Un couple de l’Oise veut offrir une nouvelle vie aux chiens refusés par les refuges

Kévin et Marjorie, un coupleAnsauvillers, petit village de Picardie Oise, n’ont pas peur des poils de chiens ni de leurs aboiements. Leur rêve ? Ouvrir ensemble un refuge pour animaux indépendant qui accueillerait « des animaux refusés ailleurs par manque de place ou de volonté », et qui sont donc voués à l’euthanasie. Une pratique qui les a toujours dégoûtés.

“Toutes les portes sont fermées”

Selon eux, ce que l’on abandonne le plus dans l’Oise, ce sont les gros chiens. « Staffs malinois et américains », explique Kévin, qui est assistant vétérinaire et connaît très bien le milieu des refuges. Qui rechignent à accepter ces races à la mode. « Beaucoup font le tri », assure-t-il.

C’est du moins ce qui a motivé ce couple à créer la SPA Dompierre (Société de Protection des Animaux), une nouvelle association loi 1901.

« Toutes les portes se sont fermées devant nous »

Mais leur projet échoue et se heurte depuis deux ans à toute une série d’obstacles administratifs.

A tel point que leur refuge, qui devait initialement ouvrir à Dompierre avec un troisième partenaire (qui s’est désisté depuis), ne dispose toujours pas à ce jour de structure pérenne. Pas même un chenil.

« Toutes les portes se sont fermées devant nous. Et nous ne pouvons bénéficier d’aucune aide financière de l’État ou autre, ce qui nous limite grandement dans nos actions et nos sauvetages », explique Kévin.

Alors que l’été approche à grands pas, et qu’une nouvelle vague d’abandons qui se profilent à l’horizon, Kévin et Marjorie, qui sont des agents animaliers forméslancent donc un appel à l’aide.

Nous avons déjà placé une cinquantaine d’animaux en famille d’accueil depuis le début. Nous avons une communauté forte, plus de 1 700 personnes nous suivent sur notre page Facebook. Nous recevons également beaucoup de dons (croquettes, couvertures, argent, etc.). Le problème, ce sont les banques qui refusent de nous prêter de l’argent. Vous n’imaginez pas toute la paperasse à faire pour ouvrir un refuge en France, alors qu’ils sont si nombreux à être saturés et à refuser les animaux.

Tout le paradoxe est là, selon ce jeune homme de 26 ans. « On aurait aimé ouvrir un café solidaire, on y serait déjà parvenu, mais un refuge… C’est extrêmement compliqué. »

A la recherche d’une ferme au milieu de nulle part

Pour monter un tel projet, il leur faudrait un investissement initial de 200 000 euros. Une somme qu’on ne trouve pas sous le sabot d’un cheval.

Tout cela est d’autant plus exaspérant qu’une opportunité leur est récemment passée sous le nez. « Les Jardins du Plateau Picard ayant déposé le bilan, leur subvention (150 000 euros) s’est retrouvée vacante sur le Plateau Picard, d’où je suis originaire. Mais c’est le refuge Essuilet qui en a bénéficié», explique Kévin.

Refus bancaires n’ont cependant pas anéanti les espoirs de ces amis les animaux de concrétiser leur projet, bien au contraire. Tout ce qu’ils ont à faire c’est de trouver un point de dépôt :

Nous recherchons une ferme au milieu de nulle part, isolée des autres habitations et du quartier pour pouvoir promener les chiens. Idéalement, nous aimerions ouvrir une structure de 50 places dès la première année.

La situation géographique n’a pas d’importance. En tout cas, Kévin et Marjorie sont prêts à déménager et à emprunter si besoin.

Dans l’Oise, la Somme, même en Normandie… Si vous avez une grand-mère qui ne sait pas quoi faire de sa maison et qui veut faire une bonne action, potentiellement, ça nous intéresse !

Ce « refuge de la dernière chance », dans lequel l’euthanasie ne serait pas pratiquée, accueillera tous types d’animaux (chiens, chats, poules, lapins).

« Aujourd’hui encore, nous avons reçu trois appels d’abandons, explique ce couple. Preuve selon eux qu’une nouvelle structure dans l’Oise ne serait vraiment pas de trop.

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