Il ne faut pas croire Gérald Darmanin lorsqu’il menace les hausses d’impôts annoncées par Michel Barnier pour sortir de l’impasse des finances publiques. Le projet de budget pour 2025, qui sera présenté cette semaine, sera au mieux adopté après l’activation de l’article 49.3 de la Constitution et le dépôt d’une motion de censure. On voit mal l’ancien ministre de l’Intérieur, resté proche d’Emmanuel Macron, voter la censure et faire tomber le gouvernement Barnier. Le Président de la République serait la première victime de cette crise politique majeure.
En revanche, il faut l’écouter lorsqu’il affirme qu’il existe un autre moyen que le matraquage fiscal pour mettre fin à cette spirale des déficits (à laquelle il a lui-même contribué en tant que ministre pendant sept ans…). De nombreux pays occidentaux, du Canada à la Grèce, ont connu la dure réalité des coupes massives dans leurs budgets, seul moyen d’éviter la faillite ou la mise sous tutelle humiliante de leur gestion. Tous leurs dirigeants ont, de gré ou de force, assumé de plein fouet la vague d’impopularité liée à l’austérité, sans pour autant porter un coup fiscal à leurs concitoyens, riches ou non. Et tous ces pays ont alors trouvé le chemin d’une bonne gestion.
Puisque Michel Barnier a promis d’écouter le Parlement et de reprendre les bonnes idées qui pourraient sortir de ses bancs, il est du devoir de tous les membres de la mini-majorité de remplacer les propositions d’augmentation d’impôts par des propositions de réductions. des dépenses publiques de plusieurs milliards d’euros. Pour les macronistes, plaider pour la stabilité budgétaire serait une manière de défendre l’héritage du chef de l’Etat ; Quant aux Républicains, ce serait une manière de se réconcilier avec leur passé. Ce qui sera toujours plus efficace que d’affaiblir le Premier ministre avec de petites phrases.
