Qui sont les 100 premiers industriels de l’agroalimentaire en France en 2023 ? [EXCLUSIF]


Les points forts


  • Près d’un quart (24) Les groupes et ETI du Top 100 2023 dépassent le milliard d’euros de chiffre d’affaires en France.

  • Si Lactalis, Sodiaal et Bigard Formant le trio de tête des champions de France, le fabricant de chips Altho remporte la médaille d’or de la croissance, avec + 38 % en 2023.

  • Spécialistes des marques privées enregistré parmi les progressions les plus significatives du Top 100.

Alors que LSA décrypte depuis près de vingt ans l’état de santé des 100 premières enseignes de la distribution en France, le magazine ne s’était pas encore penché sur la santé des principaux industriels agroalimentaires présents en France. C’est désormais chose faite avec ce premier Top 100 LSA du secteur agroalimentaire en France, qui permet de faire le point sur l’activité de ceux qui sont aussi les principaux fournisseurs de la grande distribution.


Les chiffres


  • + 6,3 % : l’évolution du chiffre d’affaires français des 100 premières entreprises agroalimentaires entre 2022 et 2023

  • 89 milliards d’euros : le chiffre d’affaires cumulé France 2023 des 100 premières entreprises IAA


Source : LSA

Un exercice délicat à mener, car si de nombreux acteurs ont accepté de jouer le jeu de la transparence en nous transmettant ces informations, pour certains, il a fallu faire preuve de créativité : parcourir des dizaines de pages de comptes sociaux déposés aux greffes des tribunaux de commerce, croiser les rares informations parues dans la presse, comparer les données de ventes des panélistes pour proposer des estimations que nous espérons les plus fiables possibles. Même si, dans certains cas, le résultat présenté ici n’est qu’indicatif.

Qui connaît précisément le chiffre d’affaires du groupe Andros ? Et celle de Roxane et ses eaux Cristaline qui font pourtant partie des meilleures rotations des grandes surfaces ? Plusieurs groupes, principalement dans le monde du vin comme Castel ou Magrez, sont absents, faute d’informations fiables. Autant de pistes d’amélioration pour les prochaines éditions.


Commentaires des 100 plus grands fabricants de l’industrie agroalimentaire


1 Lactalis

Le groupe laitier lavallois affiche une croissance globale de 4,5% grâce à un effet prix et au maintien de ses volumes dans un contexte marqué par l’inflation, un pouvoir d’achat contraint et une demande mondiale déprimée.


21 LSDDH

Emmanuel Vasseneix, PDG de LSDH, a une série de projets. Alors que son nouveau site de conditionnement de boissons et de produits laitiers vient de démarrer à Cholet, elle annonce la reprise des activités salades 4ème gamme de Bonduelle.


37 • Fleury Michon

Fleury Michon poursuit son redressement. Alors que les ventes de jambon cuit manquent cruellement de dynamisme, la charcuterie vendéenne mise sur le végétal, quelques années après s’être déjà diversifiée dans la charcuterie de volaille.


44 • Chimiothérapie

Désormais recentré sur ses offres de marques distributeurs depuis la vente de deux de ses chocolateries saisonnières, le groupe déploie sa stratégie sectorielle pour garantir des approvisionnements non issus de la déforestation.


54 • Bonbons

Cofondé il y a près de trente-cinq ans par Yann Maus, le groupe Gozoki est spécialisé dans les produits locaux haut de gamme. Née à l’Agropole d’Agen, elle exploite aujourd’hui 16 usines en France. Cette année, elle prévoit d’acquérir deux à trois nouvelles PME.


65 • Euralis

Après cinq attaques de grippe aviaire depuis 2015, le groupe Euralis fonde de grands espoirs de vaccination, comme tous les acteurs de la filière évidemment, pour relancer une activité foie gras exsangue.


81 • Bien que

L’appétit des Français pour les chips semble sans fin. Pour le satisfaire, Laurent Cavard, le directeur du constructeur leader du marché, va investir 100 millions d’euros dans une troisième usine qui devrait entrer en production en 2026.


82 • Affinity Petcare France

Rien n’est trop beau pour les chats et les chiens domestiques, surtout en temps de crise. Un engouement qui profite à tous les acteurs de l’alimentation pour animaux de compagnie, comme Affinity Petcare et sa marque Ultima.

Des groupes familiaux très performants

Ces incertitudes levées, les entreprises répertoriées dans ce premier Top 100 LSA du secteur agroalimentaire français ont généré un chiffre d’affaires cumulé de 89 milliards d’euros en 2023 en France. Cela représente une petite moitié (42%) des ventes globales du secteur estimées à 212 milliards par l’Ania (Association nationale des industries alimentaires), dont 62,2 milliards à l’export (produits transformés, hors tabac), selon Agreste. Pour mémoire, le palmarès des 100 premiers distributeurs français établi par LSA cumule 390 milliards d’euros de chiffre d’affaires en 2023, dont 246 milliards pour les seules marques alimentaires, carburants compris.

Selon nos estimations, les ventes des champions de l’industrie agroalimentaire ont augmenté de 6,3 %. Une performance en ligne avec l’évolution des ventes de FMCG en grande distribution estimées à +6,7% par Kantar. A titre de comparaison, les ventes des principales enseignes de la distribution alimentaire (carburant compris) ont augmenté de 4,3% en 2023, selon les résultats du Top 100 du commerce publiés par LSA fin juin. « Un différentiel lié à la contre-performance des rayons non alimentaires, et notamment du DPH, attaqué par les ultradiscounters »comme expliqué Frédéric Fessart, associé chez EY-Parthénon. La croissance du rouleau compresseur Action (+26,2% en 2023) en est la parfaite illustration.

