Virginie a perdu 12 500 € pour une extension de sa maison qui ne sera jamais réalisée

Virginie a perdu 12 500 € pour une extension de sa maison qui ne sera jamais réalisée
Virginie a perdu 12 500 € pour une extension de sa maison qui ne sera jamais réalisée

Par Pierre-Yves Gaudart
Publié le

1er 24 mai à 9h20

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Ker Bâti était une entreprise de construction, basée à Pleudihen-sur-Rance (Côtes d’Armor), filiale du groupe Onyx, basé près de Saint-Malo (Ille-et-Vilaine) qui exploitait une vingtaine de supérettes en France, en franchise avec Monoprix et Franprix.

Onyx avait créé cette entreprise de construction pour la rénovation et l’aménagement de ses commerces alimentaires mais ce bâtiment économique s’est effondré en quelques mois.

Ker Bâti puis Onyx liquidés

Après les supérettes, c’est Ker Bâti qui a fait l’objet d’une liquidation judiciaire en mars. Puis Onyx, qui n’avait plus aucune raison d’exister, a été, à son tour, liquidée il y a trois semaines.

Une caution de 12 500 € pour une extension de votre maison

Les salariés de ces structures ne sont pas les seuls à faire les frais de cette catastrophe économique précipitée. La Brestoise, Virginie Bénard, explique que Ker Bâti a pris une caution de près de 12 500 € pour réaliser une extension de sa maison qui ne se fera jamais. Et pour cause, l’entreprise n’existe plus.

“On m’a promis une compensation”

Mais elle estime que les responsables, connaissant les difficultés de leur entreprise, n’auraient pas dû s’impliquer.

Ils auraient pu me rembourser en février alors que j’ai eu plusieurs discussions avec Laurent Castel, l’un des deux partenaires d’Onyx, voyant que les travaux ne démarraient pas. A plusieurs reprises, on m’a promis de me dédommager après annulation du devis. Ils m’ont fait attendre en vain. J’ai compris que je ne reverrais plus mon argent lorsque Laurent Castel m’a annoncé, le 5 mars, que Ker Bâti venait d’être liquidée le même jour.

Rapports aux tribunaux

Virginie Bénard découvre alors les nombreux articles publiés sur le groupe Onyx. Elle a appris que Laurent Castel était banni de la direction depuis décembre 2019, pour cinq ans (1) et a décidé de ne pas s’arrêter en si bon chemin. « Je ne roule pas sur l’or, je suis assistante maternelle. L’extension était destinée à mieux accueillir les enfants. J’ai contracté un emprunt qui me coûte 976 € par mois pour ces travaux. J’ai donc contacté l’UFC que Choisir, la Répression des Fraudes, et écrit au tribunal de Libourne qui a interdit à Laurent Castel de diriger en 2019 ainsi qu’au tribunal de Neuilly et au procureur de Brest dans l’intention de porter plainte. »

Un client de Saint-Nazaire également

Virginie Bénard est persuadée qu’elle n’est pas la seule victime collatérale du groupe Onyx. « Je suis en contact avec une personne de Saint-Nazaire qui aurait subi un préjudice de 27 000 € », assure la Brestoise.

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” Je suis désolé “

Contacté, Alexis Desilles, l’ancien PDG de feu Onyx, assure que Virginie Bénard est la seule à avoir connaissance de ces dégâts. ” Je suis désolé. En difficulté, nous avons proposé à la dame de faire réaliser son projet par des entreprises partenaires mais elle a fini par refuser. »

La caution de 12 500 € aurait-elle été versée aux entreprises concernées si le projet avait pu voir le jour ? «Ils ont accepté de réaliser les travaux pour le montant fixé dans le devis. Ils nous faisaient une faveur», répond Alexis Désille, plutôt évasive.

“Pour ma part, je n’arrive plus à prendre aucune décision”

De toute façon, il lui était impossible de rembourser la somme. « Je n’ai plus d’argent, j’ai parlé de cette situation à l’administrateur judiciaire. Pour ma part, je ne peux plus prendre de décisions. »

Quant aux 27 000 € concernant un chantier à Saint-Nazaire, ils seraient dus, non pas à un particulier mais à un professionnel de l’immobilier, ce qui n’enlève rien au préjudice.

« Où est passé mon argent ? » »

Virginie Bénard, très mécontente, assure qu’elle fera tout pour faire payer aux deux ex-associés d’Onyx les 12 500 € volés. « Si j’ai refusé que d’autres entreprises reprennent mon projet, c’est parce que je n’avais plus aucune confiance en Ker Bâti, que j’avais trouvée sur une plateforme internet. Je n’allais pas prendre le risque de payer les 2/3 restant du devis, encore une fois pour rien. Où sont passés mes 12 500 € ? Laurent Castel m’a indiqué qu’aucun matériel n’avait été acheté pour mon projet. Je trouve anormal de voir des gens prendre de l’argent à leurs clients et se réfugier derrière la liquidation de l’entreprise pour ne pas rembourser. C’est malheureusement courant. Nous, particuliers, si nous avons une défaillance, nous sommes inscrits à la Banque de France. Si M. Desilles est désolé pour moi, pourquoi ne m’appelle-t-il pas ? »

(1) L’intéressé se défend en affirmant qu’au sein d’Onyx – dont il était associé à parts égales avec Alexis Desilles – il était directeur du développement et non gérant, alors qu’il prenait de nombreuses décisions.

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