se voir de l’extérieur et voir les autres de l’intérieur – rts.ch

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La mentalisation et la thérapie basée sur la mentalisation (MBT) sont des concepts relativement nouveaux dans le domaine de la psychothérapie. Cette approche suscite un intérêt croissant ; elle est aujourd’hui considérée comme l’une des approches les plus efficaces pour certains troubles, notamment les troubles de la personnalité. D’une certaine manière, il s’agit d’une approche profondément humaniste.

Dans le podcast RTS « Crazy », Sophie (pseudonyme), âgée de 53 ans, raconte comment, derrière une façade de cadre bancaire hyper efficace, sa souffrance psychologique était intense. Ses rechutes dépressives étaient fréquentes, presque – malheureusement – ​​habituelles.

Et puis, à l’été 2022, son état l’inquiète : « J’ai commencé à avoir des idées suicidaires persistantes, et ce, malgré le fait que d’un point de vue professionnel tout se passait bien, que mes enfants étaient en bonne santé et que Je venais de rencontrer quelqu’un dont j’étais amoureux. Rien ne justifiait ces images extrêmement violentes qui sont apparues tout au long de la journée.

Double diagnostic

Certains des nouveaux comportements de Sophie, comme la frénésie alimentaire, l’addiction sexuelle et la prise de risques inconsidérés au volant, l’ont incitée, en accord avec son thérapeute, à se soumettre à un diagnostic approfondi pour évaluer le trouble de la personnalité limite. Ce diagnostic est confirmé.

Puis, à la suite d’examens complémentaires, elle a découvert qu’elle vivait également avec un trouble de stress post-traumatique complexe, un trouble qui survient en réponse à une exposition généralement prolongée ou répétée à une série d’événements traumatisants que Sophie avait vécus. dans sa petite enfance.

Accompagnement par une thérapie basée sur la mentalisation

Sophie suit ensuite une thérapie de groupe et individuelle au sein de l’unité des troubles de la régulation émotionnelle des HUG. Elle découvre les principes de base de la mentalisation. Elle apprend à développer une curiosité pour les états mentaux (émotions, intentions, croyances, motivations, etc.) qu’elle vit et pour ceux des personnes qui l’entourent.

Le simple fait d’observer dans quel état émotionnel nous nous trouvons nous permet de nous éloigner de ce que nous vivons.

Sophie

Évidemment, nous ne pouvons jamais être certains de l’état mental de ceux qui nous entourent, mais nous pouvons y prêter attention et émettre des hypothèses ; c’est cette double attention à soi et aux autres que l’on appelle mentalisation.

Sophie se familiarise également avec le concept de fenêtre de mentalisation de tolérance : « Le simple fait d’observer l’état émotionnel dans lequel nous nous trouvons permet de prendre de la distance par rapport à ce que nous vivons. Le simple fait d’être dans cette fenêtre de tolérance nous aide à ne pas nous laisser emporter par nos émotions.

Une curiosité thérapeutique

Une personne en détresse psychologique a souvent le sentiment que ses interactions avec son entourage n’ont aucun sens, comme une succession d’échanges superficiels et creux en boucle qui accentuent son isolement.

Lorsque nous mentalisons, cela enrichit grandement nos perspectives et nos expériences, ce qui peut favoriser un sentiment de confiance.

Martin Debbané, psychologue et professeur à l’Université de Genève

Pour Martin Debbané, psychologue et professeur à l’Université de Genève ainsi qu’à l’University College London, cette attitude de curiosité a – en elle-même – une valeur thérapeutique : « Quand on ‘mentalise’, cela enrichit beaucoup les perspectives, l’expérience , ce qui peut favoriser un sentiment de confiance. Cette confiance qu’en réalité, l’interaction avec les autres est plus riche que de simples répétitions. Et dans l’interaction avec moi-même, je ne vais pas tout. il est temps d’être confronté à la pire version de moi-même.

La plupart d’entre nous « mentalisent » quotidiennement sans en être conscients. Par ailleurs, la capacité de mentalisation d’une personne à l’autre est assez variable, mais Sophie a une manière très directe de décrire cette compétence chez des personnes qui, comme elle, vivent avec un trouble de la personnalité limite : « Nous, notre problème c’est que notre capacité de mentalisation est cassé. Il faut donc essayer de comprendre à quel niveau il se brise pour revenir en douceur à la mentalisation automatique.

Et pour ce faire, la thérapie basée sur la mentalisation a développé différents outils que Sophie apprend désormais à utiliser.

Paix mentale profonde

Aujourd’hui, presque au terme de sa thérapie, Sophie estime qu’elle a profondément changé. Elle estime que cette approche était comme « la pièce manquante du puzzle » par rapport aux autres thérapies qu’elle avait suivies par le passé, qui ne lui paraissaient donc pas inutiles.

«J’ai interrogé les gens autour de moi. Remarquez-vous une différence dans mon comportement ? La réponse a été non, explique-t-elle. Ce qui a changé, c’est ce que je vis à l’intérieur. Je ne suis plus tourmenté comme avant. Aujourd’hui, je prends une décision en toute simplicité, je pèse le pour et le contre et j’ai arrêté de me demander ce que vont penser les autres. , je ne suis plus très anxieux, mais je sais comment organiser les choses pour que tout se passe comme il se doit.

Adrien Zerbini

 
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