Lactalis, Sodiaal et Bigard occupent les trois premières places du classement, prouvant, s’il en était besoin, que les groupes familiaux et les entreprises coopératives jouent une place centrale dans le paysage alimentaire français. En termes de croissance, les groupes familiaux (Lactalis, Andros, Bigard, Mars, Ferrero…) apparaissent clairement comme les plus performants. Réalisant plus du quart du chiffre d’affaires du Top 100, elles ont vu leurs résultats cumulés gagner 7,3%, tandis que les sociétés coopératives (Agrial, Sodiaal, Terrena, etc.) affichent un modeste +4,9%, pour près de 20 % du chiffre d’affaires cumulé. .


Des groupes familiaux plus dynamiques


TOP 5 des groupes familiaux (CA France 2023 en M€)


Top 5 des groupes privés/cotés (CA France 2023 en M€)



Top 5 des groupes coopératifs (CA France 2023 en M€)


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Agromousquetaires, branche industrielle du groupe Mousquetaires, se classe cinquième du Top LSA, affichant une croissance de plus de 9%, tirée par le succès des marques distributeurs en rayon dans les périodes de pression sur les prix. Les spécialistes des marques propres, comme LSDH (+ 15 %), Mademoiselle Desserts (+ 14,4 %), Groupe Bouvard (+ 13,7 %) ou Cité marine (+ 12 %), enregistrent également parmi les plus belles progressions de notre Top 100.

Sans aucun doute, la médaille d’or revient à Altho, le spécialiste des chips de marque distributeur, avec + 38% de ventes en 2023. Le propriétaire de la marque Brets se retrouve à la croisée des deux tendances les plus prometteuses de 2023 : les marques distributeurs, les dont elle fabrique 80% des volumes du marché, et du snacking, « un secteur refuge anti-crise »comme le souligne Frédéric Fessart. JDE France (L’Or, Jacques Vabre…), a remporté la médaille d’argent, avec des ventes en hausse de 20,3 %, dans un marché toujours porté par le succès du café portionné. De son côté, Jacquet Brossard enregistre la troisième meilleure progression (+19,4%), à un cheveu de Solinest et Affinity Petcare France (+19%).


Bonne tenue de l’épicerie sucrée

En raison de la crise du bio, Ecotone et Compagnie Léa Nature terminent une année très moyenne, affichant des hausses respectives de +0,4% et +2%. L’épicerie sucrée reste une valeur sûre en 2023. Générant 13% du chiffre d’affaires cumulé des 100 premiers fabricants, ce secteur a vu ses ventes augmenter de 10,6% en 2023, témoignant une nouvelle fois de la bonne tenue en temps de crise des offres « indulgentes » , comme les appellent les Anglo-Saxons. Les ventes des acteurs spécialisés dans les boissons avec ou sans alcool ont augmenté de 6,1 et 6,2%. Ils devancent les industriels des produits laitiers et grand froid (+5,6%, 18% du chiffre d’affaires cumulé du Top 100), des produits frais non laitiers (+5%, 26% du chiffre d’affaires) et de l’épicerie salée (+4,9%). ).

En 2024, les acteurs de l’agroalimentaire devront faire face à une baisse des prix, sans que les volumes soient au rendez-vous. Les mauvaises récoltes agricoles européennes laissent en effet présager des tensions autour des céréales. Déjà, Jean-François Loiseau, élu président de l’Ania en juin dernier, interpelle le nouveau gouvernement « engager au plus vite un choc de compétitivité et de simplification indispensable à l’avenir de notre industrie ».


L’épicerie sucrée en pleine croissance


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Top 5 des épiceries salées (CA France 2023 en M€)


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Top 5 des épiceries sucrées (CA France 2023 en M€)


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Top 5 Produits laitiers et surgelés (CA France 2023 en M€)


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Top 5 des coûts non laitiers (CA France 2023 en M€)


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Top 5 des boissons alcoolisées (CA France 2023 en M€)


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Top 5 des boissons non alcoolisées (CA France 2023 en M€)


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Besoin d’apaisement

Plus, toujours plus. Plus de responsabilité, plus de santé, plus de durabilité, plus de performance… Nous demandons toujours plus à l’industrie agroalimentaire. « Il y a des injonctions contradictoires chez les consommateurs. Malgré les efforts des fabricants pour fabriquer des produits toujours plus durables, le prix reste le principal critère de choix »a résumé Jean-François Loiseau, lors des réunions du Medef 2024. Avec plus de 19 000 entreprises, dont 98 % de TPE et PME, cette industrie leader en France emploie plus de 510 000 salariés.

Le Covid, la guerre en Ukraine, la flambée des prix de l’énergie, et leur conséquence, l’explosion des prix, ont durablement bouleversé les habitudes de consommation et fragilisé un secteur clé de la souveraineté alimentaire. « Il est impératif que les relations se calment dans le secteur agroalimentaire, notamment dans la grande distribution. Depuis plus de dix ans et en termes de pouvoir d’achat, on constate une forte baisse de la rentabilité des entreprises. Cela a conduit à un affaiblissement de leur capacité à innover, à décarboner et à exporter. »a expliqué le président de l’Ania aux Entrepreneurs de France. Sera-t-il entendu ?


Cet article est issu de notre édition du 3 octobre 2024


Un 3 octobre

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