750 000 décès pourraient être évités chaque année – À la une

750 000 décès pourraient être évités chaque année – À la une
750 000 décès pourraient être évités chaque année – À la une

24 mai 2024

Un nouveau rapport alarmant de la revue scientifique The Lancet appelle à une action mondiale urgente pour lutter contre la résistance aux antibiotiques. Chaque année, 750 000 décès pourraient être évités dans le monde grâce à des actions concrètes.

Chaque année sur la planète, plus de 7 millions de décès sont causés par des infections bactériennes, soit 1 décès sur 8. Et parmi ceux-ci, près de 5 millions sont associés à des bactéries ayant développé une résistance aux antibiotiques.

L’accès à des antibiotiques efficaces est essentiel pour les patients du monde entier », rappelle dans les colonnes de La Lancette Professeur Iruka Okeke de l’Université d’Ibadan, Nigeria. ” Des antibiotiques efficaces prolongent la vie, réduisent le handicap, limitent les coûts des soins de santé (…) Cependant, la résistance aux antimicrobiens est en augmentation – accélérée notamment par l’usage inapproprié des antibiotiques pendant la pandémie de Covid-19 – menaçant ainsi l’épine dorsale de la médecine moderne et conduisant déjà à des décès et des maladies qui auraient autrefois été évités. »

Le rapport souligne à quel point les nourrissons, les enfants, les personnes âgées et les personnes atteintes de maladies chroniques sont les plus vulnérables à la résistance aux antibiotiques. Cette dernière constitue donc une menace majeure pour la survie des nouveau-nés : un tiers des décès sont dus à des infections et la moitié à la suite d’un sepsis.

Cela compromet également la sécurité des procédures médicales courantes telles que les transplantations d’organes, la chimiothérapie anticancéreuse et le traitement de maladies non transmissibles telles que les maladies cardiovasculaires, le diabète…

Alors, comment agir ?

Pour le professeur Joseph Lewnard de l’Université de Californie à Berkeley et co-auteur du rapport, « l’accent doit être mis sur les interventions qui se sont avérées efficaces dans la prévention des infections et qui doivent être au cœur de l’action mondiale. »

Selon les auteurs, l’application des méthodes existantes de prévention des infections pourrait sauver 750 000 décès chaque année. Donc :

  • Améliorer la prévention dans les établissements de santénotamment une meilleure hygiène des mains, un nettoyage et une stérilisation plus réguliers du matériel, pourraient sauver jusqu’à 337 000 vies par an ;
  • Accès universel à l’eau potable et à un assainissement efficace en milieu communautaire pourrait prévenir environ 247 800 décès par an ;
  • La prolongation du déploiement de certains vaccins pédiatriquescomme les vaccins antipneumococciques qui contribuent à protéger contre la pneumonie et la méningite, mais aussi l’introduction de nouveaux vaccins, comme les vaccins contre le virus respiratoire syncytial (RSV, qui provoque notamment la bronchiolite) chez les femmes enceintes, pourraient sauver 181 500 vies par an.

Cette question urgente de la résistance aux antibiotiques sera abordée lors de la prochaine Assemblée générale des Nations Unies en septembre 2024. Les auteurs espèrent que les solutions listées dans ce rapport permettront d’atteindre leur objectif « 10-20-30 » d’ici 2030, à savoir :

  • Réduire par dix% mortalité due à la résistance aux antibiotiques ;
  • Réduire par 20% utilisation inappropriée d’antibiotiques chez l’homme ;
  • Réduire par 30% utilisation inappropriée des antibiotiques chez les animaux.
 
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