Québec précise son Plan nature pour augmenter ses aires protégées

Québec précise son Plan nature pour augmenter ses aires protégées
Québec précise son Plan nature pour augmenter ses aires protégées

Attendu depuis près de deux ans, le Plan Québec nature s’est concrétisé lundi. Le gouvernement Legault a dévoilé les détails de cette politique-cadre, financée à hauteur de près d’un milliard de dollars, dont l’objectif est d’accroître la protection de la biodiversité.

Le Plan nature est le plan d’action du Québec pour atteindre son objectif de protéger 30 % du territoire d’ici 2030. En décembre 2022, à l’occasion de la COP15, le gouvernement a adopté l’objectif phare inscrit dans le Cadre mondial pour la biodiversité Kunming-Montréal, adopté par plus plus de 190 pays. Il a alors annoncé la création de ce Plan Nature, doté d’un budget de 650 millions de dollars sur sept ans.

Lundi, le ministre québécois de l’Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs, Benoit Charette, a indiqué que ce plan nécessiterait la mobilisation d’un total de 922 millions de dollars – essentiellement des sommes déjà « confirmées lors des deux derniers budgets ». ou résultant de mesures d’autres ministères, a-t-il expliqué.

Le gouvernement Legault prévoit 466,9 millions de dollars pour augmenter la superficie des aires protégées dans le sud du Québec, 360 millions de dollars pour améliorer l’accès de la population aux milieux naturels et 95,7 millions de dollars pour mobiliser organisations et Québécois pour la protection du territoire.

Québec espère que ces investissements mèneront à l’agrandissement de cinq parcs nationaux du réseau de la Société des établissements de plein air du Québec (Sépaq), soit le parc des Îles-de-Boucherville, le parc du Bic, le parc de Plaisance, le parc du Mont Orford et le parc du Mont Saint-Laurent. Bruno Park, a indiqué l’attachée de presse de la ministre Barette, Mélina Jalbert. Cependant, les superficies qui pourraient être acquises grâce à ces projets n’ont pas été révélées.

Selon le cabinet du ministre, les sommes consacrées au Plan nature pourraient également contribuer à la création de trois nouveaux parcs qui font déjà l’objet de discussions : le parc national des Dunes-de-Tadoussac (6,8 km2), qui a obtenu l’approbation du BAPE en septembre; Parc Nibiischii (11 848 km2), constitué de deux réserves fauniques du Nord-du-Québec qui relèveraient de la Sépaq; et le parc national de la Côte-de-Charlevoix (61,9 km2).

Au 31 mars 2024, le réseau d’aires protégées de la province couvrait plus de 255 000 km2. Environ 17 % des zones terrestres et d’eau douce et 10 % des milieux marins et côtiers du Québec bénéficient d’un statut de protection. Ces proportions n’ont pas augmenté depuis 2020.

Ce dernier projet est cependant à l’origine d’un différend entre la Nation huronne-wendat et le Québec. La communauté reproche au gouvernement de l’avoir laissée à l’écart des discussions alors même que le site du futur parc se trouve sur le territoire ancestral qu’elle revendique.

Lundi, le Grand Chef Rémy Vincent a déclaré très surpris être informé en même temps que tout le monde de la publication du Plan Nature 2030, pour lequel la Première Nation a été consultée.

Le gouvernement, de son côté, indique que l’implication des communautés est l’un des piliers sur lesquels repose sa stratégie de protection de la biodiversité. Le Plan Nature est conforme au respect des droits autochtones, aux ententes conclues entre le gouvernement du Québec et les Premières Nations et les Inuits, ainsi qu’à l’obligation constitutionnelle de les consulter.on peut y lire.

Le reportage d’Elisa Serret

Agir dans le sud de la province

Depuis la COP15 à Montréal, le gouvernement du Québec s’est empressé d’adopter une stratégie nationale sur la biodiversité.

Protéger 30% des terres et des océans, ce n’est qu’un des objectifs ; il y en a d’autres dans le contexte mondialsouligne Alice-Anne Simard, directrice générale de Nature Québec, qui rappelle que les cibles concernent aussi les 70% restants du territoire qui ne sont pas protégés.

Pour le moment, la plupart des zones désignées protégées se trouvent dans le nord de la province. Toutefois, les besoins sont plus criants dans le sud du Québec, où l’étalement urbain et le développement se sont faits au détriment des milieux naturels. C’est dans ces régions, dont le territoire est essentiellement détenu par des intérêts privés, que l’on identifie près de la moitié des espèces en péril de la province.

Sur ces terres qui ne bénéficient d’aucun statut de protection, comment améliorer les pratiques – que ce soit en termes d’agriculture, de consommation, de foresterie, de pêche – pour vivre en harmonie avec la nature et inverser la tendance actuelle de destruction de la biodiversité ? a demandé Mme Simard en entrevue à Radio-Canada, avant l’annonce de la ministre Charette.

En plus d’augmenter les zones protégées, le Plan Nature 2030 comprend des objectifs visant à rendre les pratiques forestières plus durables, à réduire les risques associés à l’utilisation de pesticides en agriculture et à prévenir la prolifération d’espèces exotiques envahissantes.

Ravi de voir Québec adopter un plan stratégique pour protéger la biodiversité, Alain Branchaud, directeur général de SNAP Québec, estime que c’est Il est particulièrement pertinent que les efforts de conservation de la biodiversité soient basés sur l’accès à la nature et ses avantages pour les communautés, notamment en matière de santé physique et mentale..

M. Branchaud constate néanmoins l’absence d’un mécanisme de responsabilisation. Nous aimerions [la tenue] une réunion annuelle pour ajuster le plan d’action [2024-2028]il explique.

Avec la collaboration d’Élisa Serret

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