Les prix du blé à leur plus haut niveau depuis l’été 2023

Les prix du blé à leur plus haut niveau depuis l’été 2023
Les prix du blé à leur plus haut niveau depuis l’été 2023

Les prix du blé ont retrouvé leur plus haut niveau depuis l’été 2023, alimentés par des conditions météorologiques défavorables aux cultures d’hiver en Russie et aux semis chez d’autres grands producteurs, ainsi qu’un rapport anticipant une baisse des stocks mondiaux.

Le pain aux céréales a fermé lundi Euronext au plus haut depuis juillet, à 258,75 euros la tonne pour l’échéance septembre – la plus échangée. A Chicago, le boisseau pour livraison en juillet s’échangeait mercredi à 6,8775 dollars, un niveau jamais vu depuis août.

” C’est une période cruciale pour les culturesc’est normal qu’on s’inquiète de la météo », remarque Sébastien Poncelet, analyste chez Argus Media France (cabinet Agritel).

Les acteurs du marché scrutent la situation Russie où les gelées ont frappé les trois principales régions de blé d’hiver, dans le bassin central, méridional et de la Volga. Certaines régions souffrent également d’un manque d’eau.

« La météo des trois prochaines semaines sera déterminante, souligne Sébastien Poncelet. Dans tous les cas, « le potentiel de production se dégrade et les prévisions tablent déjà sur une récolte inférieure à 90 millions de tonnes, voire autour de 85 millions », constate l’expert.

Météo capricieuse

D’autres grandes zones de production souffrent également de conditions non optimales. L’excès d’eau sur la Corn Belt, au centre de ÉTATS-UNIS, retarde les semis de maïs. Le temps est également un peu trop humide au Canada mais trop sec au Canada. Australie.

En Amérique du Sud, les inondations dans le sud du Brésil affectent toujours les cultures tandis qu’en Argentine, les attaques de cicadelles, un insecte pouvant transmettre un virus, affectent le maïs.

En Europe occidentale, « la météo reste capricieuse », ce qui complique les semis de printemps, notamment de maïs et de tournesol, indique Sébastien Poncelet.

L’autre élément qui a contribué à la hausse des prix a été la publication vendredi du rapport mensuel des autorités américaines sur stocks de produits agricoles. Ce document “estime que, pour la cinquième année consécutive, la consommation (mondiale de blé) dépassera la production”, souligne Jake Hanley de Teucrium Trading qui y voit un “élément fondamental de soutien”. En conséquence, les stocks devraient encore baisser, prédit le rapport.

Si vous êtes un fonds d’investissement positionné à la baisse, “vous êtes moins serein qu’il y a deux mois”, observe Jake Hanley : ceux qui avaient parié sur une baisse des prix du blé rachètent pour couvrir leurs positions.

Pour Dewey Strickler d’Ag Watch Market Advisors, cependant, « le marché a évolué un peu rapidement ». “Il y a une sécheresse en Russie, (…) mais la qualité attendue de la récolte américaine n’a pas changé”, constate-t-il.

Soja abondant

La propension du prix du blé à augmenter encore dépendra deévolution du dollarqui a reculé ces dernières semaines, avance pour sa part Michael Zuzolo de Global Commodity Analytics and Consulting.

LE prix du maïs Ils ont également augmenté mais dans une moindre mesure que ceux du blé, grimpant à leur plus haut niveau depuis septembre sur Euronext pour l’échéance d’août – la plus échangée – autour de 222 euros, et depuis janvier à Chicago pour l’échéance de juillet.

Dans leur rapport, les autorités américaines anticipaient des stocks de fin de campagne inférieurs aux attentes avec une baisse de la production mondiale pour la campagne 2024/2025. “Mais il reste encore beaucoup de maïs” disponible et les prix n’ont pas beaucoup de marge d’amélioration, selon Jake Hanley.

La situation est encore plus défavorable pour le soja, avec « un marché plus inondé que jamais » par les oléagineux, ajoute l’analyste. « Le rapport entre les stocks et la consommation (pour la campagne 2024/25) est de 32 %. Le sommet historique est de 33 %. » Par ailleurs, « l’impact des inondations au sud de Brésil cela semble s’atténuer pour le soja », selon Sébastien Poncelet.

Les prix du soja à Chicago pour livraison en juillet se sont stabilisés après avoir atteint un plus haut de huit mois début mai. Sur Euronext, les prix du colza sont montés lundi à près de 485 euros la tonne pour l’échéance d’août, leur plus haut niveau depuis juillet, avant de stagner.

 
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