« Il faut prendre conscience que l’inceste est un crime social qui nous concerne tous »

Publié le 16 avril 2024 à 16h08 / Modifié le 16 avril 2024 à 16h16

L’inceste, ce sont des gestes : infâmes, inimaginables, indicibles. Il y a aussi des gorges serrées, des larmes, des conversations confuses, des refrains internes parfois boiteux, qui tentent de donner du sens à ce qui n’en a pas. Avec son premier documentaire, Une famille, Christine Angot dévoile sur grand écran ce que l’inceste crée chez ceux qui le subissent ainsi que chez leurs proches. L’histoire intime de l’auteur français, celle d’être « asservie » par un père incestueux pendant de longues années dès l’âge de 13 ans, le public a déjà pu la lire dans ses livres – notamment dans le captivant Le voyage vers l’EstPrix ​​Médicis 2021. Ici, l’approche est différente et d’une rareté frappante : suivie d’une caméra, la réalisatrice demande aux membres de sa famille de décortiquer leurs attitudes et réactions passées face à l’inceste qu’elle a subi, plus de 20 ans après la mort de son père.

En ouvrant une fenêtre sur leurs pensées, en interrogeant nos représentations, notre façon d’écouter, de nommer la violence, Christine Angot soulève la dimension sociale d’un crime séculaire qui, pendant que #MeToo délie les langues, continue d’anéantir des vies. Une famille a été présenté au festival Visions du Réel à Nyon. Avant sa sortie dans les salles francophones, ce mercredi 17 avril, nous avons pris un café avec Christine Angot.

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