Démission du conseil d’administration et départ du PDG

Démission du conseil d’administration et départ du PDG
Démission du conseil d’administration et départ du PDG

Le transfert du pouvoir peut commencer à Gildan. Le conseil d’administration et le PDG du fabricant de vêtements montréalais ont plié bagages jeudi soir, évitant ce qui s’annonçait comme une défaite humiliante au terme d’une course aux procurations.


Publié à 18h17

Mis à jour à 20h35

Cinq mois après avoir été licencié inopinément, Glenn Chamandy va pouvoir retrouver le poste de PDG de l’entreprise dont il est co-fondateur.

Tous les membres du conseil d’administration de Gildan démissionnent et le PDG Vince Tyra a quitté son poste en fin de journée jeudi. La société a également annoncé qu’elle avait mis fin aux discussions entourant le processus de vente annoncé précédemment.

«Les actionnaires ont clairement exprimé leur position», a déclaré Gildan, ajoutant que les administrateurs sortants estiment qu’il était dans l’intérêt de toutes les parties prenantes de démissionner et de ne pas demander le renouvellement de leur mandat lors de l’assemblée de mardi prochain pour permettre au nouveau conseil d’administration de prendre ses fonctions. et ainsi superviser les activités de l’entreprise de la manière la plus ordonnée et efficace possible.

Le conseil d’administration sortant a nommé au conseil d’administration les candidats proposés par la société d’investissement américaine Browning West, cet actionnaire institutionnel qui menait une cabale depuis décembre pour faire annuler le limogeage de Glenn Chamandy.

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PHOTO PATRICK SANFAÇON, ARCHIVES -

Glenn Chamandy

« Les actionnaires ont parlé. Glenn Chamandy fera son retour par la grande porte», commente le président de l’institut sur la gouvernance, François Dauphin. « Le nombre de procurations reçues devrait déjà confirmer un résultat défavorable pour les candidats du conseil sortant », précise-t-il.

Ce rebondissement survient quelques jours seulement avant ce qui aurait été le point culminant de l’une des plus grandes batailles par procuration jamais livrées au Canada.

Le conseil d’administration d’une des plus grandes entreprises du Québec Inc. a été confronté à plusieurs de ses actionnaires institutionnels qui faisaient pression sur lui depuis plusieurs mois.

Browning West a déclaré jeudi que, selon les résultats préliminaires, l’écrasante majorité des droits attachés aux actions avaient été exercés en faveur de ses huit candidats avant la démission du conseil d’administration.

Les huit candidats aux postes d’administrateur de Browning West constitueront donc le nouveau conseil d’administration de Gildan et seront les seuls candidats aux postes d’administrateur en lice lors de l’assemblée annuelle des actionnaires de mardi.

Browning West n’a jamais relâché la pression sur le conseil d’administration pour convaincre le plus grand nombre d’actionnaires possible du bien-fondé de sa démarche. Le conseil d’administration a répondu à chaque mouvement, exhortant les actionnaires à le soutenir jusqu’à jeudi.

Les actionnaires dissidents ont reçu un coup de pouce important ces derniers jours. Trois agences indépendantes de conseil en vote (ISS, Glass Lewis et Egan-Jones) ont à leur tour apporté leur soutien à la liste de candidats présentée par Browning West.

La lutte pour le pouvoir à Gildan a rapidement pris une tournure amère et vicieuse après que le conseil d’administration ait destitué Glenn Chamandy deux semaines avant Noël. Le conseil d’administration a justifié sa décision par des divergences liées au plan de succession et en soulignant que Glenn Chamandy souhaitait aller de l’avant avec une stratégie d’acquisition risquée de plusieurs milliards de dollars.

Cette bataille pour le contrôle de Gildan a notamment donné lieu à des accusations de trafic d’informations trompeuses, d’insultes et de poursuites judiciaires.

Les actionnaires ont été bombardés de documents, les deux parties se lançant des communiqués de presse, des présentations et des lettres, répondant souvent en quelques heures aux nouvelles allégations.

La Caisse de dépôt et placement du Québec est entrée dans la saga ce mois-ci en révélant son intention d’investir 200 millions dans l’entreprise et ainsi soutenir l’actuel conseil d’administration de Gildan et le PDG Vince Tyra.

En mars, la direction de Gildan a révélé qu’elle était en pourparlers avec des acheteurs potentiels avant de faire savoir en avril qu’il y avait toujours un intérêt externe pour l’acquisition de l’entreprise et que le processus se poursuivait.

Avec une capitalisation boursière supérieure à 8 milliards de dollars, Gildan est l’une des 20 plus grandes sociétés ouvertes au Québec.

L’attention se tournera rapidement vers Glenn Chamandy et sa capacité à mettre en œuvre le plan stratégique présenté par Browning West ces dernières semaines.

“La suspension du processus de vente pourrait peser sur la confiance des investisseurs, même si cela se reflète déjà en partie sur le cours de l’action”, estime l’analyste Vishal Shreedhar de la Financière Banque Nationale. «La question clé pour Glenn Chamandy et Gildan sera de redynamiser la croissance dans un contexte incertain», souligne-t-il dans une note publiée jeudi soir.

 
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