la Fédération de chasse du Gers inflexible face à l’appel de détresse des entreprises menacées de disparition

la Fédération de chasse du Gers inflexible face à l’appel de détresse des entreprises menacées de disparition
la Fédération de chasse du Gers inflexible face à l’appel de détresse des entreprises menacées de disparition

l’essentiel
Face à la révolte d’une poignée – pour l’instant – d’entreprises de chasse, fermement opposées au versement de 1 000 euros pour couvrir les dégâts causés par le gibier, le président de la Fédération du Gers, Serge Castéran, ferme sur ses positions, livre ses quatre vérités.

L’association municipale des chasseurs de Preignan n’a pas atteint son objectif. En début de semaine, accompagnée d’autres entreprises du département (Dému, Pouy-Loubrin, Lamothe-Goas, Artiguedieu…), elle a rencontré Serge Castéran, le président de la Fédération de chasse du Gers. Un entretien très attendu, qui a tourné au vinaigre… « Ça ne s’est pas très bien passé, disons, regrette Serge Castéran. Les chasseurs préignanais font également état d’un « échange vif et ponctué de noms d’oiseaux non répertoriés par la Fédération… »

Des échanges houleux témoignant de la « situation de malaise » entre l’organisme et une minorité de sociétés de chasse. Le nœud du problème : un appel de fonds de 1 000 euros lancé par la Fédération. « C’est un besoin vital en matière d’indemnisation des dommages causés par le gibier », rappelle Serge Castéran. En face, l’association Preignan a pu « exprimer oralement au président son désespoir de ne pas pouvoir payer la note ». […] Preignan ne dispose pas d’une telle somme.

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« Ils m’ont demandé si nous allions annuler la facture : j’ai dit non. Je ne peux pas faire autrement», informe le président de la Fédération de chasse. « Premièrement, si je commençais par eux, toutes les autres entreprises me diraient qu’elles ne paient pas. Ensuite, si on n’équilibre pas les comptes, le préfet nous fera les équilibrer. C’est lui qui décidera et qui nous mettra sur le piquet de grève», affirme Serge Castéran. Avant de pousser un cri : « Nous l’avons voté il y a deux ans, nous l’avons encore voté cette année. Ils ne viennent pas aux assemblées. Ils ne votent pas, même par correspondance. Ils s’en moquent ! »

7 chasseurs, 40 euros de contribution… « Qu’est-ce que tu veux faire avec ça ?

Les petites associations de chasse, quelques membres tout au plus, sont-elles vouées à s’éteindre peu à peu jusqu’à disparaître ? C’est ce que suggèrent les chasseurs de Preignan. « Disparaître est leur volonté. Ils feront ce qu’ils voudront… Ils disent qu’ils n’ont pas d’argent, je comprends, mais combien coûte la cotisation à Preignan : 40 euros par chasseur, tapez du poing sur la table de Serge Castéran. Il y a 7 chasseurs, que veux-tu faire avec ça ? La salle de sport, la chorale, la danse… C’est 300 euros par an pour un hobby.»

Serge Castéran, président de la Fédération de chasse du Gers, tape sur le point sur la table.
DDM – SÉBASTIEN LAPEYRÈRE

Une augmentation « impensable » à Preignan. Pour quoi ? “Cette passion génère chaque année des frais importants : permis de chasse, carte communale, frais de déplacement, frais occasionnés par les chiens… Au total, de 600 à plus de 1 000 € par an”, souligne l’association communale de chasse de Preignan.

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Ferme sur ses positions, la Fédération reste néanmoins ouverte à trouver des solutions pour mettre fin au conflit et éviter de voir certaines associations s’effondrer. « On a besoin de tout le monde », insiste Serge Castéran. L’étalement des paiements a donc été mis sur la table. Une proposition rejetée d’un revers de main par l’association Preignan.

Force de suggestion, le président de la Fédération de chasse du Gers demande : « Que faites-vous des sangliers tués ? De nombreuses sociétés de chasse préparent et vendent du gibier. Une manière, parmi d’autres, de faire rentrer de l’argent dans les caisses. Réponse des chasseurs rapportée par Serge Castéran : « Nous distribuons nos captures […] On ne peut pas en faire du pâté ou du saucisson parce qu’on va rivaliser avec le boucher ou le boucher.» Ses bras tombèrent…

« Faire influencer les autorités de contrôle »

Pour la Fédération, l’association municipale de chasse de Preignan, au-delà de son cri d’alarme, serait incapable de se remettre en question. « Dans d’autres associations, s’il faut de l’argent pour fonctionner, les gens mettent la main à la poche », souligne Serge Castéran. Ou retroussez vos manches…

Les sangliers sont responsables de dégâts importants sur les cultures.
Illustration DDM – ÉRIC LARIGALDIE

Pour l’heure, l’association a annoncé qu’elle « reporterait, par dépit, sa dissolution », jusqu’à ce que la Fédération soit en mesure de proposer « une solution durable ». « Sinon, la société qui a plus de 40 ans va s’éteindre, avec un goût très amer, puisque le territoire ne sera plus chassé et verra sans doute monter en flèche les populations nuisibles », annoncent les chasseurs de Preignan.

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A l’issue de leur rencontre avec Serge Castéran, les administrateurs des associations de chasse présents ont également décidé de faire circuler une pétition* auprès d’autres entreprises gersoises, “également impactées et mécontentes, afin d’influencer les autorités de tutelle”. Les petites compagnies de chasse sont déterminées à remporter la confrontation.

Le courriel [email protected] est à la disposition des entreprises souhaitant s’exprimer.
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