un septuagénaire jugé pour homicide involontaire à Mazères-Lezons

un septuagénaire jugé pour homicide involontaire à Mazères-Lezons
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« J’ai obtenu mon permis en 1972 et je n’ai jamais eu d’accident. Je n’aurais jamais cru que cela pourrait m’arriver un jour», ruminait ce lundi à la barre du tribunal cette femme de 74 ans, poursuivie pour homicide involontaire et refus de priorité. Un drame survenu près de quatre ans plus tôt, le 20 août 2020, sur le parking de la zone commerciale du centre Leclerc à Mazères-Lezons.

« Trail » sur six mètres

Ce jour-là, la septuagénaire conduisait sa Ford près du Brico-Dépôt. Elle ne conduit pas vite. A peine 25 km/h. Mais le conducteur ne voit pas le piéton entré dans un passage protégé. La voiture la percute et la « traîne sur six mètres » avant de s’arrêter. La victime est « coincée » sous le véhicule. C’est un employé de Speedy qui a réussi à le libérer à l’aide d’un cric.

Transportée à l’hôpital, cette femme de 74 ans est décédée trois semaines plus tard d’une « défaillance multiviscérale ». Une expertise confirme qu’elle “a son origine dans l’accident”, rapporte le président Benoît Verliat.

«Quand cette dame est sortie de derrière le panneau publicitaire, j’étais déjà fiancé. Je ne pouvais rien faire d’autre», soupire le prévenu, «retraité du ministère de l’Intérieur», qui, malgré le temps passé, a encore du mal à comprendre les faits.

« 58 ans de vie commune » brisés

Une incompréhension partagée par les proches de la victime. Son mari et son fils sont présents à l’audience. L’accident a brisé « 58 ans de vie commune » murmure ce veuf inconsolable. “Je ne comprends pas pourquoi elle ne l’a pas vu”, glisse le fils, pointant “un problème de vigilance”. “J’ai été adopté à l’âge de 4 ans. Mes parents m’ont sauvé”, souligne-t-il, ajoutant de l’émotion à un public déjà nombreux.

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“Ces cas sont toujours injustes pour les proches” souligne le vice-procureur Sébastien Baraldi. Il veut expliquer pourquoi le procès arrive si tard. Une expertise était nécessaire pour établir si le décès était directement lié à l’accident. Prévue pour la première fois en octobre dernier, l’audience a dû être reportée. La prévenue venait de perdre son mari.

“Je le regrette beaucoup”

Dans ce dossier sensible, il n’y a pas de faute majeure. Il y a ce panneau publicitaire « très mal placé », une zone commerçante très fréquentée, des endroits que le conducteur connaît mal. Originaire de Moselle, elle vivait à Gelos depuis six mois.

« Mais devant elle, il y a un autre véhicule arrêté au passage protégé pour laisser passer le piéton. Si le conducteur fait attention à son environnement, il s’arrête. C’est là qu’elle a été imprudente » analyse Sébastien Baraldi.

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« Elle ne conduisait pas vite. Mais une tonne de métal lancée à 25 km/h endommage le corps humain.» La magistrate cherche aussi à comprendre pourquoi « elle ne s’est pas arrêtée immédiatement ». Dans sa panique, la conductrice aurait pu confondre les pédales.

Devant le tribunal, le retraité ne sait plus vraiment. «Je regrette énormément ce qui s’est passé. C’est tout ce que je peux dire», souffle celui qui n’a jamais repris le volant. Sous contrôle judiciaire depuis l’accident, elle s’est vue interdire de conduire. Elle a vendu sa voiture.

D’incompréhension et de larmes

Dans une lettre de condoléances adressée à la famille de la victime, elle a évoqué un « coup du sort », une « maladresse » rapportée par Me Élodie Foix, partie civile. « Cette phase d’essai était très importante pour mes clients. Mais malheureusement, nous n’avons pas de réponse. Et nous devons en rester là.

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« Elle ne cherche pas à minimiser sa responsabilité mais elle ne comprend toujours pas ce qui a pu se passer. Même si elle n’a pas eu les mots justes, elle est extrêmement attristée pour cette famille » intervient en défense Me Élodie Bédouret. « Avant l’audience, elle s’est présentée à eux. Mais elle ne pouvait pas leur parler, elle ne pouvait que pleurer.

Le tribunal a suivi les réquisitions, soit six mois de prison avec sursis. Le permis est annulé. Mais elle pourra le reprendre dans un mois. « Je ne sais pas si je vais m’en servir… » avoue le septuagénaire.

 
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