les gigantesques peintures de Notre-Dame à hauteur des yeux

les gigantesques peintures de Notre-Dame à hauteur des yeux
les gigantesques peintures de Notre-Dame à hauteur des yeux

C’est le bon côté des restaurations liées à l’incendie de Notre-Dame de Paris : elles donnent lieu à des expositions qui permettent d’admirer de près sa parure. Après le trésor, exposé au Louvre jusqu’en janvier dernier, les statues des apôtres de la flèche, encore visibles à la Cité de l’Architecture et du Patrimoine, voici les Mays, ces tableaux de l’époque classique qu’il faut courir voir à la galerie National Mobilier, aux Gobelins, à Paris.

Dès l’entrée, on est frappé par ces immenses peintures, offertes à la cathédrale. « La Descente du Saint-Esprit » de Jacques Blanchard avec la composition originale, la « Conversion de saint Paul » de Laurent de La Hyre aux couleurs éclatantes, ou encore la spectaculaire « Lapidation de saint Etienne » de Charles Le Brun… sont exposés dès un niveau. « Chaque mois de mai, de 1630 à 1707, la confrérie des orfèvres proposait une œuvre commandée à un grand peintre de l’époque, illustrant une scène des Actes des Apôtres », raconte l’un des commissaires de l’exposition Emmanuel Pénicaut.

Dans ce grand mouvement de renouveau spirituel du XVIIe siècle et face au protestantisme, l’Église affirme à travers ces scènes « son lien avec l’Église primitive, et son lien avec Rome. De plus, ces tableaux ont un rôle catéchétique », poursuit le directeur des collections nationales du Mobilier, qui montre comment, dans la Conversion de saint Paul, le peintre a ajouté une figure du Christ sortant des nuées, en relation avec son « modelo ». , un petit tableau présenté à côté, qui était destiné à montrer le projet aux chanoines de Notre-Dame. Sans doute y a-t-il eu une discussion et une volonté de rendre l’image plus explicite aux fidèles à travers cet ajout… Aujourd’hui, des étiquettes, volontairement très pédagogiques, résument la scène représentée pour ceux qui ne connaissent pas l’image. Histoire sacrée.

En tout, soixante-seize tableaux furent ainsi offerts à Notre-Dame, dont le format s’agrandit au fil du temps pour atteindre près de quatre mètres sur trois. Disséminés dans divers musées pendant la Révolution, les Mays et autres tableaux furent en partie restitués à la cathédrale à partir de 1947 grâce à Pierre-Marie Auzas, inspecteur des Monuments historiques.

La Direction régionale des affaires culturelles (Drac) d’Île-de-France a pris en charge la restauration de ces treize mai et vingt-deux tableaux de plus petit format évacués juste après l’incendie. « Il a fallu 20 000 heures de travail sur deux ans pour les quatre équipes de restaurateurs et leurs apprentis car nous voulions qu’il y ait une dimension de transmission des savoir-faire », explique Marie-Hélène Didier, conservatrice des Monuments historiques à la Drac. Grâce à des films et des panneaux, l’exposition présente ce travail minutieux en relation avec les œuvres.

A l’étage, le Mobilier national présente la série de tapisserie « La Vie de la Vierge », vendue par les chanoines de Paris à ceux de Strasbourg en 1739 et prêtée exceptionnellement pour l’occasion, ainsi que la moitié de l’immense tapis de chœur offert par le roi Louis. -Philippe à la cathédrale en 1841.

Enfin, le parcours présente également des maquettes du futur mobilier liturgique conçu par le designer Guillaume Bardet et quelques exemples de chaises conçues par sa collègue Ionna Vautrin. Nul doute que le décor de Notre-Dame continue de mobiliser les artistes.

 
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