après l’accident du train pirate, le gérant du Kid Parc condamné par la justice

après l’accident du train pirate, le gérant du Kid Parc condamné par la justice
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“Ça va à la casse, je ne veux plus entendre parler de cette balade !” » Le gérant du Kid Parc du Gujan-Mestras a été jugé ce lundi 29 avril 2024 par le tribunal correctionnel de Bordeaux pour blessures involontaires dues au non-respect d’une obligation de sécurité, après le déraillement d’un wagon du train express Les Pirates, le 30 août 2023.

Assises dans le cinquième et dernier wagon qui, en se retournant, a heurté les piliers d’un tunnel, deux femmes et deux petites filles d’une même famille ont été blessées. L’enquête des gendarmes de la brigade de recherche d’Arcachon n’a pas tardé à découvrir un précédent. Le 9 août, le sixième et dernier wagon, entreposé depuis, était en effet tombé de la même manière. Des pièces ont été changées, des tests effectués et le train est reparti.

Dans les deux cas, selon l’expert assigné au dossier : un problème d’essieu. Et surtout un défaut d’assemblage et de soudure lors de la fabrication de cette attraction « fatiguée » après plus de vingt ans d’utilisation. Débordé et acculé à la barre, le gérant se dit « désolé pour tout le monde », abandonne, et regrette d’avoir fait confiance à l’homme chargé de l’entretien et de la réparation des parties mécaniques et électriques des manèges.

« Il connaît le parc par cœur. Il était là avant que je l’achète. » Mais la justice reproche au dirigeant de ne pas avoir vérifié les qualifications de ses prestataires. Les enquêteurs n’ont pu aussi que constater l’absence… d’un journal de bord et d’une documentation des attractions permettant une traçabilité de l’entretien et des tests quotidiens effectués et l’utilisation d’un manège intérieur à l’extérieur. Surtout, après l’accident du 9 août et conformément à la loi, une instance de contrôle aurait dû intervenir avant toute remise en circulation du manège. D’autant que le prévenu avait donné l’ordre de changer tous les essieux et donc de commander les pièces. “Préventif. »

Me Allison Mallia, qui soutient les parties civiles, voit dans les faits « une succession de manquements de la part du dirigeant ». « C’est une question technique, mais qui a indéniablement des conséquences humaines. Pour la famille, c’est une catastrophe qui aura des conséquences durables, souligne l’avocat. Les petites filles ont perdu un peu de leur innocence. »

« Rembobinons ! » »

« Le nœud du problème, c’est que la personne qui est chargée de laisser ou non l’attraction en service, alors qu’implicitement on reconnaît qu’il y a un problème parce que de nouvelles pièces sont en commande, c’est lui », résume le procureur adjoint, Pierre Arnaudin.

Le magistrat rappelle les termes du règlement de 2008 qui n’ont pas été respectés. Il requiert six mois de prison avec sursis contre le dirigeant et 20 000 euros contre la SAS Kid Parc, dont la moitié avec sursis. Il demande également que la décision soit affichée aux entrées du parc, ouvert pour la saison depuis le 28 mars, et sur les sites de réservation en ligne.

Me Jean-Louis Oki, pour la défense, a une autre hypothèse « crédible », celle des bagues autolubrifiantes montées sans graisse. Il aurait souhaité la nomination d’un autre expert. Mais il a surtout « un problème de causalité », c’est-à-dire du lien entre les défaillances supposées et l’accident. « La personne de confiance n’a effectué aucune réparation ni modification, il a changé une pièce d’usure, il a réalisé une opération de maintenance. La seule vérification obligatoire, si elle est jugée nécessaire, est visuelle, mais le problème était indétectable visuellement. Revenons en arrière ! Si après l’accident du 9 août, on avait fait venir quelqu’un qui n’aurait rien vu, l’accident aurait quand même eu lieu. »

Le tribunal a suivi les réquisitions. La décision sera affichée pendant deux mois. Le trajet est confisqué.

Des cris, des larmes, du sang

« Nous ne nous en sommes pas sortis. Il nous faudra du temps avant de retourner dans un parc d’attractions. » Ce jour-là, toute une famille « vit un drame ». Deux petites filles, leur tante et leur grand-mère se trouvaient dans la voiture qui a déraillé. Mais d’autres membres avaient pris place dans le manège. Deux frères, l’un bavard, l’autre plus posé, se relaient au bar. Ils se souviennent du « grand bruit, des cris, des larmes et de tout le monde dans le sang ». « Mes filles, ma belle-sœur et ma mère étaient coincées. Nous pensions qu’ils étaient morts. » Ils voient le ballet des ambulances, des pompiers, les questions de la police encore. « Nous sommes une famille ordinaire », plaide le premier. « Parfois, nous allons dans les parcs. A ce prix-là, le minimum est de s’en sortir vivant. Quand on voit la chose comment elle s’est retournée ! » Les séquelles sont à la fois physiques – une cicatrice qui gratte le visage et le cou ou une opération – et psychologiques. Les cousins ​​sont traumatisés. « Pour aller à Paris en TGV, on a tous flippé, parce qu’un train est sur des rails. » « La nuit, j’essaie de supprimer cette image », témoigne la grand-mère.

 
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