Le débat que redoute le PS, le dernier mot d’Olivier Maingain

Le débat que redoute le PS, le dernier mot d’Olivier Maingain
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D-72. A presque deux mois des élections fédérales, régionales et européennes, la sphère politique belge est en ébullition. Les annonces s’enchaînent. Les partis resserrent les rangs en vue des méga-élections de juin. Pour y voir plus clair, La Libre revient chaque vendredi sur les trois faits divers qui ont marqué la semaine politique. Nouvelles recrues, tensions, programmes… découvrez tout ce que vous avez pu manquer ces derniers jours.

1. Magnette – De Croo : le retour

En octobre 2020, Alexander De Croo (Open Vld) et Paul Magnette (PS) s’exprimaient fièrement devant la presse. 494 jours après les élections, ils parviennent à former un gouvernement fédéral. Vivaldi en vivait ses premières heures. Trois ans et demi plus tard, la coalition regroupant PS-Vooruit-Open Vld-MR-Ecolo-Groen et CD&V a fait son petit chemin. Et on peut le dire, son parcours a été semé d’embûches. Mais les Vivaldi ont survécu et ont tenu jusqu’au bout. Même si, à plusieurs reprises, son implosion a semblé imminente.

Ce mercredi 27 mars 2024, le Premier ministre et le président socialiste sont apparus – à nouveau – ensemble devant les caméras. Dans le cadre d’un débat, cette fois. Sur le plateau de RTL, les deux hommes ont discuté s’ils envisageaient à nouveau de s’associer. La réponse n’est pas claire. En tout cas, il semble que ni les libéraux flamands ni les socialistes francophones ne soient opposés à une arrivée au pouvoir ensemble. « Je suis fier du programme gouvernemental que nous avons mis en œuvre, avec de nombreux accents libéraux »a même dit le Premier ministre.

Dans la course au « 16 », la rivalité monte entre Alexander De Croo et Paul Magnette : trois facteurs peuvent l’expliquer

Alors, est-ce que tout va bien dans le meilleur des mondes possibles ? Pas si vite. Il n’a pas fallu longtemps pour que les différences entre les deux hommes se fassent sentir. “A Bruxelles, il y a un problème de sécurité”, a taclé Alexander De Croo, le liant directement à 20 ans de direction socialiste dans la capitale. Autre pierre d’achoppement : la taxe des millionnaires, prônée par le Parti socialiste. “En Belgique, il existe déjà beaucoup de fiscalité qui touche les riches. Votre priorité est de taxer les gens, la nôtre est de faire travailler davantage de personnes. C’est le point faible de notre pays., a soutenu le libéral flamand. Mais le président socialiste, qui semble cette fois déterminé à élire domicile au 16 rue de la Loi, n’est pas d’accord : « Lorsque vous vendez ou achetez des actions en Belgique et que vous réalisez des plus-values ​​importantes, vous ne payez pas d’impôt. Ce n’est pas normal!”

Paul Magnette et Alexandre De Croo

2. Un débat qui fait peur au PS

On le sait : lors des campagnes électorales, les gouvernements ont du mal à réussir. Les partis préfèrent y aller doucement. Nous ne devons pas envoyer un mauvais signal qui pourrait coûter quelques électeurs à son parti politique. Cela s’est encore confirmé cette semaine au sein de l’exécutif bruxellois. Le code bruxellois du bien-être animal, inscrit à l’ordre du jour de la réunion gouvernementale pour une dernière lecture avant d’être transmis au Parlement, a été reporté par le PS.

Qu’est-ce qui fait peur aux socialistes ? Pas le code lui-même. Ils le disent haut et fort : s’ils étaient sûrs que cette dernière serait adoptée telle quelle au Parlement, ils se précipiteraient à toute allure. Mais ce qu’ils redoutent surtout, ce sont les éventuels amendements que les partis pourraient apporter au texte. Avec le risque de voir le débat sur l’abattage rituel revenir sur le devant de la scène… »Nous ne voulons pas voir la majorité se déchirer sur cette question à quelques semaines des élections. Nous sommes le premier parti de cette majorité et nous avons le devoir de la protéger de tout acte de déstabilisation.»a expliqué Ridouane Chahid, chef du groupe PS au Parlement bruxellois, à La Libre.

En début de semaine, le ministre Bernard Clerfayt, en charge du bien-être animal à Bruxelles, a annoncé qu’il “je serais très en colère» si le PS, pour des raisons électorales, empêchait le dossier d’avancer. «Je crains que nous soyons confrontés à une approche communautaire»a-t-il réagi au micro de Maxime Binet sur LN24. «Je ne voudrais pas que nous soyons prisonniers à Bruxelles des enjeux communautaires. (…) Le Parti socialiste a peur de la démocratie, d’un débat au Parlement, au début de ce texte.»

3. Défi : suite et toujours pas terminé

Et cela continue encore et encore… Il ne se passe pas une semaine sans que la saga DéFi ne connaisse un nouveau rebondissement. Et cette ambiance à la Dallas semble perdurer. Cette fois, ce sont de vieux tweets antisémites du directeur de cabinet de François De Smet – celui-là même qu’Olivier Maingain accusait de tricherie et appelait à sa démission – qui ont agité le parti. Face à cette nouvelle polémique à son sujet, Abdullah Mohammad s’est retiré temporairement de l’exercice de ses fonctions, en signe d’apaisement. “Il s’est excusé pour ces messages dont il reconnaît que le contenu aurait pu blesser des gens. Il nie farouchement tout antisémitisme, ce que le ministère lui attribue.»a expliqué DéFi dans un communiqué.

Je m’appelle Abdullah Mohammad et c’est pourquoi je ne suis pas l’antisémite le plus populaire de l’histoire des médias belges.

Sortie Abdullah Mohammad. Au moins, “temporairement« . C’est Christophe Verbist, un proche d’Olivier Maingain dont il fut le directeur de cabinet, qui sera le nouveau bras droit de François De Smet. On aurait donc pu croire que le bourgmestre de Woluwe-Saint-Lambert allait enfin déposer les armes. Mais non! “Le tour de passe-passe qui fait du chef de cabinet du président le directeur du Centre d’études J. Georgin ne trompe personne et certainement pas ceux qui restent indignés que ce monsieur occupe des postes à responsabilité dans le parti”, a-t-il réagi, bien décidé à avoir le dernier mot. Mais ce ton belliqueux commence à agacer au sein du groupe Amarante. Certains élus ont demandé lors du bureau du parti qu’Olivier Maingain « être traduit devant les autorités du parti pour avoir accusé sans preuve de tricherie »ou même sur ces expressions “contre la ligne du parti” en cas d’abattage rituel. Cette demande n’a pas eu de suite. Au moins pas encore.

A suivre dans le prochain épisode…

 
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