le territoire palestinien.

Dans la nuit, des avions militaires israéliens ont survolé Gaza et des tirs ont été entendus au sud-est de cette grande ville du nord du territoire palestinien, a constaté l’AFP. L’armée israélienne a signalé des tirs de mortier sur des soldats dans le centre.

©AFP/Archives

La Cour internationale de Justice (CIJ), le 17 mai 2024 à La Haye

Lors d’une opération conjointe de l’armée et des services de renseignement israéliens, trois corps d’otages tués le 7 octobre puis emmenés dans la bande de Gaza ont été retrouvés dans la nuit à Jabalia, une ville du nord du territoire palestinien. L’armée israélienne a indiqué vendredi qu’elle y poursuivait ses opérations, notamment dans le camp de déplacés éponyme, aujourd’hui réduit à un champ de ruines, jonché de décombres.

« Catastrophe humanitaire et sanitaire »

La situation sécuritaire et humanitaire sur le territoire est alarmante.

“J’ai vu ma sœur et son mari étendus morts l’un à côté de l’autre”, a déclaré à l’AFPTV Ammar Abou Ghaben, un Palestinien déplacé, après que plusieurs membres de sa famille ont été tués. d’une attaque de navires de guerre israéliens sur la côte.

©AFP

Un patient est allongé dans un lit lors d’une panne de courant partielle à l’hôpital Al-Aqsa à Deir al-Balah, dans le centre de la bande de Gaza, le 23 mai 2024.

A Jabalia, l’hôpital Kamal Adwan est “hors service et 14 membres du personnel médical sont coincés à l’intérieur”, a indiqué une Source médicale de l’établissement.

L’hôpital arabe Al-Ahli de la ville de Gaza a pour sa part dénombré sept décès et alerté sur une pénurie de médicaments et de carburant, indispensables pour alimenter les générateurs.

La communauté internationale doit “fournir 50 000 litres de carburant (…) dans les prochaines heures afin d’éviter une catastrophe humanitaire et sanitaire”, a appelé un haut responsable de l’hôpital Al-Aqsa de Deir al-Balah (centre). ).

Les autorités israéliennes contrôlent le côté palestinien du terminal de Rafah, situé à l’extrême sud de la bande de Gaza, paralysant les livraisons de carburant, selon l’ONU.

L’armée israélienne a lancé le 7 mai des opérations terrestres dans cette ville, avec pour objectif affiché d’anéantir les derniers bataillons du Hamas et de secourir les otages, ignorant les avertissements internationaux sur le sort des civils. Quelque 800 000 personnes ont fui, selon l’ONU.

« Libérer Gaza »

La guerre dans la bande de Gaza a débuté le 7 octobre après l’attaque sur le sol israélien par des commandos du Hamas infiltrés depuis la bande de Gaza, qui a fait plus de 1.170 morts, en majorité des civils, selon un décompte de l’AFP réalisé à partir de données officielles israéliennes. .

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Otages à Gaza

Ce jour-là, 252 personnes ont également été emmenées en otages sur le territoire palestinien. Aujourd’hui, 121 personnes sont toujours détenues à Gaza, dont 37 sont mortes, selon l’armée.

En réponse, l’armée israélienne a lancé une offensive dévastatrice dans la bande de Gaza, où le Hamas, considéré comme une organisation terroriste par Israël, l’Union européenne et les États-Unis notamment, a pris le pouvoir en 2007.

Au moins 35 800 Palestiniens, pour la plupart des civils, ont été tués lors de l’offensive, selon les données du ministère de la Santé du gouvernement de Gaza dirigé par le Hamas.

Après plus de 230 jours de guerre, la pression s’accentue sur Israël.

Des Israéliens se sont rassemblés vendredi matin devant le consulat américain à Jérusalem, brandissant des banderoles appelant à “libérer Gaza”, selon un photographe de l’AFP.

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Des militants israéliens manifestent contre la guerre dans la bande de Gaza devant le consulat américain à Jérusalem, le 24 mai 2024.

Plus tôt cette semaine, le procureur de la Cour pénale internationale (CPI) a demandé l’émission de mandats d’arrêt pour des crimes présumés commis dans la bande de Gaza et en Israël contre le Hamas et les dirigeants israéliens, dont le Premier ministre Benjamin Netanyahu.

Cette décision a suscité des réactions véhémentes en Israël, M. Netanyahu affirmant l’avoir « rejetée avec dégoût » et parlant d’un « nouvel antisémitisme ».

Le chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell, a appelé vendredi Israël à ne pas « intimider » et « menacer » les juges de la CPI.

La CIA en renfort –

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Pays qui reconnaissent l’État de Palestine

Sur un autre front diplomatique, Israël a répondu en sanctionnant Madrid deux jours après l’annonce par l’Espagne, l’Irlande et la Norvège de reconnaître l’État de Palestine. Le ministre des Affaires étrangères Israël Katz a annoncé vendredi avoir « décidé de couper le lien » entre le consulat espagnol à Jérusalem et les Palestiniens.

La veille, le directeur du ministère israélien des Affaires étrangères avait prévenu que la décision de ces trois pays rendrait « plus difficile la promotion d’un accord pour la libération des otages ».

Le cabinet de guerre a néanmoins ordonné aux négociateurs israéliens de « retourner à la table des négociations pour obtenir le retour des otages », selon un haut responsable.

Début mai, des négociations indirectes entre Israël et le Hamas, via le Qatar, l’Egypte et les Etats-Unis, n’ont pas abouti à un accord de trêve associé à la libération d’otages et de prisonniers palestiniens. détenue par Israël.

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Des Palestiniens fouillent les décombres d’un bâtiment touché par les frappes israéliennes dans le quartier d’Al-Daraj à Gaza, le 23 mai 2024.

Le chef de la CIA, William Burns, est attendu à Paris vendredi ou samedi pour tenter de relancer les négociations avec Israël sur une trêve à Gaza, a appris l’AFP de Source occidentale proche du dossier.

Le président français Emmanuel Macron recevra vendredi soir le Premier ministre et chef de la diplomatie du Qatar, les ministres des Affaires étrangères d’Arabie saoudite, d’Egypte et de Jordanie, “pour insister en faveur d’un cessez-le-feu”, a indiqué le porte-parole du ministère égyptien des Affaires étrangères Ahmad Abou Zeid.

 
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