Didier Reynders and the party of Georges-Louis Bouchez

Didier Reynders and the party of Georges-Louis Bouchez
Didier
      Reynders
      and
      the
      party
      of
      Georges-Louis
      Bouchez

Le MR propose Hadja Lahbib pour siéger à la Commission européenne. Le MR écarte Didier Reynders, qui était candidat. Un choix qui confirme, s’il en était encore besoin, que c’est Georges-Louis Bouchez qui mène la barque au sein du parti.

Hadja Lahbib, encore une surprise

Attendre le dernier moment, faire monter le suspense, ne consulter quasiment personne, créer un effet de surprise. La désignation de Hadja Lahbib comme candidate belge à la Commission obéit à un schéma devenu banal. Banal et efficace. Sur le plan médiatique, pour créer une séquence et être au centre de l’attention. Sur le plan politique, pour asseoir son autorité au sein du parti.
Sur ce dernier point, le président du MR était confronté à un choix simple : choisir un candidat expérimenté, Didier Reynders, candidat à un second mandat, ou choisir un nouveau candidat de son cru.
C’est la deuxième option qu’il a choisie. Et pourtant, Didier Reynders avait des arguments solides. Il a terminé un mandat très exposé quasiment sans faute. Et puis il y a l’argument humain. Après avoir échoué à obtenir la tête de liste européenne, après avoir échoué à obtenir la présidence du Conseil de l’Europe, Didier Reynders n’avait que cette option pour, à 66 ans, poursuivre sa carrière.

Et papa Didier Reynders

Des éléments qui n’ont pas compté contre les plans de Georges-Louis Bouchez. Sans pitié, donc. Et pourtant, Georges-Louis Bouchez doit tout à Didier Reynders. C’est son père en politique. C’est lui qui lui a donné un coup de pouce. C’est lui qui l’a fasciné en 2007 lorsqu’il a remporté une victoire éclatante aux élections. C’était l’affaire de Charleroi, c’était l’élection de Sarkozy en France. Didier Reynders a changé la ligne du parti et s’est lancé dans une lutte sans merci contre le PS. S’en prenant aux socialistes, s’affirmant comme une droite décomplexée. Georges-Louis Bouchez naît politiquement cette année-là, grâce à Didier Reynders qui montre la voie pour faire du MR le premier parti francophone.

Mais quand la famille Michel obligea Reynders à démissionner trois ans plus tard, Georges-Louis Bouchez, opportunément, « tua le père » et changea de cheval. Les Michel le remercièrent, ils lui avaient donné les clés du parti et, dès lors, il le façonna à sa guise.
Wilmès, Borsus, Ducarme, Michel, Reynders… Ceux qui incarnent le passé, et un éventuel contre-pouvoir aussi, sont rangés dans des armoires dorées. Il y a des exceptions, bien sûr, comme Pierre-Yves Jeholet. Rome ne s’est pas faite en un jour. Mais c’est clair, le MR devient le parti d’un seul homme, le parti de Georges-Louis Bouchez. Tous ceux qui voulaient jouer, un temps, la belle-mère et « encadrer » le jeune trublion n’ont plus d’avenir. Il fait table rase.

Déçu

Exit Didier Reynders, qui se dit profondément déçu. Et place à Hadja Lahbib, qui va devoir s’affirmer dans un poste très exposé. Faire ses preuves, alors que depuis un an, son bilan est plutôt mitigé à la tête des Affaires étrangères. Notamment sa gestion de la séquence liée à la délivrance de visas à une délégation iranienne l’an dernier. Contre toute logique, elle continuera également à faire campagne pour les élections communales à Schaerbeek, comme son président le lui demande.

Quant à Charles Michel, président du Conseil européen pour trois mois encore, on dit qu’il a œuvré en coulisses pour pousser Hadja Lahbib contre Didier Reynders. Je n’en ai pas personnellement confirmation. On dit aussi qu’il espère décrocher un poste dans le futur gouvernement, un poste de ministre des Affaires étrangères. Je n’en sais rien non plus. Mais au vu de ce que je viens de vous dire, ce n’est pas la voie la plus probable. L’heure est au renouveau. Et Charles Michel, qui n’a même pas 50 ans, n’incarne sans doute pas l’avenir et le pouvoir tels que les conçoit Georges-Louis Bouchez.

 
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