ACTION UFC – QUE CHOISIR
Crèmes solaires pour le visage
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Publié le 23 avril 2024
Les résultats inquiétants d’un test exclusif en laboratoire sur 13 crèmes solaires faciales labellisées SPF 50 ou 50+ révèlent qu’un tiers de ces produits n’apportent pas le niveau de protection revendiqué. Compte tenu de la proportion élevée d’étiquetages potentiellement trompeurs, l’UFC-Que Choisir appelle les fabricants à rendre leurs produits conformes aux indices affichés ou à défaut, à les retirer, et se réserve le droit d’engager toute action utile en justice. Par ailleurs, l’Association demande à la DGCCRF de sanctionner les marques commercialisant de tels produits, d’intensifier les contrôles et de prendre des mesures pour mettre fin à ces pratiques. Les résultats complets du comparatif des crèmes solaires visage testées sont disponibles dans le numéro de mai du magazine. Que choisir ainsi que sur le site www.quechoisir.org.
Le cancer de la peau est l’un des cancers dont la croissance est la plus rapide au cours des dernières décennies. Depuis 1990, le nombre annuel de mélanomes diagnostiqués a augmenté de 2,5 chez les femmes et de 4,5 chez les hommes (1). Si la meilleure protection est bien sûr d’éviter toute exposition prolongée, pour celles qui souhaitent profiter du soleil, il est important de pouvoir identifier de manière fiable les produits solaires adaptés à la sensibilité de chaque peau.
L’UFC-Que Choisir a testé le niveau de protection UVA et UVB (2) de 13 crèmes solaires visage d’indices 50 et 50 + et a examiné la composition chimique au regard des risques pour l’utilisateur, pour l’environnement, ainsi que des allégations affichées sur l’emballage.
4 crèmes labellisées 50 et 50+ n’offrent en réalité qu’une protection d’indice 30
Alors que les indices 50 et 50+ sont censés apporter les plus hauts niveaux de protection contre les rayons ultraviolets, nos tests montrent que sur les 13 crèmes testées, 5 n’atteignent pas les niveaux de protection solaire attendus. Quatre d’entre eux n’atteignent qu’une protection correspondant à un indice 30, dont « Lancaster Sun Sensitive Bronzage lumineux fluide laiteux non gras » indice 50, qui est pourtant le plus cher du test (880 euros le litre !), voire « Vichy capitale crème solaire protectrice crémeuse » 50 + dont le niveau de protection est insuffisant aussi bien pour les UVB que les UVA.
L’environnement, dernière préoccupation des constructeurs
Même si la grande majorité des produits testés sont exempts de composés indésirables pour la santé humaine, une grande proportion (10 sur 13) reçoit une mauvaise note environnementale en raison de la présence de composants ayant des effets nocifs sur les organismes aquatiques. Certains fabricants mal notés, profitant du vide juridique concernant les allégations environnementales des cosmétiques, vont jusqu’à afficher des images de coraux accompagnées de déclarations faussement rassurantes comme : « formule testée en conditions marines » pour Vichy ou “Propre et respectueux de l’océan” pour Lancastre.
Au vu de la forte proportion d’étiquetages potentiellement trompeurs constatée dans son test, l’UFC-Que Choisir :
- Appelle les fabricants à rendre leurs produits conformes aux indices affichés ou, à défaut, à retirer leurs produits. Compte tenu des pratiques constatées, l’UFC-Que Choisir se réserve également la possibilité d’engager toute action judiciaire utile ;
- S’adresse à la Direction de la Répression des Fraudes (DGCCRF) afin qu’elle puisse sanctionner les marques commercialisant de tels produits, intensifier les contrôles sur les produits de protection solaire et prendre des mesures pour mettre fin à ces pratiques.
Par ailleurs, l’Association interpelle le Ministère de l’Environnement sur la nécessité d’encadrer les allégations environnementales des produits cosmétiques (3).
(1) Incidence des principaux cancers en France métropolitaine en 2023 et évolution depuis 1990 – Bulletin épidémiologique hebdomadaire – Santé publique France – juillet 2023.
(2) Protection contre les UVB et les UVA déterminée par la méthode hybride HDRS combinant des mesures in vitro et in vivo. En cas de mauvais résultat, la mesure est confirmée par les méthodes standards ISO (in vivo pour le SPF, in vitro pour les UVA).
(3) En 2022, le Conseil général de l’environnement et du développement durable (CGDD) et le Conseil général de l’économie (CGE) ont émis une recommandation similaire – Rapport sur la transition écologique du secteur des parfums et cosmétiques – CGDD – février 2022.
