Les « jeux à risque » interdits dans les cours de primaire : une mauvaise idée ?

Les « jeux à risque » interdits dans les cours de primaire : une mauvaise idée ?
Les « jeux à risque » interdits dans les cours de primaire : une mauvaise idée ?

Les écoles primaires mettent en place des politiques strictes pour empêcher les « jeux à risque » dans l’enceinte de l’école. Mais est-ce vraiment la bonne chose à faire ?

Roi de la montagne, lancer des boules de neige, jouer dans les flaques d’eau, porter un élève sur le dos, grimper sur des structures, se chamailler, pousser une balançoire vide, chasser les insectes, faire la guerre… La liste des jeux interdits dans certaines écoles primaires est longue.

Pour la pédiatre et chercheuse en prévention des blessures au CHU de Québec, la Dre Émilie Beaulieu, la réponse est claire : ces jeux ne devraient pas être interdits dans la cour d’école, puisqu’ils ne représentent pas un danger, mais plutôt un risque de blessures « mineures ».

“Il y a rarement des enfants qui finissent à l’hôpital ou qui doivent l’être à la suite d’incidents survenus dans l’enceinte de l’école”, insiste-t-elle dans un entretien avec Mario Dumont.

Des impacts positifs pour l’enfant ?

Il y aurait même des avantages à laisser les enfants prendre des risques lorsqu’ils jouent avec leurs amis dans la cour d’école, selon plusieurs études sur le sujet.

«Ça leur permet d’avoir une meilleure concentration en classe, ça réduit l’intimidation dans les cours d’école, ça augmente les interactions sociales positives et les enfants sont plus créatifs», explique la Dre Émilie Beaulieu.

Ces impacts positifs sur le développement de l’enfant seraient également « sous-estimés », puisqu’ils ne sont pas directement perçus.

« Ce que nous gérons lorsqu’il y a une crise mineure, c’est la crise aiguë. Mais réfléchissons-nous à tous les impacts positifs à long terme du fait de laisser les jeunes prendre des risques ? » demande le chercheur du CHU de Québec.

Si les écoles veulent éviter les blessures en interdisant ces jeux, le pédiatre estime que ces mesures ne facilitent pas forcément le comportement des élèves à long terme.

« Lorsqu’ils reviennent en classe, je ne suis pas sûre qu’ils soient plus faciles à gérer », dit-elle. Pendant quelques minutes, on éteint un feu et il n’y a pas de crise, mais après, je ne pense pas que les enfants soient plus faciles à gérer pour toute l’année scolaire », conclut le Dr Beaulieu.

Voir l’entretien complet avec le Dr Beaulieu ci-dessus.

 
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