L’animal souffre d’une vilaine blessure au visage. Il a pris soin de lui en confectionnant un pansement avec des feuilles de liane.
Sur son visage, sa chair était exposée à l’air, sous l’œil droit et le long des narines, rapporte notamment France info. Cet orang-outan de Sumatra n’a pas abandonné. Le grand singe prenait soin de lui avec un bandage fabriqué à partir d’une vigne.
Premier cas documenté
C’est le premier « cas documenté de traitement d’une plaie avec une espèce végétale contenant des substances biologiquement actives par un animal sauvage »soulignent les auteurs d’un article publié dans la revue Rapports scientifiquesce jeudi 2 mai 2024.
En Indonésie
Rakus, c’est le prénom du primate, est suivi de près de 130 congénères, tous à l’état sauvage, dans une zone du parc national indonésien de Gunung Leuser. Il a probablement été blessé lors d’une bagarre avec un mâle à proximité, selon l’auteure principale de l’étude, la primatologue Isabelle Laumer.
Il couvre sa blessure avec de la pulpe de liane
Trois jours après sa blessure, l’orang-outan a commencé à mâcher les feuilles d’une vigne, appelée localement Akar Kuning (nom scientifique Fibraurea tinctoria). Il apporta ensuite ses doigts enduits de jus jusqu’à sa plaie, avant de la recouvrir entièrement de pulpe de vigne.
Cinq jours plus tard, la blessure de Rakus s’était refermée. Deux semaines plus tard, la cicatrice était à peine visible.
Intentionnel
Cette vigne et d’autres similaires «sont utilisés comme remèdes traditionnels pour différents maux» selon le biologiste. L’étude estime que le comportement de Rakus était bien intentionné.
Des comportements d’automédication ont déjà été observés chez les animaux, notamment les primates. Dans les années 1960, la célèbre primatologue Jane Goodall a observé pour la première fois que les chimpanzés ingéraient des feuilles dont le rôle antiparasitaire s’est révélé plus tard.
