La persistance de l’inflation américaine déclenche une rotation du portefeuille

La persistance de l’inflation américaine déclenche une rotation du portefeuille
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de Carolina Mandl, Davide Barbuscia et Lewis Krauskopf

11 avril (Reuters) – Le rebond de l’inflation américaine pousse les investisseurs à se préparer à un risque jusqu’alors considéré comme marginal : celui que la Réserve fédérale ne baisse pas ses taux cette année.

Le nombre de baisses de taux attendues par les marchés en 2024 diminue rapidement avec les dernières données : début 2024, les marchés pariaient sur 150 points de base (pb) d’assouplissement, contre seulement 40 pb depuis le rapport sur l’inflation de l’IPC, publié mercredi. .

“La probabilité qu’il n’y ait pas de baisse de taux en 2024, ou qu’il y ait moins de baisse que ce que le marché attend, devient de plus en plus forte”, explique Tara Hariharan, directrice du fonds spéculatif mondial Macro NWI.

Face à l’incertitude, les gérants doivent se repositionner après s’être exposés aux actifs bénéficiant des baisses de taux.

Certains investisseurs en actions achètent davantage d’options ou s’exposent à des secteurs protégés contre l’inflation, comme l’énergie. Le S&P 500 est proche de ses records mais a perdu près de 1% mercredi, et certains traders craignent que l’indice ne poursuive sa chute.

Le segment obligataire a déjà commencé à se corriger, le rendement du 10 ans souverain atteignant mercredi son plus haut niveau depuis novembre, dépassant 4,5%.

Tim Murray, stratège chez T. Rowe Price, affirme s’être désinvesti des obligations parce qu’il craint que l’inflation n’érode les rendements souverains.

« Les titres souverains protègent des risques de récession, mais pas d’inflation », souligne-t-il.

Le gestionnaire a également accru son exposition aux valeurs liées à l’énergie, qui ont bondi cette année grâce à la hausse du prix du pétrole et à leur rôle de couverture contre l’inflation. Le secteur de l’énergie du S&P 500 a gagné 17 % en 2024, contre 8,2 % pour le S&P 500.

Rick Rieder, responsable des investissements obligataires chez BlackRock, le plus grand gestionnaire mondial, affirme avoir réduit l’exposition aux taux de certains de ses portefeuilles en vendant certains titres obligataires à courte et longue échéance, plus sensibles aux variations des taux d’intérêt.

PIMCO, le géant obligataire, a à l’inverse choisi d’augmenter la durée de ses fonds, estimant que les valorisations sur les marchés obligataires sont désormais plus cohérentes.

“Pour être honnête, nous réfléchissons au moment où nous pourrions nous surexposer” à ces titres, note Mike Cudzil, manager chez Pimco.

Tara Hariharan estime que les rendements à long terme des bons du Trésor sont « trop faibles, compte tenu de l’abondance de l’offre de titres ».

La nervosité grandit également sur les marchés d’actions, Bank of America notant dans une note que les acteurs du marché avaient vendu pour 3,4 milliards de dollars (3,2 milliards d’euros) d’actions la semaine dernière, les titres individuels enregistrant leurs plus fortes publications depuis juillet 2023.

Scott Wren, stratège au Wells Fargo Investment Institute, précise que la banque a « stocké » ses liquidités dans des obligations à court terme et attend une correction des actions pour revenir sur la classe d’actifs.

“Le prochain mouvement des taux de la Fed sera à la baisse, mais nous devrons attendre”, ajoute-t-il.

Les investisseurs recherchent également une protection sur les produits dérivés. L’indice de volatilité VIX, qui mesure la demande de couverture d’options, est proche de son plus haut niveau depuis deux mois.

Les stratèges de Citi notent cependant qu’il faudrait que les marchés réduisent leurs attentes de baisse des taux de 50 à 75 pb et que le rendement du 10 ans américain augmente de 5 à 35 pb au cours des prochaines semaines pour qu’un choc se matérialise. sur les actions.

Bryant VanCronkhite, gestionnaire de portefeuille chez Allspring, estime qu’une hausse continue des prix des matières premières représente un risque pour les actions, car elle pourrait faire grimper à nouveau l’inflation. Le gestionnaire estime qu’il est difficile de prédire la prochaine direction des marchés actions.

« Très honnêtement, je ne sais pas s’ils vont gagner 10 % ou perdre 10 % », conclut-il.

(Reportage de Carolina Mandl, Davide Barbuscia et Lewis Krauskopf, avec Saqib Iqbal Ahmed, version française COrentin Chappron, édité par)

 
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