voici la proposition surprenante des sénateurs

voici la proposition surprenante des sénateurs
voici la proposition surprenante des sénateurs

Illustration : RE.

Un projet de loi a été déposé au Sénat en septembre pour discuter de la possibilité de nationaliser TotalEnergies et Engie avec EDF, afin de créer un méga-service public de l’énergie. Voici les détails de cette proposition.

Depuis le 1er juillet 2007, les consommateurs sont libres de choisir leur fournisseur d’énergie. Ils ne sont donc plus tenus de souscrire un contrat d’électricité auprès d’EDF et un contrat de gaz auprès de GDF, comme c’était le cas auparavant. Le marché de l’énergie est désormais ouvert à la concurrence, sous la houlette de l’Union européenne (UE). Mais des voix s’élèvent sur l’organisation du marché, notamment depuis la crise énergétique qui a fait grimper les prix pour les ménages et les professionnels.

Un groupe Énergie de France va nationaliser le gaz, l’électricité et le pétrole

Les sénateurs du groupe communiste proposent donc de créer un «public energy service Groupe Énergie de France (GEDF) in nationaliser TotalEnergies et Engie aux côtés d’EDF« . C’est le titre du projet de loi déposé au Sénat en septembre 2024. Ce Groupement Énergie de France serait composé de trois établissements publics industriels et commerciaux (EPIC) : Électricité de France service national, Gaz de France service national et Pétrole de France. service national.

Selon l’article 3 du projet de loi, «le groupe Énergie de France assure la maîtrise et la gestion stratégique, la cohérence économique, l’intégration industrielle et l’unité sociale du système énergétique national« . Cette nouvelle organisation passe donc par la nationalisation de la production, du transport, de la distribution, de l’importation et de l’exportation de l’électricité. Les centrales de production et de stockage d’électricité implantées sur le territoire seraient ainsi la propriété de l’Etat ou des collectivités territoriales.pour les petits moyens de production décentralisés« . Il en serait de même pour le pétrole et le gaz, ce qui inclut la nationalisation des terminaux GNL situés en France.

A noter que le texte prévoit une exception en faveur des entreprises locales de distribution (ELD). Il s’agit d’entreprises qui assurent la distribution et la vente d’électricité et/ou de gaz sur un territoire défini, comme Gaz de Bordeaux, Électrcité de Strasbourg (ES) ou Gaz et Électrcité de Grenoble (GEG). Ces entreprises ne sont pas visées par la nationalisation.

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Un prix de vente réglementé unique pour tous les consommateurs

Selon le texte, la politique des prix de l’énergie serait définie par le Parlement tous les deux ans. Chaque année, la Commission de régulation de l’énergie (CRE) ferait une proposition tarifaire, ensuite validée par le gouvernement, après consultation du Parlement. Les offres de marché n’existeraient donc plus et les tarifs réglementés de vente (TRV) seraient les seuls applicables. Ils seraient calculés notamment en fonction des coûts de production.

L’idée est donc de maîtriser les prix, dans un contexte de sortie de crise énergétique qui a laissé des traces avec la hausse de près de 40 % du prix de l’électricité en deux ans pour les ménages.

Concernant les impôts, le texte prévoit que «les impôts, droits et prélèvements de toute nature sont exclus de l’assiette de la taxe sur la valeur ajoutée pour la fourniture de produits énergétiques utilisés ou destinés à être utilisés comme combustible« . Alors qu’aujourd’hui, sur la facture énergétique, la TVA s’applique aux taxes (accises, taxe communale sur la consommation finale d’électricité, taxe intérieure sur la consommation de gaz naturel et contribution tarifaire aux transports).

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Quel avenir pour ce texte ?

Ce projet de loi a-t-il des chances d’être adopté ? Pour l’instant, il n’en est qu’à la première lecture au Sénat. Il faudrait qu’il soit adopté par le Sénat puis par l’Assemblée nationale pour être ensuite promulgué. Le texte risque cependant d’être rejeté par les parlementaires.

De plus, s’il était adopté, il se heurterait aux réglementations européennes qui prévoient la libéralisation des marchés de l’énergie. La France ne semble pas s’engager dans la voie d’une sortie du marché européen de l’énergie, même si elle a travaillé sur la dernière réforme en la matière.

La politique française ne va pas non plus dans le sens d’un retour aux VTR. En effet, dans le gaz naturel, les TRV ont disparu pour tous les consommateurs à l’été 2023. Dans l’électricité, ils ont disparu en 2021 pour les professionnels sauf les TPE. La proposition sénatoriale va donc à l’encontre des décisions politiques prises ces dernières années en la matière. Mais elle a le mérite d’alimenter le débat sur la protection des consommateurs face aux prix de l’énergie.

 
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