Dans le froid polaire de l’Arctique, la « guerre du gaz » entre la Russie et les États-Unis a commencé

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Aux confins de la Sibérie occidentale, sur la péninsule de Gydan, la Russie construit une gigantesque usine de liquéfaction de gaz naturel (GNL). Son nom ? Arctic LNG 2. Sa capacité de production attendue ? 20 millions de tonnes de GNL par an, soit près de 5 % de la production mondiale actuelle. Ses clients ? L’Europe, et sans doute plus particulièrement la France, dont Moscou est le deuxième fournisseur, derrière les Etats-Unis, selon Statista.

Le projet Arctic LNG 2, dont le coût est estimé à 21 milliards de dollars, devrait permettre à la Russie d’atteindre 15 à 20 % de la production mondiale de GNL d’ici 2035, face à ses concurrents américains, qatariens et australiens, rappelle La Tribune. Cela représente un niveau de production d’environ 100 millions de tonnes par an.

L’actionnaire majoritaire du projet est Novatek, premier exportateur russe de GNL. A ses côtés, TotalEnergies, et trois sociétés chinoises et japonaises. A travers ce projet, Vladimir Poutine espère financer la guerre en Ukraine et compenser la baisse des exportations de gaz naturel vers l’Europe depuis 2022.

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Russie : sur la route du gaz, de la Caspienne à la mer Noire

Domination américaine du GNL

Nul doute que le projet attirera l’attention des Américains, grands maîtres de l’exportation de GNL et principaux fournisseurs d’une Europe sevrée du gaz naturel russe transporté par gazoduc. Les pays membres de l’Union européenne ont ainsi augmenté leurs achats de GNL de 70 % en 2023, plus de 40 % de GNL provenant des Etats-Unis, détaille Statista. Selon la Maison Blanche, rien que l’an dernier, environ la moitié des exportations américaines de GNL étaient destinées à l’Europe, rappelle La Tribune.

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Lorsque le ministère de l’Énergie a mené sa dernière analyse sur l’impact des exportations de gaz en 2018, la capacité américaine d’exportation de GNL était inférieure à 4 milliards de pieds cubes par jour, elle a plus que triplé à ce jour et devrait presque doubler à nouveau d’ici 2030, a ajouté la secrétaire à l’Énergie, Jennyfer. Granholm en janvier pour le Wall Street Journal.

C’est peu dire que le GNL américain est en hausse, malgré le gel en janvier par l’administration Biden du processus d’approbation des nouvelles usines américaines d’exportation de gaz naturel liquéfié, pour des raisons environnementales. Outre-Atlantique, nous sommes d’accord sur le fait que tout développement de la Russie sur le marché du GNL n’est pas souhaitable. Les Russes ne devraient pas venir perturber les avancées américaines pour financer leur guerre en Ukraine.

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La production russe ralentie face aux sanctions

Les cols blancs de Washington ont donc retroussé leurs manches et imposé quatre séries de sanctions à la jeune industrie russe du GNL depuis septembre 2023. Ils ont ciblé les sociétés d’exploitation du projet Arctic LNG 2, les navires de stockage, les compagnies maritimes qu’ils soupçonnent de chercher à racheter. des transporteurs spécialisés pour le projet, ainsi que des entreprises travaillant sur une deuxième installation près de la mer Baltique.

« Notre rôle est de faire en sorte que le projet Arctic LNG 2 soit mort dans l’eau »» a déclaré au Wall Street Journal Geoffrey Pyatt, secrétaire d’État adjoint américain aux ressources énergétiques, lors d’une conférence en Suisse lundi 15 avril. « En tant que membres du G7, nous sommes collectivement déterminés à faire tout ce qui est en notre pouvoir pour contrecarrer les futurs revenus énergétiques de la Russie. »

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Le vice-Premier ministre russe de l’Energie, Alexandre Novak, a toutefois annoncé le 27 décembre que les gigantesques travaux du projet avaient bien démarré. Usine « Arctic LNG 2 est actuellement en construction et la première étape a déjà commencé à fonctionner. Nous prévoyons que les premières livraisons de ce projet auront lieu dès le premier trimestre de l’année prochaine. »a-t-il même assuré.

En décembre de l’année dernière, la première des trois usines de liquéfaction a été achevée et l’installation a commencé à produire du GNL. Malgré les sanctions américaines, cette annonce a été saluée par les analystes et les responsables russes comme une victoire pour Moscou.

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Une terre arctique convoitée

Mais le bonheur russe a été de courte durée, rapporte le Wall Street Journal : les navires de Novatek, construits sur mesure pour traverser les glaces de l’océan Arctique, n’ont pas été livrés, et les constructeurs engagés par l’entreprise se retirent un à un, découragés par Sanctions américaines.

Sans navires, Novatek ne peut pas exporter de gaz et la production d’Arctic LNG 2 s’est arrêtée. L’installation recycle principalement le gaz déjà produit, ont déclaré aux médias américains des personnes proches de l’usine.

Un casse-tête pour la Russie, qui espère faire d’Arctic LNG 2 une étape stratégique sur la future « route maritime du nord » libérée par la fonte des glaces induite par le réchauffement climatique, et capable de concurrencer le canal de Suez. Source d’hydrocarbures, terrain scientifique, futur passage de fret ou câbles sous-marins : l’Arctique tant convoité s’annonce comme un sujet géopolitique brûlant du XXIe siècle.

 
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