opération pour « reprendre » la route de l’aéroport, l’Etat passe à l’offensive après 6 jours d’émeutes

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Des policiers à Nouméa, le 18 mai 2024. DELPHINE MAYEUR / AFP

Par Le Nouvel Obs avec AFP

Publié le 19 mai 2024 à 9h56

L’Etat est passé à l’offensive ce dimanche 19 mai en Nouvelle-Calédonie pour tenter de « reprendre le contrôle total » du territoire, avec d’abord une opération de grande envergure des gendarmes sur la route entre Nouméa et l’aéroport international, après six morts en six jours d’émeutes.

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La colère des indépendantistes, provoquée par une réforme du corps électoral de l’archipel du Pacifique Sud, a déclenché un cycle de violence marqué par des jours et des nuits d’incendies, d’affrontements et de blocus.

En l’absence de vols à destination et en provenance de la Nouvelle-Calédonie, suspendus depuis mardi, l’exécutif français a donné la priorité à la liaison entre Nouméa et son aéroport international. Le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin a annoncé dimanche matin le début d’une « opération majeure de plus de 600 gendarmes, dont une centaine du GIGN ». Cela devrait permettre de « reprendre le contrôle total de la route principale de 60 km ».

L’opération consistait à envoyer un convoi depuis Nouméa pour lever tous les obstacles sur cet itinéraire. Il est composé, entre autres, de véhicules blindés de gendarmerie et d’engins de chantier qui dégagent le passage. Toutefois, certains barrages supprimés par le convoi ont été rétablis dès son départ.

Des journalistes de l’AFP ont constaté qu’à midi dimanche, à Nouméa et dans les villes voisines, la circulation pour ceux qui voulaient quitter la ville vers le nord-ouest restait entravée. Les indépendantistes filtrent le passage à travers de nombreux barrages routiers, constitués notamment de pierres et d’appareils divers. Si ces journalistes ont pu rejoindre l’aéroport de La Tontouta dans l’après-midi, ils ont dû s’arrêter à différents barrages routiers, dont certains étaient tenus par des hommes armés de bâtons ou d’armes blanches. L’un d’eux, à Tamoa, a exprimé son intention de rester coûte que coûte : « Nous sommes prêts à aller jusqu’au bout, sinon à quoi ça sert ? »

De nouveaux renforts attendus

Rétablir cette circulation est d’autant plus urgent que la Nouvelle-Zélande et l’Australie ont annoncé dimanche avoir demandé à la France de pouvoir faire atterrir des avions, afin de rapatrier leurs ressortissants. “Nous sommes prêts à décoller et attendons l’autorisation des autorités françaises pour savoir quand ces vols pourront avoir lieu en toute sécurité”Le ministre néo-zélandais des Affaires étrangères, Winston Peters, a déclaré dans un communiqué.

Son homologue australienne, Penny Wong, a affirmé sur X (anciennement Twitter) que les avions de l’Air Force étaient “prêt à voler”mais que la France n’avait pas donné son accord.

Samedi, le gouvernement de Nouvelle-Calédonie estimait que 3.200 personnes étaient bloquées faute de vols, soit parce qu’elles ne pouvaient pas quitter l’archipel, soit parce qu’elles ne pouvaient l’atteindre.

Les violences ont fait six morts, le dernier samedi après-midi, un Caldoche (Calédonien d’origine européenne) à Kaala-Gomen, dans la province du Nord. Les cinq autres morts sont deux gendarmes et trois kanaks, dans la métropole de Nouméa.

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Le Haut-commissariat de la République en Nouvelle-Calédonie a annoncé dimanche dans un communiqué l’arrivée imminente de « plusieurs centaines de forces de sécurité intérieure, de soutien logistique et opérationnel et de sécurité civile »en plus des renforts déjà envoyés. « Au total, 230 émeutiers ont été arrêtés » dans presque une semaine, a-t-il ajouté.

« L’ordre républicain sera rétabli coûte que coûte »a déclaré dimanche le Haut-commissaire Louis Le Franc à Nouméa. « Je veux dire aux émeutiers : arrêtez, revenez au calme, rendez les armes », a-t-il ajouté lors d’un point de presse diffusé par la télévision publique Nouvelle-Calédonie La 1ère. Le représentant de l’Etat a annoncé de nouvelles opérations de police dans les prochaines heures pour reprendre le contrôle total du territoire.

Reprendre le contrôle devrait être une tâche à long terme pour les forces de l’ordre. Les violences nocturnes dans certains quartiers montrent que les émeutiers restent très déterminés. ” Il y a […] zones de non-droit […] qui sont détenus par des bandes armées, des bandes indépendantistes, les CCAT. Et dans ces endroits, ils détruisent tout”a déclaré samedi sur BFMTV le vice-président de la province Sud de Nouvelle-Calédonie, Philippe Blaise.

La Cellule de coordination des actions sur le terrain (CCAT) est une organisation indépendantiste radicale, accusée par les autorités d’inciter à davantage de violence.

Écoles fermées

Nouvel exemple des troubles dans la nuit de samedi à dimanche : selon la chaîne de télévision publique Nouvelle-Calédonie La 1ère, la médiathèque du quartier Rivière salée à Nouméa a été incendiée. Interrogée par l’AFP, la mairie de Nouméa a répondu dimanche matin qu’elle n’avait pas « aucun moyen pour le moment de le vérifier, la zone étant inaccessible ».

Les mesures exceptionnelles de l’état d’urgence sont maintenues, à savoir le couvre-feu entre 18 heures et 6 heures (9 heures et 21 heures à Paris), l’interdiction des rassemblements, du transport d’armes et de la vente d’alcool et l’interdiction du TikTok. application.

Pour la population, voyager, acheter des produits de première nécessité et se faire soigner deviennent chaque jour plus difficiles. De moins en moins de commerces parviennent à ouvrir et les nombreux obstacles à la circulation compliquent de plus en plus la logistique d’approvisionnement, notamment dans les quartiers les plus défavorisés.

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Dimanche matin, la province du Sud, qui abrite près des deux tiers de la population, a annoncé que les écoles resteraient fermées toute la semaine. “Ce délai doit permettre de finir de sécuriser les établissements scolaires, leurs accès et de faire le point sur les dégâts afin de trouver au plus vite les conditions d’une reprise de l’enseignement, la semaine suivante, là où cela sera possible”a expliqué la province.

La réforme constitutionnelle qui a mis le feu aux poudres vise à élargir le corps électoral lors des élections provinciales, au risque de marginaliser “Encore plus le peuple autochtone Kanak”, selon les séparatistes. Adopté mercredi par les députés, après les sénateurs, le texte doit encore être voté par les parlementaires réunis en Congrès, à une date indéterminée.

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Le passage de la flamme olympique par la Nouvelle-Calédonie prévu le 11 juin a été annulé. « Priorité, vraiment, à la consolidation du retour à l’ordre public, puis à l’apaisement »a expliqué à - la ministre des Sports, Amélie Oudéa-Castéra.

Par Le Nouvel Obs avec AFP

 
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