On le sait, de nombreux fabricants travaillent aujourd’hui sur les batteries à semi-conducteurs. Moins chères à produire et ayant une densité plus élevée que nos batteries actuelles, elles semblent être l’avenir de la voiture électrique. Mais CATL, leader mondial des batteries, émet quelques réserves.
On vous parle très régulièrement de la batterie solide chez Survoltés, notamment parce que l’actualité autour de cette technologie est assez active. Globalement, tout le monde s’accorde à dire, pour diverses raisons que nous expliquerons un peu plus loin, que c’est l’avenir de la batterie pour les voitures électriques.
Mais pour la première fois, un fabricant de batteries, et non des moindres puisqu’il est le premier fabricant mondial de batteries, émet quelques réserves sur cette solution qui serait “un peu trop pointu”.
Qu’est-ce qu’une batterie solide ?
Nous n’allons pas vous détailler tout le processus des batteries à l’état solide dans cet article, nous vous avons concocté un dossier spécial, mais de manière générale, sachez que les batteries à l’état solide, ou batteries semi-conducteurs, sont une technologie qui offre de nombreux avantages, à commencer par plus d’autonomie pour une capacité similaire à une batterie lithium, une durée de vie qui peut dépasser les 15 ans, mais aussi des temps de recharge grandement améliorés.
Certaines batteries solides peuvent en effet être rechargées à 80 % en quelques minutes seulement, ce qui réduit drastiquement le temps passé à s’arrêter à une borne de recharge lors de longs trajets. Les batteries solides présentent également un avantage environnemental, puisqu’elles contiennent moins de métaux lourds et limitent les risques d’incendie.
Pourquoi CATL a-t-il des réserves ?
La première voiture commercialisée avec une batterie solide est l’IM L6, la berline de la nouvelle marque du groupe chinois SAIC. La version qui en est équipée promet 1 000 km d’autonomie selon le cycle d’homologation chinois CATL, donc environ 800 km selon le cycle européen WLTP, plus sévère. Bonne nouvelle, cette berline devrait arriver l’année prochaine en Europe. On ne sait cependant pas avec certitude s’il s’agit bien d’une batterie 100% solide, ou seulement semi-solide, comme pour le Nio ET7.
Mais pour CATL, qui fournit plus d’un tiers du marché automobile actuel en batteries, la batterie à semi-conducteurs n’est pas aussi viable qu’espéré, tout en restant prudent sur ce qu’avance l’entreprise. Robin Zeng, PDG de CATL, a annoncé « prend entièrement en charge les batteries à semi-conducteurs »mais il a aussi expliqué qu’il y avait encore « des défis importants ». «J’observe les développeurs travaillant sur la batterie à semi-conducteurs. Je suis donc conscient de tous les progrès réalisés. Et d’une manière ou d’une autre, nous avons encore des obstacles à surmonter. »
Et parmi les principales, il y a la conséquence de l’utilisation de nouvelles chimies, qui imposent plusieurs règles, dont celle de maintenir les batteries sous pression. Mais cela implique plus grande dégradation lors d’une charge rapide. Les capacités de ces batteries pourraient donc se dégrader plus rapidement que nos batteries actuelles.
Et en termes de sécurité, ce ne serait pas ça non plus, puisque CATL serait confronté à un problème majeur : en cas de défaut dans la protection de la batterie, le lithium réagirait avec l’oxygène, ce qui libérerait de l’hydroxyde de carbone. le lithium, un mélange très dangereux et corrosif. C’est un alcali très caustique, pour les muqueuses et la peau.
La batterie solide pourrait cependant arriver sur le marché de masse à partir de la fin de la décennie.
