« Il est urgent d’inclure les femmes à égalité dans toutes les instances décisionnelles » (par le collectif 2GAP)

« Il est urgent d’inclure les femmes à égalité dans toutes les instances décisionnelles » (par le collectif 2GAP)
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Le droit de vote et d’éligibilité constitue le fondement fondamental de l’émancipation des femmes. Mieux encore, c’est la clé de voûte de tous les droits politiques, économiques et sociaux qui ont évolué au fil du temps et qui reposent sur la capacité de décision des femmes : dire oui ou non aux représentantes qui façonneront leur avenir. et aussi, soyez vous-même à la place de celui qui décide. C’est la figure première du consentement.

Notre collectif 2GAP, qui regroupe plus de 80 réseaux professionnels féminins des secteurs public et privé, célèbre cet anniversaire en s’inscrivant tout naturellement dans la tradition de l’Union française pour le droit de vote des femmes en 1914 : « CContre l’alcool, les bidonvilles, la guerre, les Françaises veulent voter « . Leur slogan cible précisément les trois maux dont souffrent encore les femmes : la violence domestique, l’insécurité économique et la gestion des relations internationales par la violence.

Mais 2GAP, dont la raison d’être est de favoriser l’accès des femmes à la gouvernance, le célèbre aussi avec une émotion particulière : le lien entre droit de vote et accès à la gouvernance est tangible, même s’il faut parfois le combiner avec des quotas pour aide-nous à surmonter tous les obstacles qui se dressent sur le chemin des femmes. Mais ce lien aujourd’hui, dans cette configuration globale de conflits qui déchirent déjà certains pays ou qui se profilent, plus graves encore, est d’une urgence absolue : donner la parole aux femmes, largement, délibérément, pour participer activement au règlement des conflits. qui les touchent en premier lieu, car les féminicides et les viols deviennent, ces jours-ci, massivement, des armes de guerre.

150 ans de mobilisation citoyenne…

Et c’est ce message que nous envoie l’immense écho du magnifique film. “Il y a encore demain” de Paola Cortellesi, de prendre en main son destin grâce au droit de vote, d’acquérir le pouvoir de décider dans la sphère publique et privée.

Mais ce sont les résistances à l’obtention du droit de vote des femmes et les multiples combats qu’elles ont menés, notamment les suffragettes, pour conquérir ce droit, qui frappent encore les esprits : il a fallu, en France, près d’un siècle après l’abolition du droit de vote des femmes. l’esclavage (1848), près de 50 ans (1893) après que les femmes ont obtenu le droit de vote en Nouvelle-Zélande, 150 ans de mobilisation civique, deux guerres mondiales au cours desquelles les femmes ont bouleversé le pays, près de 60 pays ont adopté le droit de vote, même partiellement, avant que la France ne les rejoigne. La résistance à permettre aux femmes d’accéder aux prises de décision, observée partout dans le monde, est l’expression d’une Source profonde, celle de la peur des femmes : peur de leur donner le pouvoir, peur de voir l’on contester un ordre des sociétés dont le fondement est et les règles ont été édictées par les hommes, pour les hommes et, surtout, par peur de voir les femmes bouleverser profondément l’ordre social et culturel.

Plus progressiste que les hommes

Aujourd’hui, la résistance demeure mais se reconfigure sans cesse depuis l’obtention du sésame de la liberté. L’accès des femmes aux responsabilités est encore largement bloqué en raison de la persistance d’un sexisme interindividuel et institutionnel largement répandu. D’où la nécessité de recourir à la fois à des quotas et à des mécanismes de financement conditionnés à la place des femmes dans l’organisation concernée. Sans quotas, sans financement conditionnel, pas de résultats.

D’où surtout, en ce jour anniversaire, et à quelques semaines des élections européennes, la nécessité d’inciter les femmes à user de leur droit de vote, pour tout vote, pour tout sujet, en vue d’obtenir une gouvernance partagée. Même si, selon l’Insee, les jeunes femmes de 18 à 29 ans participent plus souvent aux élections que les hommes avec un écart de sept points d’abstention systématique en 2022 (20 % pour les jeunes femmes, 27 % pour les jeunes hommes), même si, à l’inverse aux vieilles craintes de voir les femmes voter comme prêtres, elles sont devenues plus progressistes que les hommes, notamment aux États-Unis, le danger est grand de laisser le pouvoir à des hommes qui peuvent compromettre les droits fondamentaux des femmes et, en particulier, celui de libre disposer de leur corps et accéder à l’interruption volontaire de grossesse.

Alors partageons ensemble cette aspiration forte et cet engagement très urgent, qui permettraient de bousculer les rapports de force meurtriers, coincés dans des soumissions religieuses ou idéologiques : faire en sorte que les instances décisionnelles, à tous les niveaux et dans tous les lieux de conflit, sont composés à parts égales de femmes et d’hommes car amener des personnes, élevées depuis l’enfance dans des rôles sociaux de genre très différents, à parler, penser et agir ensemble est non seulement une immense opportunité mais aussi une nécessité pour répondre aux multiples défis qui nous menacent et créent de nouveaux équilibres.

Signataire:
2GAP – Gender & Governance Action Platform – est un collectif de 75 réseaux professionnels féminins et mixtes engagés, issus des secteurs privé et public, pour le partage de décision.

 
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