« La tour génoise de Tomino mérite mieux que d’abriter des touristes pendant quelques semaines », François Orlandi

« La tour génoise de Tomino mérite mieux que d’abriter des touristes pendant quelques semaines », François Orlandi
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Sauver une tour génoise de la transformation en hébergement touristique, un enjeu de taille pour le petit village de Tomino, dans le Cap Corse. Emblématique de son patrimoine, cette bâtisse qui date du XVIe siècle et domine le village depuis plus de 300 ans, est actuellement la propriété privée d’une famille à qui elle fut concédée à l’époque de Pascal Paoli. Invité de la rédaction de France Bleu RCFM, ce mardi 16 avril, François Orlandi, maire de Tomino, a fait part de ses inquiétudes. “Il est choquant qu’un bâtiment militaire, resté inchangé depuis sa construction, soit destiné à devenir un simple lieu de vacances.»a-t-il déclaré, avant de souligner l’importance de préserver la tour « non seulement en tant que bâtiment mais aussi en tant que morceau vivant de l’histoire corse ».

Le conseil municipal de Tomino s’oppose à l’unanimité au projet, au nom de la défense du patrimoine historique de la Corse. Mais les moyens d’action sont limités. Dans le passé, parce que les propriétaires n’avaient pas exprimé d’intention particulière de vendre, la municipalité n’a pas tenté d’acquérir la tour. “Quand ils l’ont fait par contre”poursuit François Orlandi, « Le prix demandé était exorbitant : 215 000 euros. Aujourd’hui, nos ressources financières sont très limitées et les priorités sont ailleurs».

« Nous avons besoin de volonté politique »

« Peut-être que la Communauté corse pourrait acquérir, comme elle l’a fait pour les objets d’art religieux, et ainsi aidez-nous à faire entrer cette propriété dans le domaine public. On pourrait le transformer en lieu de mémoire», estime le maire de Tomino, ancien président du Conseil départemental de la Haute-Corse. Une intervention espérée qui pourrait donc empêcher la transformation de la tour en hébergements touristiques, phénomène témoignant d’une réalité très significative, celle qui transforme les villages de l’île en hôtels et fait monter en flèche les prix des terrains, au détriment des habitants. l’année. Sur cette question, François Orlandi appelle à encadrer plus strictement le développement des meublés de tourisme. Le Plan d’aménagement et de développement durable de la Corse (PADDUC), voté en 2014, pourrait être un outil en ce sens. Mais nous avons besoin d’une volonté politique pour réguler et aussi pour soutenir nos jeunes qui souhaitent s’installer en milieu rural.»conclut-il.

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