Caractériser le domaine des études postcoloniales. Journée d’étude ORCO2C (Lyon & en ligne)

Caractériser le domaine des études postcoloniales. Journée d’étude ORCO2C (Lyon & en ligne)
Caractériser le domaine des études postcoloniales. Journée d’étude ORCO2C (Lyon & en ligne)

Journée d’étude ORCO2C

Caractériser le champ des études « postcoloniales ».

9-10 avril 2025

Lyon (Hybride)

Nous proposons une journée d’études sur la caractérisation globale du champ des études post-coloniales et décoloniales.

Cette journée s’inscrit dans un projet pluridisciplinaire qui vise à constituer un portail numérique de ressources pour rassembler les données (documents, publications, ouvrages) constituant ce domaine. Cependant, la première difficulté rencontrée concerne la caractérisation du champ de connaissance de ces études, son étendue, ses limites et la définition des concepts structurants qui le constituent.

Comparé à d’autres domaines d’études, le domaine des études postcoloniales se caractérise par une plus grande diversité et fluidité, ainsi que par une résistance aux modèles interprétatifs nationaux plus traditionnels. Ceci parce qu’elle se situe au carrefour de l’histoire, de la littérature comparée et des études théoriques sur la création littéraire, ainsi que de la sociologie. De ce fait, il constitue un espace particulièrement adapté à l’observation de la circulation des concepts et donc des savoirs, mais rend en même temps plus complexe la caractérisation du socle commun de ces travaux. En ce sens également, le domaine des études postcoloniales est innovant dans tous les SHS à travers une expérience interne de multidisciplinarité.

Dans ce contexte, nous souhaitons réfléchir plus particulièrement ici aux différents points de vue qui font exister ce domaine d’études : nous serons particulièrement attentifs aux différences d’ancrage disciplinaire, de contexte géographique, historique, linguistique et culturel. En effet, contrairement à la plupart des autres domaines d’études, celui-ci ne s’accompagne pas d’un corpus de connaissances établi et catalogué de manière consensuelle. C’est aussi un des enjeux de ce travail que d’intégrer cette donnée dans une caractérisation des connaissances.

Notre point de vue serait ainsi à l’opposé de celui que l’on rencontre habituellement dans les organisations du savoir, où l’on cherche d’abord à représenter l’unité et la stabilité du champ. Ici, le domaine apparaît peu hiérarchique mais marqué par des liens complémentaires et une plasticité qui n’apparaît guère ailleurs. Nous discuterons de la pertinence de la notion de rhizome pour caractériser ce domaine.

Cette situation, et la globalité (Glissant) qui lui est associée, constitue un point de départ pour penser autrement les notions de concepts, d’héritage, d’emprunt, mais aussi pour comprendre les tensions et les articulations d’un champ scientifique. Il est donc important de prendre en compte le fait que les acteurs de terrain expriment la manière dont ils caractérisent leur propre domaine selon leur propre point de vue.

Nous pouvons ainsi structurer le travail autour de trois séries de questions :

– Emprunts, héritages, adaptations, traductions

– Espaces, objets, positions,

– Concepts fédérateurs, influences, résistances et rupture.

Nous proposerons donc plusieurs thématiques prioritaires :

– Rôles et limites des dictionnaires dans le domaine.

– Pertinence et limites du matériel littéraire.

– Place de la création artistique dans le processus de recherche.

Nous encourageons les communications à visée réflexive privilégiant la multiplicité des points de vue (ancrages théoriques, méthodologies, matériaux de recherche, zones géographiques) afin de présenter comment cette diversité peut être considérée comme un cadre de travail. Ce questionnement des acteurs sur leurs propres pratiques et leur environnement inclut à la fois les objets étudiés, les références citées, et analyse les conséquences épistémologiques d’une telle approche.

Nous serons également attentifs aux communications caractérisant la manière dont émergent les controverses, sur quoi elles portent, où et comment elles se déroulent et comment elles sont argumentées.

