le prévenu a été confronté aux incohérences de sa version

le prévenu a été confronté aux incohérences de sa version
le prévenu a été confronté aux incohérences de sa version

Par

Renaud Vilafranca

Publié le

18 octobre 2024 à 10h23

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L’interrogatoire des prévenus du double meurtre de Bazemont n’a pas permis de lever toutes les zones d’ombre de ce crime atroce. Diego D., 31 ans, est jugé jusqu’à ce vendredi 18 octobre 2024 à la cour d’assises des Yvelines pour avoir poignardé à mort sa mère et son beau-père au tribunal. nuit du 6 au 7 octobre 2021: sept coups de feu pour le premier, quinze pour le second, avant de quitter les lieux en compagnie de son neveu de 2 ans qui y dormait.

En fin de ce jeudi après-midi, le jeune homme potelé, avec des queues de rat autour du cou et une chemise à carreaux rouges, a été longuement interrogé par le président Marc Trévidic sur le déroulement de cette affaire. nuit d’horreur . « Je ne sais pas », « je ne me souviens pas » sont les réponses qui sont ressorties le plus souvent, conformément à sa position au cours de l’enquête où, entre différentes versions, il a affirmé ne pas avoir de souvenir précis de son acte, un un « trou noir » commence.

Son amnésie n’est pas simulée selon l’avis d’experts

« Il ne semble pas que ce soit une fausse amnésie. Cela pourrait être lié à un choc émotionnel, comme si sa conscience voulait effacer ce moment violent », suggère l’un des experts qui l’a examiné. Les voix dans sa tête qui lui disaient qu’il était « possible de tuer » le hanteraient ce soir-là.

Beaucoup incohérenceset pourtant des contradictions sont apparues au cours de l’interrogatoire. Avant de commettre l’acte meurtrier, l’accusé affirme par exemple avoir désarmé Jacques, son beau-père avec qui il ne s’est jamais entendu, après que ce dernier s’est emparé d’un couteau pour le menacer lors d’une dispute sur ordinateur.

« Vous dites que vous l’avez attrapé par la lame. Il n’a pas dû le serrer très fort », s’est demandé le juge. D’autant plus que Diego D., qui s’est présenté subitement, sans prévenir, en pleine nuit chez sa mère pour récupérer l’appareil, n’a été que légèrement blessé au petit doigt et le manche de l’arme ne soutient que son tracer l’ADN.

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La surprenante volte-face de sa défunte mère face à la mort

La façon dont il raconte l’histoire est tout aussi surprenante. meurtre de sa mère . Son beau-père était allongé au milieu des escaliers, elle s’est précipitée vers la porte pour demander « de l’aide ». C’est alors que, devant son fils, cette femme atteinte d’un cancer a changé d’avis et l’a supplié de la tuer, ne supportant pas de perdre son compagnon et de voir son fils aller en prison… d’abord, puis elle a insisté”, prouve dans une voix monotone et nasillarde.

Diego D., accro à cannabis et les jeux vidéo, cela n’explique pas non plus bien la répartition des lésions sur le corps du septuagénaire. « Ce n’est pas moi qui l’ai poignardé dans le dos, c’est impossible », clame-t-il. “Alors qui est-il?” », le président de la cour d’assises sème le doute, soulignant que toutes les blessures détectées sont hémorragiques, c’est-à-dire liées à des coups infligés au cours de sa vie. Silence dans la pièce.

Une lettre écrite en prison pour accréditer sa version ?

Un autre élément du dossier laisse entendre au président que l’accusé manipuleson monde. En novembre 2021, alors qu’il est en détention provisoire à Bois-d’Arcy, il écrit une lettre à ses sœurs, interceptée par l’administration pénitentiaire, à laquelle il joint une lettre destinée à être lue lors des obsèques de sa mère. Il y rappelle à sa défunte mère ses supposés derniers mots : « Tu devras me tuer parce que nous sommes mariés. Je dois le suivre”, comme pour “établir” sa version, a souligné le président Trévidic.

« Intrigué » par cette pièce, le juge explique à l’accusé, en regardant par terre : « En prison, tout se sait vite, comme le fait que la lettre soit lue par le juge d’instruction. La forme de cette lettre est curieuse. Et pourquoi aller voir ta mère pour lui dire quelque chose qu’elle sait déjà ? » Silencebis.

Le prévenu a été interné pendant sa détention

Diego D., conçu lors du divorce de ses parents, est le plus jeune d’une famille de cinq frères. Il n’a jamais connu son père, absent à la naissance seulement quand il a eu 18 ans. Enfance heureuse malgré tout, scolarité moyenne, parcours professionnel esquissé, consommation compulsive de cannabis… Il est père d’un petit enfant et séparé de sa mère depuis 2021. Dans le passé il avait déjà eu des démêlés avec la justice pour conduite en état d’ébriété, délit de fuite, usage de stupéfiants et possession d’une arme blanche.

Le différent compétence psychologiqueils concluent à l’unanimité qu’il souffre d’une schizophrénie paranoïaque aggravée par la consommation de haschich, sans que cela n’empêche d’être jugé. Dix épisodes de scarifications ont marqué son séjour en détention. C’est pour cette raison qu’il est aujourd’hui hospitalisé dans une salle d’hôpital spécialement équipée. Le jugement est attendu ce soir.


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