Ciblant en priorité les jeunes, le premier couvre-feu en France a été décrété en Seine-et-Marne

Ciblant en priorité les jeunes, le premier couvre-feu en France a été décrété en Seine-et-Marne
Ciblant en priorité les jeunes, le premier couvre-feu en France a été décrété en Seine-et-Marne

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Éditorial La République de Seine et Marne

Publié le 11 mai 2024 à 12h02

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C’est l’un des débats sociétaux qui divise le plus la population ces dernières semaines. Faut-il imposer un couvre-feu aux mineurs ?

Une question à laquelle plusieurs maires en France ont récemment décidé de répondre par l’affirmative, en mettant en place cette mesure, de 23 heures à 6 heures du matin, pour les jeunes de moins de 13 ans non accompagnés d’un adulte.

C’est notamment le cas des villes de Nice et Béziers, dont les premiers édiles respectifs, Christian Estrosi Et Robert Ménardont été soutenus au plus haut niveau de l’État.

En effet, lors d’un déplacement le 25 avril, le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanins’est dit favorable à cette mesure.

“Rétablir l’ordre”

Mais les couvre-feux en France ne sont pas nouveaux, ni issus de la crise sanitaire, période où ils sont revenus sur le devant de la scène.

C’était donc il y a presque 28 ans, 1996que le premier couvre-feu décrété en France a été pris dans une ville plus connue pour son attrait touristique que pour sa dangerosité : Moret-sur-Loing.

Et déjà à l’époque, la mesure visait en priorité les jeunes, comme nous le raconte celui qui l’a initiée : Patrick Septiersmaire de Moret de 1989 à 2018.

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« Notre commune était devenue le lieu de rassemblement des bandes de jeunes, venant souvent de l’extérieur, qui cassaient des pots de fleurs, détruisaient des bancs, des arbres, faisaient du bruit la nuit, insultaient les habitants, etc. Alors, pour rétablir l’ordre et renforcer les pouvoirs de la police, en accord avec le commissaire de l’époque, j’ai émis ce fameux décret qui interdisait, entre 22 heures et 6 heures du matin, les rassemblements sur les trois places principales. de la ville », explique-t-il.

“Beaucoup d’élus n’ont pas compris cette décision”

Une décision qui avait fait grand bruit à l’époque, au point d’être reprise par la plupart des médias nationaux, et même dans le presse internationale.

« Après un article dans - locale, l’agence France Presse a diffusé l’information. Cela a été repris par tous les médias : radios, télévisions, journaux, hebdomadaires en France, mais aussi en Belgique, au Canada, aux Etats-Unis et en Grande-Bretagne (qui avait envoyé une équipe de télévision, ndlr)”, souligne l’élu, aujourd’hui président de la communauté de communes Moret Seine & Loing.

Mais côté politique, cet arrêté n’a pas suscité que des éloges, bien au contraire : « A l’époque, même si d’autres maires prenaient ce type d’arrêté, de nombreux élus de Seine-et-marnais des grandes villes, et des parlementaires comme le Le sénateur socialiste Mélenchon, qui a demandé au Sénat de retirer le décret, ne l’a pas fait. pas bien compris le sens de cette décisionmais du bon sens et de la responsabilité», estime Patrick Septiers.

Mais malgré la polémique, l’élu ne fera jamais marche arrière et sa mesure ne sera jamais contestée en justice : « Si ce type de mesure avait été plus souvent utilisé à l’époque, peut-être que nous ne serions pas là ! Les Moréens étaient satisfaits, et c’est pour moi le plus important, car les gangs ne sont plus venus et le calme est revenu. On a souvent tort d’avoir raison trop tôt », conclut-il.

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