Les questions de traduction, de circulation, d’utilisation et de réinterprétation des œuvres et des concepts ont à la fois un rôle explicatif dans certains phénomènes mais aussi dans les absences et les ruptures. Nous serons particulièrement attentifs aux études traitant de ces circulations d’idées, d’œuvres et de concepts, évidemment associées à des contextes historiques et générationnels précis.

Enfin, les questions des variations linguistiques et de leurs conséquences sur l’herméneutique des concepts révèlent à la fois la structuration du champ et expliquent les divergences non seulement entre chercheurs mais aussi entre communautés, déjà envisagées linguistiquement.

Ces questions serviront à orienter les approches SHS et Sciences de l’information pour la caractérisation et la structuration des connaissances, qui elles-mêmes permettront de développer une représentation des connaissances et des objets du domaine afin de construire un portail d’accès unifié et structuré aux ressources du domaine.

Au-delà de notre intérêt pour l’organisation des connaissances et l’échange de connaissances facilités par les portails électroniques, nous nous intéressons également à la manière dont les outils numériques interviennent dans les processus de recherche mais aussi de création.

L’ensemble de ces travaux est destiné à une publication dans une revue électronique répondant à tous les critères de scientificité (évaluation en double aveugle).

Bibliographie indicative

Cahen, Michel; Braga, Ruy (éd.). 2018. Au-delà du (post)colonial, São Paulo : Alameda.

Hiddleston, Jane. 2021. Postcolonialisme, Petrópolis, Vozes, 2021.

Quijano, Aníbal. 1992. Colonialité et modernité/rationalité. Pérou autochtone, 13 (29) : 11-20.

Maldonado-Torres, N. 2005. Penser le tournant décolonial : interventions post-continentales en théorie, philosophie et critique – Une introduction. Transmodernité : Journal des productions culturelles périphériques du monde luso-hispanique, (1)2 : 1- 15

Tlostanova, M. et Mignolo, W. 2012. Apprendre à désapprendre : réflexions décoloniales en Eurasie et dans les Amériques. Ohio : Presse de l’Université d’État de l’Ohio.

Grosfoguel, R. 2007. Le tournant épistémique décolonial : au-delà des paradigmes de l’économie politique. Études culturelles. 21 (2-3) : 211 – 223.

Dey,S. (Ed.).2018. Différents espaces, différentes voix : un rendez-vous avec la décolonialité. Mumbai : Becomeshakespeare.com

Huggan, Grahan. 2001. L’exotisme postcolonial : commercialiser les marges. Londres : Routledge.

Comité scientifique

Natalia GUERELLUS, MARGE, Université Jean Moulin Lyon3

Pauline FRANCHINI, IHRIM, Université Jean Moulin Lyon3

Maria-Benedita BASTO, CRIMIC, Sorbonne, Paris

Florence LABAUNE-DEMEULE, IETT, Université Jean Moulin Lyon3

Hugo AZERAD, Université de Cambridge

Charles FORSDICK, Université de Cambridge

Mabrouka EL-HACHANI, ELICO, Université Jean Moulin Lyon3

Corinne MENCE-CASTER, CLEA, Sorbonne, Paris

Jean-Pierre FEWOU-NGOULOURE, LERASS, Université Toulouse 3

Amel FRAISSE, GERICCO, Université de Lille

Angèle STALDER, ELICO, Université Jean Moulin Lyon3

Caroline WINTERGERST, MAGELLAN, Université Jean Moulin Lyon3

Omar LAROUK, ELICO, ENSSIB

François VIGNALE, 3.LAM, Université du Mans

Erika FÍLÖP, PLH, Université Toulouse 2.

Guilaine TALENS, MAGELLAN, Jean Moulin University Lyon3

Longueur des contributions : 4500 caractères max., bibliographie incluse

Publié : 30 septembre

Collecte des cotisations : date limite le 15 décembre

Réponse : le 30 janvier.

 
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