Enfin prêt pour une baisse des taux ? – .

L’inflation ralentit à 2,7 %, ce qui amène les économistes à croire encore plus que la Banque du Canada pourrait agir dès juin


Publié à 1h33

Mis à jour à 5h00

L’inflation a continué de décélérer en avril, à 2,7 %, son plus bas niveau en trois ans, ce qui accroît encore la probabilité d’une première baisse des taux d’intérêt de la Banque du Canada le 5 juin.

«Le problème de l’inflation généralisée au Canada est résolu», ont décidé les économistes de la Banque Nationale, après la publication de l’Indice des prix à la consommation (IPC) du mois d’avril.

Après avoir atteint 2,9 % en mars, l’IPC a encore ralenti en avril, pour s’établir à 2,7 % sur un an, malgré une hausse significative des prix de l’essence. Il s’agit d’un ralentissement général de l’inflation, selon Statistique Canada, principalement attribuable aux prix des aliments, des services et des biens durables.

Le taux d’inflation global se situe dans la fourchette cible de 2 % à 3 % de la Banque du Canada pour le quatrième mois consécutif. Les mesures de l’inflation sous-jacente, débarrassées des éléments les plus volatils et étroitement surveillées par les autorités monétaires, évoluent également dans la bonne direction.

Le seul inconvénient est que le prix de l’immobilier continue de faire monter le taux d’inflation. Sans le logement, dont la hausse des prix reflète la pénurie et non la surchauffe de l’économie, l’inflation ne serait que de 1,2 %.

«Je ne vois pas ce que la Banque du Canada pourrait vouloir d’autre comme signal avant de baisser les taux», a déclaré David-Alexandre Brassard, économiste en chef chez CPA Canada.

Comme la plupart des économistes, David-Alexandre Brassard penche pour une première baisse des taux en juin, même si la Banque du Canada voudra peut-être être prudente et attendre son autre décision prévue en juillet. “Est-ce que le coût d’attendre encore quelques semaines [jusqu’en juillet] c’est peut-être trop gros ? “, il demande.

Une première baisse des taux en juin enverrait un signal positif aux constructeurs d’habitations au début de leur saison la plus chargée, estime l’économiste.

Attendre plus longtemps risque de causer des dommages inutiles à l’économie, estime Matthieu Arseneau, économiste à la Banque Nationale. « Il est grand temps que la Banque du Canada donne un peu de répit à l’économie », a-t-il déclaré.

Cela dit, il pense que la Banque du Canada pourrait très bien attendre encore quelques semaines, deux autres rapports sur l’inflation, jusqu’en juillet, date à laquelle la publication de son rapport sur l’inflation sera publiée. Rapport sur la politique monétaire est planifiée en même temps que la décision tarifaire.

« Il ne reste que quelques semaines, mais tant que les travaux sont faits, il n’y a aucune raison de ne pas baisser les tarifs », estime Matthieu Arseneau.

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Des baisses limitées

Il y a à peine un mois, le gouverneur de la Banque du Canada, Tiff Macklem, a déclaré qu’il valait mieux attendre « quelques mois » pour garantir que le ralentissement de l’inflation soit durable.

Le taux directeur de la Banque du Canada est à 5 % depuis juillet 2023, son plus haut niveau depuis 20 ans. L’économie a considérablement ralenti ces derniers mois et le taux de chômage a augmenté.

Même si la plupart des économistes conviennent que le moment est venu de baisser les taux d’intérêt au Canada, le rythme et l’ampleur des réductions restent difficiles à prévoir.

La baisse des taux aux États-Unis, imminente il n’y a pas si longtemps, semble s’estomper, ce qui pourrait ralentir les baisses de taux au Canada, estime l’économiste en chef de CPA Canada.

La Banque du Canada abaissera probablement son taux directeur avant la Réserve fédérale américaine, mais elle voudra s’assurer que l’écart ne soit pas trop important, estime David-Alexandre Brassard.

Des taux d’intérêt plus élevés aux États-Unis qu’au Canada affaibliraient le dollar canadien, avec le risque d’alimenter l’inflation canadienne avec des biens importés, comme le pétrole.

Apprendre encore plus

  • 21,4%
    Augmentation des prix des produits alimentaires entre avril 2021 et avril 2024. En avril 2024, l’inflation des produits alimentaires a ralenti à 1,4 %.

    Source : Statistique Canada

 
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