gaz lacrymogènes et balles en caoutchouc contre des manifestants pro-UE

gaz lacrymogènes et balles en caoutchouc contre des manifestants pro-UE
gaz lacrymogènes et balles en caoutchouc contre des manifestants pro-UE

Ce pays du Caucase est en proie à des manifestations antigouvernementales massives depuis le 9 avril, après que le parti au pouvoir, le Rêve géorgien, a réintroduit un projet de loi sur « l’influence étrangère » jugé contraire aux aspirations de Tbilissi à rejoindre l’Union européenne (UE).

Des policiers anti-émeutes masqués sont intervenus, sans sommation, faisant usage de gaz lacrymogènes et de balles en caoutchouc, tabassant et arrêtant des dizaines de personnes, selon un journaliste de l’AFP présent sur place.

Plusieurs journalistes ont été agressés, dont un photographe de l’AFP qui a été frappé avec une matraque en caoutchouc, alors qu’il était clairement identifié comme un professionnel des médias.

Le député Levan Khabeichvili, président du Mouvement national uni de l’ancien président emprisonné Mikheil Saakachvili, principal parti d’opposition, a été violemment battu et a dû être soigné.

Les chaînes de télévision locales ont diffusé des images montrant son visage marqué par des coups.

« J’appelle le ministre de l’Intérieur à mettre immédiatement fin à la répression des réunions pacifiques, au recours disproportionné à la force et à la violence contre les jeunes », a déclaré la présidente géorgienne Salomé Zourabichvili. qui s’oppose au parti au pouvoir.

Le défenseur des droits géorgien Levan Iosseliani a demandé une enquête sur le recours à une « force disproportionnée » contre des manifestants et des journalistes.

Des policiers tentent de disperser des manifestants le 1er mai 2024 à Tbilissi PHOTO AFP / Giorgi ARJEVANIDZE

Les manifestants rassemblés devant le Parlement ont manifesté contre le projet de loi sur « l’influence étrangère », jugé répressif, jusqu’après minuit malgré les canons à eau et les gaz lacrymogènes.

Ils ont bloqué la circulation devant le Parlement sur l’avenue Rustaveli, l’artère principale de Tbilissi, ainsi que sur plusieurs autres artères importantes de la ville.

“Ils ont peur parce qu’ils voient notre détermination”, a déclaré mardi soir à l’AFP Natia Gabissonia, une manifestante de 21 ans, devant le Parlement.

« Nous ne les laisserons pas adopter cette loi russe et enterrer notre avenir européen », a-t-elle ajouté.

Les députés géorgiens ont débattu mardi de la deuxième lecture du projet de loi que le parti au pouvoir espère faire adopter d’ici la mi-mai.

Un manifestant gisant au sol devant des policiers, le 30 avril 2024 à Tbilissi PHOTO AFP / Giorgi ARJEVANIDZE

Le projet de loi doit subir trois lectures au Parlement et être ratifié par la présidence. Le président géorgien devrait opposer son veto à cette mesure, mais le parti au pouvoir dispose de suffisamment de sièges au Parlement pour l’annuler.

Selon ses détracteurs, le projet s’inspire de la loi russe sur les « agents étrangers » utilisée pour étouffer les voix dissidentes.

Le président du Conseil européen, Charles Michel, a déclaré que le projet de loi n’était pas compatible avec le désir de la Géorgie de devenir membre de l’Union européenne.

Des manifestations ont également eu lieu à Batoumi, la deuxième ville de Géorgie, et à Kutaisi, selon le média indépendant Formula TV.

Lundi, plusieurs milliers de personnes ont participé à une contre-manifestation organisée devant le Parlement par le Rêve Géorgien.

La police anti-émeute utilise du gaz pour disperser des manifestants, le 30 avril 2024 à Tbilissi PHOTO AFP / Giorgi ARJEVANIDZE

Le puissant milliardaire Bidzina Ivanishvili, président du parti au pouvoir considéré comme le leader de facto du pays, s’est adressé à la foule lundi. Il a défendu le projet de loi visant, selon lui, à renforcer la transparence sur le financement étranger des associations, estimant que « le financement non transparent des ONG est le principal instrument de nomination d’un gouvernement géorgien depuis l’étranger ».

Au printemps 2023, le parti au pouvoir a dû abandonner une première tentative de faire adopter la loi, après des manifestations massives.

En décembre, l’UE a accordé à l’ex-république soviétique le statut de candidate officielle à l’adhésion à l’Union, tout en l’avertissant qu’elle devait notamment réformer son système judiciaire et son système électoral, renforcer la liberté de la presse et limiter le pouvoir des oligarques, avant l’ouverture des négociations.

 
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